Fils d’un négociant lillois, Constant Joseph Vermersch, et de Pauline Virginie Schodduyn, Eugène Marie Joseph Vermersch est né le 13 août 1845. Après des études secondaires au collège libre de Marcq-en-Barœul, il est envoyé à Paris pour faire médecine, mais préfère bientôt la poésie et le journalisme.
Il publie une brochure, le Latium moderne , il écrit dans L’Echo de Lille, Le Peuple , participe au Journal populaire de Lille et de l’arrondissement lancé par Géry Legrand en 1863. A Paris, il devient correspondant du Progrès du Nord, collabore à La Fraternité. Parallèlement, il continue de publier diverses brochures. En 1866, il entre au Hanneton dont il devient directeur littéraire. En mai 1867, il est condamné comme directeur-gérant à huit jours de prison et 500 F d’amende pour outrage à la morale et aux bonnes mœurs. L’année suivante, à Lille, il est condamné à quinze jours de prison et 100 F d’amende pour publication d’articles incitant les militaires à la désobéissance. Selon Hippolyte Verly, il écrit dans de nombreuses revues: La Lune, L’Eclipse, Le Nain jaune, Le Bulletin international, La Vie parisienne, Le Satan, Le Corsaire…. Au début de la guerre franco-allemande, il est attaché au service des ambulances. Revenu à la vie civile, il collabore à La Marseillaise de Rochefort, puis au Cri du peuple de Jules Vallès. Le 6 mars 1871, il fonde avec Maxime Vuillaume et Alphonse Humbert Le Père Duchesne dans lequel il exige des mesures radicales pour le triomphe de la dictature populaire. Interdit le 9 mars, le journal reprend sa parution le 21 mars jusqu’au 23 mai 1871. Après la semaine sanglante, Eugène Vermersch se réfugie en Belgique puis au Pays-Bas où il est expulsé. Condamné à mort par contumace en novembre 1871, il rejoint Londres où il adhère à la section fédéraliste française de l’Internationale. Il fonde plusieurs journaux à l’existence éphémère: Qui vive! , Vermersch-Journal , L’union démocratique et L’Avenir . Il vit alors misérablement de conférences sur des sujets historiques et d’articles envoyés au Grelot dans lesquels il s’en prend à ses anciens camarades de la Commune.
En 1874, il part avec sa femme épousée en mars 1872 et son fils en Allemagne, puis en Suisse où se battant à plusieurs reprises en duel, ses démêlées se poursuivent. En juillet 1875, Vermersch regagne Londres. Souffrant de crises de démence, il finit par être placé dans un asile où il meurt le 9 octobre 1878.
Vermersch laisse une vingtaine de livres dont un roman inachevé L’Infamie humaine, publié en 1890 et préfacé par Paul Verlaine.