Après avoir obtenu son baccalauréat au lycée de Bayeux, Eugène Saillard, fils de Léon Saillard et de Marie Bourson, devient maître de français dans une école privée anglaise à Richmond. Rentré en France, il est embauché comme rédacteur à La Gazette de l’Oise à Compiègne où il travaille pendant quinze mois avant de gagner La Gazette de Saint-Lô. A l’issue de son service militaire au 89 e RI à Sens, il est rédacteur au Petit Courrier d’Angers pendant quelques mois puis à La République de la Sarthe pendant quatre ans. Il est nommé ensuite rédacteur en chef au Petit Manceau à l’âge de 26 ans. Mobilisé d’août 1914 au 31 décembre 1918 dans l’Infanterie territoriale, il termine la guerre comme caporal et reçoit la croix de Guerre. Il devient alors rédacteur en chef au journal L ’Union républicaine à Epinal, ville qu’il quitte en octobre 1920 pour Lille. D’abord rédacteur au Télégramme du Nord , il passe au Grand Echo du Nord où il est nommé rapidement secrétaire général de la rédaction. Parallèlement, il assume la rubrique littéraire dans le quotidien nordiste. En décembre 1934, il est fait chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur. En janvier 1940, succédant à Emile Ferré, il devient rédacteur en chef, poste qu’il occupe jusqu’à son congédiement, en août 1944, par Charles Tardieu, nommé commissaire-administrateur par l’occupant. Collaborateur de La Revue contemporaine , Eugène Saillard est l’auteur de plusieurs romans dont le premier, La Forge , après des Contes normands en 1908, est publié à la veille de la Première Guerre. Il donne ensuite Les Beaux Yeux de nuit, Ninon châtelaine, La Cruelle Chanson, La Corsaire blonde, Montgaillard… En 1930, Les Quatre Sourires , d’abord publié en feuilleton dans Com œ dia , lui vaut le prix de l’humour. A la Libération, accusé d’être l’auteur d’éditoriaux non signés durant l’Occupation, portant le chiffre du Grand Echo , il est interdit d’exercer. Le 9 septembre 1945, il se suicide sur la tombe de sa femme, morte cinq ans plus tôt.