Fils de Louis Joseph Lefranc, marchand de vin à Arras, et de Magdelaine Lavallée, Ernest Lefranc obtient son brevet d’imprimeur le 8 février 1848 et prend la succession de Gorillot-Legrand. A partir du 24 mars, il imprime La Liberté. Journal du Nord de la France, quotidien dirigé par Alfred Husson. Après le départ de celui-ci, en septembre, Lefranc en reprend la direction. Rallié à l’Empire, le journal qui a vu ses abonnés fondre disparaît le 22 septembre 1852. L’année suivante, le 2 août, Ernest Lefranc fonde La Société. Journal-Revue religieux politique, littéraire et commercial où il tient la rubrique locale, donne «les nouvelles religieuses». Le journal ne rencontre pas le succès espéré et Lefranc met fin à sa parution le 31 décembre 1855. Par ailleurs, il imprime le bulletin des délibérations du Conseil général du département du Pas-de-Calais (1853-1854), les Bulletins de la conférence d’Arras de la Société de Saint-Vincent-de-Paul (1854-1858), mais aussi de nombreux ouvrages. En 1858, l’imprimerie est reprise par Rousseau-Leroy.
Engagé dans la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul dès l’âge de 20 ans, Ernest Lefranc est responsable du patronage des jeunes apprentis. En 1846, il crée l’Œuvre des ouvriers ou Cercle Saint-Joseph dont «le but est de fournir à la classe ouvrière, outre le bon exemple et l’instruction religieuse, les moyens de se récréer honnêtement les jours de repos». En février 1855, il crée une caisse de prévoyance et de secours pour les ouvriers malades.