RASSEL

Lancé à Cambrai en février 1900 par le Parti ouvrier français à l’occasion des élections municipales, L’Avant-garde a pour rédacteur Julien Rassel . Agé de 48 ans, l’homme est déjà un militant socialiste de longue date. A ce titre, il a participé aux différents congrès du Parti ouvrier français (POF) depuis 1896. Ancien cocher dans la région lilloise, il est maintenant cabaretier à Escaudoeuvres dans le Cambrésis et défend les ouvriers du textile. Il s’est déjà présenté à divers scrutins sous l’étiquette socialiste: aux cantonales à Cambrai-Est en 1895, aux sénatoriales en 1897, aux législatives dans la 2 e circonscription de Cambrai en 1898 où il n’a été battu au second tour que de seize voix par Morcrette-Ledieu (10256 voix contre 10270).

En 1900, il est élu conseiller municipal d’opposition à Escaudoeuvres et sera reconduit en 1905. Lors des élections législatives suivantes, le POF, lors de son congrès fédéral du Cateau, lui préfère le maire de Caudry Fiévet, mais il passe outre et se présente. Il n’obtient cette fois que quelques centaines de voix. Cet échec ne l’empêche pas d’être délégué du département du Nord lors du congrès d’unité socialiste en 1905, l’un des deux candidats du Parti socialiste français, avec Gustave Delory, lors d’une élection sénatoriale partielle dans le Nord en 1906, d’être délégué de la fédération du Nord du Parti socialiste la même année et la suivante au congrès national.

Personnage pittoresque, parlant fort et haut, il avait été condamné en février 1898 à six jours de prison et 25 F d’amende pour injures et diffamation envers le directeur et les contre-maîtres d’un tissage du Cateau, et à 2 F d’amende en août 1902 Julien Rassel meurt en décembre 1907 à Escaudoeuvres.