VERLY Hippolyte

Hippolyte Verly publia ses premiers articles dans La Revue du Nord , fondée à Lille en 1833 par Brun-Lavainne. Il collabora ensuite à L’Écho de Lille , qui plus tard prit le titre de Courrier populaire . En 1866, il ressuscita une publication éteinte depuis longtemps, L’Abeille Lilloise , journal littéraire illustré où il signait ses articles des pseudonymes Vanvyrel ou Etienne Durand. Entré à L’Echo du Nord en 1867, il exerça d’abord les fonctions de secrétaire de rédaction, puis de rédacteur politique, il en devint rédacteur en chef en 1871, puis directeur-gérant à la mort de son propriétaire Alexandre Leleux en mai 1873. La police le décrit comme un «journaliste de talent». Lors de la création d’une société en commandite en 1882, il partagea la direction du journal et de l’imprimerie avec Gustave Dubar qu’il avait embauché en 1871. Durant près de vingt-cinq ans, il dirigea ainsi le plus important journal de la région du Nord . Verly abandonna le journalisme en 1891 en laissant, toujours selon la police, «le souvenir d’un polémiste courtois, d’un journaliste de la meilleure école», et se consacra à la littérature, donnant encore, de temps en temps, des récits à son ancien journal . Il publia «plusieurs romans en vogue dans les Flandres sous le pseudonyme d’Etienne Durand». Plusieurs journaux parisiens, Le Soir , La République française , L’Evènement les reprirent en feuilleton. Outre ses Souvenirs d’une vieille barbe politiques et pittoresques , où il a recueilli tous les évènements politiques impor­tants de 1849 à 1889, qui eurent à Lille un retentissement, parmi toutes ses œuvres, on peut citer: Souvenir d’un canonnier lillois , B iographie lilloise , Spada-la-Rapière , Tablettes d’un bourgeois de Lille , De Flandre en Navarre et Zigzags en France , Histoires du pays flamand , Les Gens de la vieille roche , La Ville en feu , Les Contes flamands , Van Brabant et Compagnie, Toiles et sarraus , etc . Verly fut l’un des fondateurs du Syndicat de la presse départementale. Voltairien, sans être partisan de la séparation des Eglises et l’Etat, il a été élu conseiller municipal, il le resta pendant trente ans. A ce titre, il fut président de la commission des musées, membre de la Commission administrative des Archives départementales. Très attaché à sa ville natale, il se fit, selon la police, «une spécialité de toutes les questions intéressant l’embellissement et la prospérité de Lille». Verly fut le meilleur ami et l’exécuteur testamentaire du chansonnier Desrousseaux, qui, comme lui, n’eut pas de plus haute admiration que celle de la cité natale. Il a pris l’initiative du monument à élever à la gloire de l’auteur du P’tit Quinquin. Il fut également membre de la Commission historique du Nord, vice-président de la Société des sciences et de la Société de géographie. Il était chevalier de la Légion d’honneur depuis 1878.

Selon ses contemporains, Hippolyte Verly était «l’honnête homme, dans la suprême acception du mot, et l’une des gloires du département du Nord».