Fils d’Aristide Meurant, vendeur de journaux, militant socialiste et ami de Lebas, Hoche Meurant fut élevé dans une famille profondément républicaine (ses frères se nommaient Marceau, Kléber, Philogone, etc.), anticléricale et antisocialiste. Ouvrier peigneur très jeune, il se forgea une solide culture d’autodidacte, et fréquenta les milieux anarchistes. Il exerça divers métiers (maçon, photographe…) avant d’être appelé au service militaire. Comme il refusait les exercices quotidiens, un conseil de guerre le condamna à trois ans de prison, et on l’envoya au pénitencier de Daya-Bossuet en Algérie. Là, se révoltant contre les mauvais traitements et les humiliations, il s’en prit à un surveillant; un nouveau conseil de guerre, devant lequel il affirma son antimilitarisme, le condamna à mort. Après plus de trois mois d’attente, sa peine fut commuée en dix ans de travaux forcés, et il fut renvoyé à Dayat-Bossuet. En 1903, il s’évada, mais fut repris. Il fut enfin gracié en 1910 grâce au Dr Dupré, et enfin réformé. De retour à Roubaix, il reprit ses activités anarchistes. Meurant assista à tous les congrès anarchistes nationaux et régionaux, ainsi qu’à plusieurs congrès internationaux. Après la Première Guerre, il est mineur et secrétaire de la section CGT de Libercourt. Admirateur de la Révolution russe, il passe à la CGTU, mais est exclu par la majorité communiste. Il adhère alors à la CGT-SR (socialiste révolutionnaire) et collabore au journal du syndicat, Le Combat syndicaliste, de 1925 à 1929. Mais c’est avant tout un anarchiste, un des principaux militant de la région. En 1926, il s’installe à Croix, exerce la profession d’artisan bonnetier et de vendeur ambulant. Ses convictions antimilitaristes lui valent des ennuis avec la justice, car il aide déserteurs et objecteurs de conscience à passer en Belgique. Il soutient activement les républicains espagnols, faisant passer des armes destinées à l’Espagne de Belgique en France, quêtant pour la CNT, hébergeant de nombreux militants espagnols. Résistant pendant l’Occupation, il fournit du matériel d’imprimerie et servit de boîte aux lettres. Après la guerre, Meurant relança les groupes anarchistes dans la région. Hostile aux assurances sociales, qu’il considérait comme une escroquerie, il mourut dans la misère. Sa compagne, dans le même cas, dut travailler sur son métier jusqu’à 73 ans! Meurant a collaboré à nombre de journaux anarchistes, régionaux ou nationaux. Outre Le Combat syndicaliste , déjà mentionné, Hoche Meurant a été l’un des «rédacteurs en chef» du Combat, responsable de la rédaction du mensuel Le Combat , organe de la Fédération anarchiste du Nord (Lille-Wasquehal, 13 numéros de mai 1923 à avril 1924), administrateur de Germinal pour l’édition du Nord-Pas-de-Calais à partir du 25 septembre 1925(ce journal, avait paru à Amiens de 1904 à 1913. Réapparu le 29 août 1919, il s’étendit ensuite à l’Oise, au Nord et au Pas-de-Calais. Germinal tirait, en 1925 à 3 500 exemplaires pour la Somme, 5 000 pour l’Oise et 1 000 pour le Nord et Pas-de-Calais. Il disparut après juillet 1933, mais eut une brève résurrection en 1938). Meurant collabora à plusieurs reprises, entre 1923 et 1939, au Libertaire . E n 1933, il administra le Flambeau , mensuel, paru de juin 1927 au 5 juin 1934 (quatre-vingts numéros). Ce journal eut un prolongement dans Terre libre (Aulnay-Nîmes, 1934-1936) dont Meurant fut responsable en 1934 pour l’édition Nord-Nord-Est. Il collabora aussi à La Revue anarchiste (Paris, 1929-1936) à l’ Almanach de la Paix pour 1934 édité par La Clameur , journal de l’Union des intellectuels pacifistes, à L’Espagne nouvelle (Nîmes, 1937-1939), à L’Eveil social (Aulnay-sous-Bois, 1 er janvier 1932 à mai 1934), à La Revue internationale anarchiste (Paris), à Simplement: vagabondage social et littéraire (Ivry), à l’organe régional de la Fédération anarchiste Monde nouveau (Marseille, février à octobre 1946), et à Ce Qu’il Faut Dire (Paris 1944-1948). Il est également l’auteur d’un fascicule, Bas les armes! (Imprimerie Germinal, 16 p., s.d.)