ROBICHEZ Léon

Recruté pendant l’Occupation, «sur recommandation de résistants démocrates-chrétiens», selon l’historien André Caudron, comme employé au service contentieux du Journal de Roubaix , Léon Robichez fut chargé, par le directeur du journal, de préparer clandestinement un quotidien qui sortirait dès la Libération. L’homme venait d’être rapatrié alors qu’après avoir été mobilisé dès la déclaration de guerre, il était prisonnier. En captivité, il avait réussi à former un groupe de résistants dans son camp. Le Journal de Roubaix n’est pas un univers inconnu pour lui. Licencié en droit depuis 1934, il y avait été embauché en 1937 comme employé d’administration. Parallèlement, il militait dans divers mouvements d’action catholique. Roubaix libérée le 2 septembre 1944, Léon Robichez devient à 33 ans le premier rédacteur en chef et directeur politique de Nord Eclair installé dans les locaux du Journal de Roubaix interdit de parution. Chaque jour, il va ainsi signer un billet où il prône notamment un travaillisme à la française. Avec treize éditions, le quotidien roubaisien couvre l’ensemble du département du Nord, les arrondissements d’Arras, de Béthune, de Boulogne-sur-Mer et de Calais, mais aussi une partie des provinces belges du Hainaut et de la Flandre occidentale. Dès avril 1945, Léon Robichez est élu, sous les couleurs du MRP, maire de Marcq-en-Bar œ ul où il s’allie avec les socialistes, puis quelques semaines plus tard conseiller général du canton de Tourcoing-sud. Cependant personnalité contestée au sein du MRP, en 1952, il n’est pas réélu au bureau de la fédération du Nord. Au sein du journal, certains n’hésitent plus à dénoncer son «caractère difficile», les frictions avec l’éditorialiste Pierre Garcette sont de plus en plus fréquentes, le tirage est tombé de 120000 exemplaires en 1948 à 75000 en 1952, enfin le propriétaire du Journal de Roubaix avec qui les relations sont difficiles a fait son retour à Nord Eclair . En juin 1952, Léon Robichez quitte le journal. En 1954 il devient directeur de la Société nationale d’éditions artistiques et d’héliogravure, propriété de La Voix du Nord qui vient de lancer un magazine illustré Semaine du Nord. Par la suite, il quitte la presse et devient inspecteur d’une compagnie d’assurances.