Autant qu’il m’en souvienne… Autobiographie

Le 4 septembre 1944, à peine vient-il de prendre possession des locaux désertés du Réveil du Nord, quotidien lillois interdit pour parution pendant l’Occupation, que Jean Piat est chargé par Augustin Laurent, chef de la Résistance socialiste dans le Nord, de sortir Nord-Matin. L’homme n’a pour tout bagage journalistique que l’expérience d’un hebdomadaire militant, La Bataille ouvrière, auquel il a consacré, après la mort de son fondateur, tous ses loisirs d’employé à la Mairie de Roubaix. 

Successivement fondateur de l’Agence européenne de presse, directeur de l’Agence de presse pour la liberté, chef des services parisiens de Nord-Matin, avec entre deux un passage au service de presse de la présidence du Conseil sous Guy Mollet, Piat mettra fin à sa carrière de journaliste, à 56 ans, en 1967, lorsque Robert Hersant rachète le quotidien socialiste. Durant ces années, il a parcouru le monde, rencontré les célébrités du moment, découvert la face cachée des pays communistes… 

Homme engagé, il a été le dessinateur de la têtière du journal clandestin Voix du Nord, il a milité pour l’Europe. Porté par « le socialisme démocratique », il a côtoyé Léon Blum, Jean Lebas, Augustin Laurent, Vincent Auriol, Guy Mollet…Plus tard, il s’est fait l’historien de sa ville natale. Il a publié une vingtaine d’ouvrages : romans, biographies, mais il a laissé aussi de nombreux inédits. Dans les années 1990, il a commencé à écrire ses mémoires qu’il ne termina jamais. À partir de quelque 570 feuillets, et sous l’un des titres arrêtés par Piat, Autant qu’il m’en souvienne, Bernard Grelle propose ici une autobiographie de l’ancien journaliste, enrichie d’une délicate introduction et d’un copieux apparat critique. 

Bernard Grelle (éd.) Jean Piat. Lire à Roubaix-Société des Amis de Panckoucke, 2015, 178 p., 21 x 29,7 cm, illustrations. ISBN : 978-2-918162-02-5