Né à Lorient le 6 mars 1834 d’un père négociant et adjoint au maire de la ville, Charles Alphonse Vrignault est nommé rédacteur en chef du journal catholique Le Mémorial des Pyrénées édité à Pau. En 1867, il rejoint Arras pour préparer la sortie, le 16 avril, d’un nouveau quotidien L’Ordre dont il assure la rédaction en chef. Quelques mois plus tard, le journal est assigné pour avoir publié un article rendant compte des séances du Corps législatif. S’il est acquitté par le tribunal d’Arras, ce premier passage devant la Justice ouvre une série de procès qui jalonnent l’histoire du journal: en mars 1868, Vrignault est condamné à 1 000 francs d’amende, en mai à 200 francs. En juillet, bien que défendu par Léon Gambetta, il est condamné, ainsi que Gustave Masure, rédacteur en chef du Progrès du Nord , à deux mois de prison et 500 francs d’amende. Les deux journalistes font appel, mais le jugement est confirmé par la cour de Douai. Ces procès n’empêchent pas Vrignault de s’associer à la souscription lancée pour l’érection d’un monument à Baudin, tué le 3 décembre 1851 en tentant de soulever le peuple contre le coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte. Ces procès ont-ils effrayé le directeur du journal? Vrignault est envoyé dans la capitale pour couvrir les élections législatives partielles de novembre et le 25 décembre, les lecteurs de l’Ordre apprennent qu’à partir du 1 er janvier 1870, M. Charles Vrignault sera «complétement étranger à la rédaction du journal». Dès avril 1870, il prend la direction du Progrès libéral de Toulouse . En septembre 1870, il est nommé préfet de l’Aude, mais préfère rester auprès de Gambetta au ministère de l’Intérieur jusqu’à sa démission en février 1871. Dès mars, il participe, à Paris, au lancement du Bien public , dont son frère Henri est rédacteur en chef. Edouard Drumont évoquera les conditions d’existence de ce quotidien dans l’article nécrologique qu’il consacre à Charles Vrignault.
Souffrant d’une phtisie depuis plusieurs mois, il part se reposer à Trouville et ne regagne Paris que pour y mourir à l’âge de 37 ans le 20 septembre 1872.