Né à Nice en 1881 de Louis Marius Martin et de Joséphine Noëlia Musy, Eugène Martin, dit Martin-Mamy, commença sa carrière de journaliste à L’Aurore de Georges Clemenceau. En 1910, il arrive à Beauvais où il est rédacteur en chef de La République de l’Oise qu’il quitte en 1913 pour prendre la succession de Georges Robert à la tête de la rédaction du quotidien lillois de sensibilité radicale, Le Progrès du Nord. A la veille de la guerre, Martin-Mamy est également un écrivain reconnu. Après notamment Païens d’aujourd’hui paru en 1908, Le Pessimisme d’Anatole France en 1911, son dernier ouvrage Les Nouveaux Païens vient d’être primé par la critique littéraire. Resté à Lille lors de la prise de la ville en octobre 1914, il fait partie des otages désignés par les Allemands. De ses années d’occupation, il tire un ouvrage Quatre ans avec les barbares paru en 1919. Il reprend sa place au Progrès du Nord dont il devient directeur-administrateur. Il se fait notamment un ardent défenseur des intérêts de sa région d’adoption particulièrement sinistrée. Il est fondateur et membre de plusieurs associations: secrétaire de l’Amicale des otages lillois, de l’Association des sinistrés du Nord, président de la Caisse familiale interprofessionnelle, secrétaire général de l’Union régionaliste du Nord-Pas-de-Calais,… Tenté par la politique, il se présente en vain à plusieurs reprises aux élections cantonales sous l’étiquette de l’Union républicaine. En novembre 1920, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. En désaccord avec le conseil d’administration présidé par Louis Loucheur, il quitte, en novembre 1921, un Progrès du Nord en situation délicate. Quelques mois plus tard, il fonde avec Crouan et Roques une imprimerie située rue de Paris à Lille. Lors de la création de la nouvelle société du Télégramme du Nord présidée par Eugène Mathon, il prend la direction de ce quotidien qui était à l’origine une édition du Télégramme du Pas-de-Calais et de la Somme édité à Boulogne-sur-Mer. Ce journal se distingue notamment par son anticommunisme, ce qui attire l’attention du parfumeur François Coty qui, lors de la création de L’Ami du Peuple du soir en novembre 1928, fait appel à Martin-Mamy pour le diriger. Après quelques années à la direction de ce journal, il occupe les mêmes fonctions à L’Echo de Paris jusqu’à sa disparition en 1939. Après la Libération, Martin-Mamy revient à Lille pour s’occuper de son imprimerie. Il meurt à Paris en novembre 1949.