WELLHOFF Bernard

Parisien d’origine, Bernard Wellhoff, fils de négociant, effectua l’essentiel de sa carrière professionnelle à Lille. Engagé volontaire au 93 e RI de La Roche-sur-Yon pour cinq ans à partir de novembre 1873, il aurait par la suite, selon ses détracteurs, exercé différents métiers: commis en soie, surveillant de verrerie, voyageur en droguerie, fabricant de glycérine, ingénieur en Amérique… Dans son dossier de Légion d’honneur, il se dit secrétaire général du quotidien La Justice, fondé à Paris par Georges Clemenceau, de 1894 à 1896. Cependant, il est déjà installé à Lille puisque, selon les mêmes renseignements fournis par lui-même, il fonde la section lilloise de l’Union française de la jeunesse le 7 juillet 1885. Il est également l’initiateur de plusieurs associations: la Société de patronage des aveugles de la région Nord, des patronages laïques du Nord… et fonde de nombreuses mutuelles: l’Union de Lille qui ne comptera pas moins de 5000 adhérents, La Paix de Roubaix 4000, mais aussi L’Avenir, La Coopérative vinicole de Lille. Autant d’activités qui lui valent la médaille d’honneur de la Société d’encouragement au progrès. Initié à la loge «La Fidélité» en 1885, il en devient vénérable. Son influence supposée dans les milieux militaires lui vaut le surnom, par La Croix du Nord, de «colonel civil du 43 e de ligne», ou de «colonel gris» selon d’autres. Professionnellement, Bernard Wellhoff est directeur des finances et du contrôle à la mairie de Lille avant de devenir, en 1899, receveur municipal, fonction qu’il occupe pendant plus de vingt ans. A ce titre, il fonde l’Union amicale des receveurs spéciaux de France. Resté à Lille pendant la Première Guerre, il réussit, selon Le Petit Bleu de Paris, à soustraire à la rapacité des Allemands une somme de deux millions qu’il eut la joie de sortir intacts d’une cachette lors de la délivrance de Lille». Membre du Parti ouvrier français, Wellhoff se lie d’amitié avec Gustave Delory et Edouard Delesalle. En 1889, il participe à la fondation du Réveil du Nord dont il est administrateur. Après la guerre, il se fixe à Paris, ce qui ne l’empêche pas de participer à la création du quotidien socialiste lillois Le Cri du Nord et des régions libérées, organe d’union socialiste et d’en être administrateur jusqu’à sa disparition en 1921.

De 1919 à 1922, il est grand maître de la Grande Loge de France, puis trésorier en 1927-1928. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1912, il est élevé au grade d’officier en 1919.