SIAUVE-EVAUSY François

C’est déjà muni d’une large expérience dans la presse radicale ou socialiste que François Siauve, dit Siauve-Evausy, arrive dans le Nord pour prendre la direction de la rédaction en chef de L’Egalité de Roubaix-Tourcoing , puis quelques mois plus tard, en 1895, celle du Réveil du Nord . Fils de Charles Siauve, sabotier, et de Françoise Robert, François Siauve pratique le journalisme depuis 1885. Après des études au collège de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), il entre d’abord dans l’administration des postes à Bordeaux et devient administrateur des télégraphes. Membre du Parti ouvrier à partir de 1888, il est révoqué et devient employé dans une maison de commerce jusqu’en 1893. Selon la biographie trouvée dans son dossier de Légion d’honneur, il est, depuis 1885, directeur ou rédacteur en chef des périodiques bordelais: L’Ere nouvelle, Le Républicain et La Question sociale. En janvier 1894, il devient rédacteur en chef du Réveil du Centre à Limoges, en juillet, il fonde à Bordeaux Le Peuple , et en novembre il prend la direction du Peuple de Lyon qu’il doit quitter, selon la police, «à la suite d’un scandale, une aventure avec une ouvrière». Président de l’Association des travailleurs républicains socialistes de Bordeaux, il est candidat aux élections municipales de 1892 dans cette ville, aux élections législatives en 1893 à Brive. La police le considère cependant comme un homme facilement achetable. Après un passage à L’Egalité de Roubaix-Tourcoing , il est nommé, en 1895, rédacteur en chef du Réveil du Nord . Selon la police, son arrivée «marque une nouvelle phase dans l’évolution du journal». Représentant de la fédération du Nord lors de différents congrès du Parti ouvrier, il abandonne l’organisation en 1901, en même temps que Delesalle, directeur du Réveil du Nord . Lorsqu’il quitte le quotidien socialiste, en 1907, pour «raisons de santé», dit-il, il exerce les fonctions de directeur d’une société d’assurances, filiale de «La Mondiale». En octobre 1908, il crée un bimensuel, la Revue des grands intérêts économiques de l’industrie, du commerce et de l’agriculture et La Prévoyance sociale. Officier d’Académie et chevalier du Mérite agricole, il est nommé c hevalier de la Légion d’honneur en 1909. Cofondateur en 1902 de l’Association professionnelle des journalistes du Nord, il en est le secrétaire général pendant plusieurs années et la dote d’une caisse de secours et de retraite. Il est également l’auteur de plusieurs brochures dont Le Peuple et son avenir, Les Votes de Jules Guesde (1898), Le Repos hebdomadaires (1906) , Le Droit au repos (1907). Resté à Lille lors de l’occupation allemande, Siauve-Evausy y meurt à l’âge de 58 ans des suites d’une courte maladie, «en captivité» diront ses amis.