Fils de Georges Gustave Lechantre, photographe à Roubaix, et de Berthe Augustine Sophie Lavallard, Jean Lechantre entame sa scolarité dans sa ville natale, à l’institut Turgot, puis à l’école primaire supérieure à Lille. De 1933 à 1936, il est surveillant d’internat à Sedan. En 1937, il revient dans le Nord où il travaille au bureau d’affrètement de Valenciennes.
Militant socialiste, il a adhéré aux jeunesses socialistes de Roubaix en 1934, puis à la section sedanaise de la SFIO. Durant cette période, il a collaboré au Socialisme ardennais , puis à L’Avenir du Nord dirigé par Marcus Ghenzer. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en juin 1940 puis démobilisé quelques semaines plus tard. De retour dans sa région d’origine, il reprend son travail aux Voies navigables. Il entre en résistance, distribuant le journal clandestin L’Homme libre, organisant un réseau de renseignement et de sabotage, rattaché au réseau Brutus. C’est ainsi qu’il rencontre Pierre Houriez, inspecteur des impôts, futur directeur administratif de Nord-Matin. Il fonde également un groupe affilié à Libération-Nord. Membre du Parti socialiste clandestin, il fait la connaissance, en 1943, d’Augustin Laurent. A la Libération, il est président du Comité de libération de Fresnes-sur-Escaut. Sa conduite pendant l’Occupation lui vaut la Croix du combattant 1939-1945, la Croix du combattant volontaire de la Résistance, et la médaille commémorative 1939-1945. Erudit, passionné d’histoire, Jean Lechantre entre à la rédaction valenciennoise du nouveau quotidien socialiste Nord-Matin, Arrivé au siège à Lille, il est nommé rédacteur en chef et éditorialiste après le départ de Jean Piat, en décembre 1944 . Lors du rachat de Nord- Matin par Robert Hersant, Jean Lechantre reste éditorialiste jusqu’en 1974, date à laquelle il doit cesser toute activité pour raisons de santé.
Membre de la fédération du Nord de la SFIO, il fut le président fondateur de la section du Nord de la LICRA, membre de l’Association des Français libres, de l’Alliance France-Israël. En 1983, Jean Lechantre avait été fait chevalier de la Légion d’honneur.