VANDEREST Jean Joseph

Né le 22 décembre 1811 à Dunkerque d’un père originaire de Belgique Jean Baptiste Vanderest, mais installé en France depuis 1802, d’Anne Marie Fockedey, fille d’un brasseur dunkerquois, Jean Joseph Marie Vanderest obtient son brevet de capacité d’instituteur le 8 juin 1832. Le 27 août de la même année, il ouvre une école dans sa ville natale. Le 30 mars 1837, il obtient son brevet de libraire. En 1840, Vanderest, «professeur d’histoire et de littérature» publie une Histoire de Jean Bart , chef d’escadre sous Louis XIV qui lui acquiert une certaine notoriété. L’ouvrage connaît plusieurs éditions. Le 1 er août 1841, il lance un hebdomadaire Le Mercure du Nord, journal commercial, agricole, littéraire, scientifique et d’annonces dont l’existence est bien éphémère. Dès le 30 août, l’administration lui reproche de publier un journal politique sans en avoir fait la déclaration ni payer le cautionnement. Le 4 septembre, Vanderest est condamné à un mois de prison et 200 F d’amende pour offense à la famille royale et à l’autorité en place. Le 15 janvier 1842, cet hebdomadaire est interdit. Le 23 janvier 1843, il obtient son brevet d’imprimeur et, le 23 décembre lance Le Commerce de Dunkerque, Bergues, Bourbourg et Gravelines. Cet hebdomadaire légitimiste devient simplement, le 31 octobre 1844, Le Commerce de Dunkerque . Le 5 mars 1847, gérant-responsable, Vanderest est condamné à 6000 F de dommages et intérêts pour allégations calomnieuses envers un ancien juge au tribunal de Dunkerque. Le 19 mai, Le Commerce de Dunkerque est suspendu à la suite d’un arrêté du tribunal de Dunkerque déclarant que Vanderest est étranger et ne peut donc exercer la fonction de gérant. Bien qu’il soit né en France, ait obtenu son brevet de capacité d’instituteur, son père n’a pas rempli les formalités pour devenir français lorsque la Belgique a été séparée de la France en 1814. La révolution de février 1848 survenue, Vanderest annonce, en avril, son ralliement à la République et peut reprendre la publication du Commerce de Dunkerque . En 1852, il est relevé de son incapacité civile par le ministère de la Justice. Le 6 janvier 1853, il transforme Le Commerce en journal bonapartiste sous le titre Le 20 novembre , puis Le 21 novembre en souvenir du plébiscite accordant la dignité impériale à Louis-Napoléon Bonaparte. Probablement avec l’appui du sous-préfet, Vanderest reprend le brevet et le matériel d’imprimerie de ses confrères Drouillard et Vandalle, propriétaires respectifs de La Dunkerquoise et du Journal de Dunkerque . Fusionnant en décembre ces deux titres politiques avec son journal, celui-ci devient L’Autorité. Journal politique, commercial et maritime de Dunkerque. Si Vanderest occupe toujours le poste de gérant, il se voit imposer par l’Administration un rédacteur en chef venu de Paris, Jules Delcro. Selon Emile Bouchet, Vanderest souhaitait appeler ce quotidien L’Union dunkerquoise, mais Delcro fit remarquer au préfet du Nord que «ce nom sonnait mal en tête d’un journal inféodé au gouvernementde l’Empereur, car c’était le titre d’un important organe catholique et légitimiste à Paris ». Convoqué à Lille, Vanderest, malgré ses protestations, dut s’incliner. Fait par des Parisiens, L’Autorité ne rencontre guère l’adhésion des Dunkerquois. Les conflits entre le propriétaire et le rédacteur en chef son permanent et Delcro doit quitter le quotidien. Celui change de propriétaire en 1856, mais poursuit sa route jusqu’en 1885 où il devient La Flandre .