Fils de Maurice Juste Monier, universitaire, et de Laure Eugénie Joséphine Dewuez, Maurice Monnier est né à Douai le 16 novembre 1877. Elève au lycée de sa ville natale, il est bachelier en 1895 et entame à Lille des études de droit qu’il abandonne deux ans plus tard pour la politique et le journalisme. Il devient en effet secrétaire du député Emile Basly et entre, en janvier 1897, comme rédacteur au quotidien lillois Le Réveil du Nord dirigé par Edouard Delesalle. Revenu à Douai pour y organiser l’édition locale du quotidien, il regagne Lille, en janvier 1898, comme secrétaire de rédaction et couvre pour Le Réveil tous les grands congrès ouvriers. Lors de la catastrophe de Courrières en 1906, il prend la direction du service d’information, faisant du Réveil du Nord l’un des journaux les mieux renseignés sur les évènements qui suivirent. Cette couverture exceptionnelle valut à Maurice Monier d’être nommé secrétaire général de la rédaction et délégué au conseil d’administration. Habitant toujours Douai, Maurice Monier y continue son travail de journaliste. En 1907, il devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire Le Petit Douaisien dont le directeur politique est le député socialiste de la circonscription et président du syndicat des mineurs, Charles Goniaux. Parallèlement, le journaliste continue son action de militant et propagandiste socialiste, participant à des veillées et des conférences. En juillet 1907, il est élu conseiller d’arrondissement de Douai, puis quelques semaines plus tard, il fait partie des quatre socialistes qui entrent au conseil municipal. En juillet 1911, il est élu président du conseil d’arrondissement. Egalement très attaché à la défense de sa profession, il est membre de l’Association professionnelle des journalistes du Nord, et du Syndicat de la presse républicaine départementale. Incorporé le 9 août 1914 à la 23e compagnie du 43e RI, il est successivement secrétaire du chef d’état-major de la 1re région militaire, puis agent de liaison avec l’état-major de Foch à Cassel et les QG anglais à Saint-Omer et belge à Furnes, et enfin appelé au ministère de la Guerre. De juin 1915 à mars 1917, il est nommé sous-préfet d’Albertville. De 1917 à 1918, il est chef de cabinet du secrétaire d’Etat à l’Aéronautique , puis du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts ; en décembre 1917, il est détaché au ministère des Affaires étrangères. En septembre 1919, pour service rendus pendant la guerre, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Après sa démobilisation, il revient dans le Nord et prend la direction du nouveau journal socialiste Le Cri du Nord et des régions libérées, créé en juillet 1919. Après la disparition de ce titre en juillet 1921, il devient en novembre 1922 directeur du quotidien dunkerquois d’union des gauches Nord-Eclair qui disparaît en juin 1924. Maurice Monier quitte alors le Nord pour Paris où il est nommé secrétaire général du quotidien L’Ere nouvelle, créé en 1919. Dix ans après sa nomination dans l’ordre de la Légion d’honneur, il est promu officier en mars 1929. Franc-maçon, Monier est membre de la Grande Loge de France de 1925 à 1928 et de 1930 à 1931. Il est également membre de la Société des gens de lettres. Il meurt le 16 février 1931 à Paris.