POUILLARD Pierre

Né en 1894 à Béthune, Pierre Pouillard, fils d’Olivier Pierre Joseph Pouillard, sculpteur, et d’Aline Roziau, est au sortir de ses études au lycée Faidherbe de Lille, où il est élève en Math spé, mobilisé comme caporal à la 7 e compagnie du 162 e RI. Il combat en Artois en 1915, participe à la défense de Verdun en 1916, à la défense de Reims en 1918. Il est blessé à plusieurs reprises. Ses états de service lui valent d’être cité à l’ordre de la IV e armée. Admis à Saint-Cyr en septembre 1916 et à l’Ecole spéciale militaire en 1919, il démissionne de l’armée en 1925. Marié le 3 novembre 1923 à Marie Albertine Logier, Pierre Pouillard entre dans le groupe de presse créé par son beau-père Jules Logier, devenant, sans titre bien défini, le bras droit du propriétaire du Petit Béthunois et du Journal de Lens , il est également libraire. En 1927, il fonde La Vie sportive du Nord, un supplément hebdomadaire du Petit Béthunois qui ne paraît que quelques mois. En décembre 1931, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Rappelé le 2 septembre 1939, il est fait prisonnier à Dunkerque en juin 1940 et est libéré le 16 août 1941 au titre d’ancien combattant. Il reprend sa place le 1 er janvier 1942 au Petit Béthunois qui reparaît depuis juillet 1940. Il le quitte en novembre 1942, après l’invasion de la zone libre par les Allemands. Parallèlement, il est président de la maison des prisonniers de Béthune.

Traduit devant la cour de justice le 5 décembre 1945, alors que le commissaire du gouvernement prononce un réquisitoire modéré, il est condamné à cinq ans de travaux forcés, à l’indignité nationale et à la confiscation de ses biens. Cette condamnation suscite une certaine émotion notamment chez les anciens prisonniers. En mars 1946, la peine de travaux forcés est ramenée à deux ans de prison, puis Pierre Pouillard bénéficie d’une remise de peine de six mois en octobre 1946. Il est remis en liberté conditionnelle le 9 janvier 1947. Retiré à Marquette, dans la banlieue lilloise, il meurt le 11 mai 1951.