JUDET Ernest

Fils d’un officier en retraite, Ernest Judet entre premier de sa promotion à l’École normale supérieure en 1871. Nommé au lycée de Bastia en 1876, il en tirera Le Problème corse (1884). Mis à la retraite d’office pour avoir refusé une mutation en 1878, il se lance dans le journalisme. Il fut rédacteur au National, puis collabora successivement à La France , à La Nouvelle Presse , au Petit Journal sous la direction d’Hippolyte Marinoni (1886). En 1889, il en devint chef du service politique, jouant en fait le rôle de directeur. Farouche ennemi politique de Clemenceau ( Le Véritable Clémenceau , 1920), et des panamistes, il fut également un ardent antidreyfusard. Il fut condamné à 2 000 F d’amende pour avoir publié dans Le Petit Journal des articles diffamatoires à l’encontre du père de Zola, sur la base de documents altérés par Henry. En 1904, l’imprimeur Cassigneul ayant pris en main Le Petit Journal , il s’en va diriger L’Éclair. Il entretint des relations avec l’Allemagne et le Vatican. Pendant la Première Guerre mondiale, il dut vendre L’Éclair et s’enfuir en Suisse. Condamné par contumace (1923), il fut blanchi après être rentré en France. Il collabora à partir de 1925 à La Volonté d’Albert Dubarry.