HOUCKE Jules

C’est à la demande de Jean Catrice, futur commissaire à l’Information,que Jules Houcke fait paraître en 1944 les deux derniers numéros du journal clandestin La Voix du Nord. Membre du Comité départemental de Libération, chargé de préparer la nouvelle presse dès la Libération, il fait, le 6 septembre, paraître le journal au grand jour. Né le 20 mai 1895, Jules Houcke s’engage en 1916 pour quatre ans, sa conduite lui vaut la croix de Guerre avec palme. En 1920, il reprend l’entreprise familiale de confection. Il est maire de Nieppe en 1939. Dès le début de l’Occupation, il s’oppose aux Allemands par diverses actions: fourniture de papiers aux réfractaires, aux récalcitrants au STO, aide aux aviateurs alliés, coordination des parachutages alliés,… Arrêté par les Allemands, il est ainsi condamné à six mois de prison, mais réussit à s’évader. Jules Houcke entretient également des contacts avec des résistants Voix du Nord, mouvement créé autour du journal clandestin fondé par Natalis Dumez et Jules Noutour. En 1944, le mouvement ayant été décimé, Jean Catrice s’adresse à lui pour le représenter au sein du Comité départemental de Libération où est évoqué en juillet l’avenir de la presse dans le Nord. Lors d’un voyage à Paris, Jules Houcke reçoit confirmation que La Voix du Nord doit bien paraître à la Libération dans les locaux du Grand Echo. Son action pendant l’Occupation est récompensée par la médaille de la Résistance avec rosette. Le 10 septembre 1944, Jules Houcke signe son premier éditorial dans La Voix du Nord. Le 28 février 1945, il est élu président du Conseil de gérance de la société éditrice La Voix du Nord-Houcke et Cie et devient directeur de la publication. Parallèlement, il entame une carrière politique: conseiller général du canton de Bailleul Nord-Est à partir de septembre 1945, membre de l’Assemblée constituante à partir d’octobre 1945. Lors du renouvellement de l’Assemblée en juin 1946, il ne se représente pas.

Le journal connaît alors des turbulences. En printemps 1946, Natalis Dumez, au nom de l’association «ceux de la Voix du Nord» entame une procédure judiciaire contre le conseil de gérance. Il revendique le titre et le droit de constituer une société avec les seuls résistants. Les relations entre le conseil de gérance et le directeur du journal, Léon Chadé, se sont également dégradées. En mars 1948, le personnel, apprenant son licenciement, se met en grève. Jules Houcke, mis en minorité à plusieurs reprises, démissionne de la présidence en 1948. Il laisse la place à René Decock. Malgré plusieurs tentatives, il ne parviendra plus à reprendre la présidence, mais reste administrateur.

Il reprend sa carrière politique. Le 7 novembre 1948, tête de liste du Rassemblement du peuple français, il est élu au Conseil de la République et réélu en 1952. Lors des législatives de 1956, candidat sur la liste de Paul Reynaud, il est battu et se retire de la vie politique. En novembre 1962, il est pourtant candidat contre Paul Reynaud et est, cette fois, élu.

Chevalier de la Légion d’honneur en 1946, il est promu officier en 1962. Il meurt à Nieppe le 12 mars 1968.