TUBERT Alexandre

Ancien rédacteur de plusieurs journaux républicains, après avoir été répétiteur, au Prytanée militaire de La Flèche dans la Sarthe, Alexandre Joseph PierreTubert, originaire de Perpignan, est présenté, lors de son arrivée à Dunkerque en 1890, comme «un journaliste d’action, très intelligent, très actif, instruit, maniant avec prestance le sarcasme et l’ironie, peut-être apportant un peu trop de violence de langage dans sa polémique».

Rédacteur en chef au Phare de Dunkerque, l’homme n’hésite pas à se battre en duel, à faire le coup de poing. En 1890, il affronte au pistolet Amédée Petit, rédacteur au Nord maritime. En 1897, il n’hésite pas à rosser Elisée Polvent du Torpilleur . Il est d’ailleurs l’objet de plusieurs procès où il est condamné à de fortes amendes et à la prison. Mais, comme le note la police, «toutes les peines encourues ont été réformées et atténuées par la cour d’appel de Douai et il a bénéficié de plusieurs recours en grâce». Du Phare de Dunkerque , il passe au quotidien L’Avenir de Dunkerque qui en octobre 1896 prend la suite du Dunkerque et dont il assume la direction . En octobre 1900, il est nommé percepteur dans l’Yonne. Le Progrès de la Somme , de sensibilité radicale, dit son regret de voir partir de la région «un journaliste de talent et d’énergie qui pendant dix ans, a mené à Dunkerque le bon combat pour la République» et note que le gouvernement «en confiant à M. Tubert un poste dans les finances, récompense un des serviteurs les plus dévoués à la démocratie». Alexandre Tubert ne perd cependant pas tout contact avec la région. En 1908, il est élu conseiller municipal de Bergues, mais est battu en 1912. L’hebdomadaire conservateur Le Journal de Bergues écrit lors de sa mort en 1925: «Dans l’ardeur combative qu’il mettait à défendre les opinions de son parti et à porter de rudes coups de boutoir à l’adversaire, il dépassait souvent le but à atteindre dans ce milieu dont la mentalité est faite tout entière de calme et réflexion, de modération et d’attachement aux traditions.» En 1914, il avait perdu son fils Louis, sous-lieutenant au 110 e RI, tué à Pontavert dans l’Aisne.