Hector Pessard est né à Lille, mais fit ses études au lycée Bonaparte à Paris. Il débuta au Figaro , puis passa à La Gironde (1857-1858). Mais, ayant tiré un mauvais numéro, il dut accomplir deux ans et demi de service militaire. Il entra ensuite au service des Douanes. Nommé à Blanc-Misseron (Nord), il collabora à L’Impartial du Nord , feuille libérale de Valenciennes, à 50 F par mois. Mis en demeure de choisir entre la presse et les Douanes, il démissionna, et regagna Paris pour se consacrer au journalisme, participant à l’aventure du Courrier de Paris , avec Clément Duvernois et Charles Floquet, tout en restant le correspondant parisien de L’Impartial du Nord , collaborant au Mémorial des Deux-Sèvres , au Phare de la Loire , puis au Temps . De 1863 à 1867, il écrivit dans ce quotidien des articles politiques, puis un «courrier parisien». Il travailla également au Courrier du dimanche , puis fut un des principaux rédacteurs de La Liberté , dirigée par Émile de Girardin. En 1867, il passa à L’Epoque , et en 1869 prit la rédaction politique du Gaulois . Il collabora également à La Revue germanique et à La Revue moderne . En 1870, il déposa les statuts d’un nouveau journal Le Jour , dont il était le fondateur, mais qui ne semble pas avoir paru. Il posséda quelques mois Le Petit Parisien en 1877 qu’il céda au groupe Dalloz, fut directeur du bureau de la Presse au ministère de l’intérieur (1878), et directeur du National , où il employa notamment Ernest Judet, natif d’Avesnes-sur-Helpe (voir ce nom). Hector Pessard fut également président du Syndicat de la critique Théâtre, Musique, Danse. Il fut mêlé au scandale de Panama: alors au National , il aurait touché 7 500 F. Mais il est passé à la postérité pour avoir été éreinté par Octave Mirbeau pour son admiration pour Dumas père – «Quant à vous, Monsieur Hector Pessard, vous me copierez cent fois La Dame de Montsoreau … et vous viendrez nous parler après de M. Alexandre Dumas père – ( Le Figaro , 25 février 1888), à cause de ses diatribes antinaturalistes et de ses goûts rétrogrades en matière de littérature (Il fut un adversaire acharné d’August Strindberg). Malgré tout, T. Ferenczi dans son Invention du journalisme en France en fait l’un des représentants «d’un journalisme qui tend à conquérir son autonomie par rapport au jeu politique (p. 190) au tournant du xix e siècle. Hector Pessard a collaboré au Dictionnaire politique de M. Block; il a publié avec Clément Duvernois L’Année parlementaire 1863-1864 , et La Guerre de 1870-1871 : histoire politique et militaire avec A. Wachter, (illustré par A. Danjou, paru en livraison) en 1873. Il a aussi fait paraître les Mémoires d’un bohême, esquisse de m œ urs contemporaines (Valenciennes, 1860); Yo et les principes de 89, fantaisie chinoise (1866); Les Gendarmes, fantaisie administrative (1869); Lettres d’un interdit (1874); dirigé La France électorale… Renseignements généraux sur la situation politique du département sa représentation à l’assemblée et au conseil général, biographies et votes des députés, effets de la loi sur les maires dans le département par une réunion d’hommes politiques (1874); Mes Petits Papiers, 1860-1870 , deux volumes (1887-1888); Mes Petits Papiers. 2 e série (1871-1873); Le Théâtre libre (1889). Outre les textes autobiographiques, la Bibliothèque nationale de France détient un opuscule intitulé Hector Pessard , texte d’un devoir de Jean Darriulat, alors élève au Centre de formation des journalistes (1969-1970), avec des annotations du correcteur, Pierre Albert.