En juin 1833, Mathon obtient des brevets de libraire d’une part, d’imprimeur d’autre part, à la résidence de Tourcoing. Il y ajoute, en avril 1837, un brevet d’imprimeur lithographe. En 1840, il obtient l’autorisation de publier un hebdomadaire, et dépose à titre de cautionnement, la somme de 7 500F. Le nouveau périodique prend le titre de L’Indicateur de Tourcoing. Feuille d’annonces commerciales et industrielles . Mathon s’attache alors l’aide d’un jeune homme, Jules Laurent, qui avait déjà publié quelques articles dans La Boussole à Lille. Jules Laurent deviendra par la suite conseiller général, puis député à l’Assemblée nationale. Le 4 janvier 1846, L’Indicateur de Tourcoing entre dans sa septième année. Il annonce à cette occasion qu’ayant autant d’abonnés à Tourcoing qu’à Roubaix, il portera désormais le titre d ’Indicateur de Tourcoing et Roubaix . L’hebdomadaire, tout en reflétant les idées de son créateur reste généralement en dehors de la mêlée politique. En septembre 1875, L’Indicateur devient bihebdomadaire. Il cesse sa publication en 1913. Mathon participe par ailleurs , en 1843, à l’aventure collective du Chemin de fer français. En 1850 L’Indicateur tirerait à 300 exemplaires. En 1874, Le Figaro publie un supplément sur la presse de province. L’Indicateur de Tourcoing et Roubaix se voit qualifié de légitimiste , et gratifié d’un tirage de 800 exemplaires, cent de moins que son rival Le Journal de Roubaix . Mathon est un homme d’ordre avant tout, légitimiste en politique, mais bonapartiste sous l’Empire, fervent défenseur de la foi catholique toujours. Il est même prêt à excuser la censure. En 1848, Mathon entre en guerre contre les idées socialistes. À partir de 1852, l’ordre étant rétabli, L’Indicateur rentre dans le rang. Il avait pourtant réussi à déclencher une manifestation d’hostilité des républicains, qui le brûlèrent en effigie devant sa maison. Son journal exècre la Commune, il n’a pas un mot pour les morts de Fourmies, et qualifie ses confrères républicains d’ organes de la démagogie inférieure . Jean Mathon fut administrateur de la Caisse d’épargne de Tourcoing jusqu’à sa mort, caisse, dont il avait obtenu la création à la suite d’une campagne menée par son journal en 1843. Il était également membre de la fabrique de Saint-Christophe. Enrichi par son journal, il légua à ladite fabrique 5 000 F – auxquels sa femme, décédée peu après lui, ajouta 2 000 F. Philantrophe, il légua également 40 000 F au Bureau de bienfaisance, et autant aux hospices de Tourcoing. Jean Mathon avait reçu du pape la croix de l’ordre du Saint-Sépulcre. La Ville de Tourcoing a donné son nom à une rue.