Petit-fils d’armateur, fils de clochard (état choisi par son père après que ce dernier eut dilapidé la presque totalité de la fortune familiale), Pierre Herbart travaille à dix-sept ans dans une compagnie d’électricité pendant deux ans. Il fait son service militaire en Afrique, se rendant en Afrique du nord, au Mali et au Niger. De retour à Paris, il rencontre Jean Cocteau, puis André Gide, dont il épousera une ancienne maîtresse. Il visite l’Indochine avec André Viollis, du Petit Parisien , puis, entré au P.C.F., se voit confier un reportage sur l’Espagne pour le compte du Parti (1933). En 1935, il est à Leningrad, où il dirige la revue Littérature internationale , remplaçant Nizan à ce poste. Nouveau voyage en URSS avec Gide, Guilloux Dabit, Schiffrin. Rentré à Paris, il part en Espagne, où la guerre vient d’éclater, pour discuter avec Malraux de l’opportunité de la publication de Retours de l’U.R.S.S . de Gide. L’année suivante, il accompagne en Afrique Gide, nommé membre d’une commission coloniale. Il en rapportera un témoignage terrible Le Chancre du Niger. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance. Il participe à la mise en place d’un réseau qui aide les jeunes gens à échapper au S.T.O. Membre du réseau «Défense de la France», il est partie prenante du journal du même nom, qui deviendra France Soir . Chargé de la direction de la branche bretonne du réseau, il participe activement à la libération de Rennes. À la Libération, il rejoint Camus à Combat . Il est un des créateurs de Terre des Hommes , hebdomadaire, avec Jacques Baumel et Claude Bourdet. Puis il perd successivement son frère et son ami André Gide, et divorce de sa femme et dans le même temps des proches de Gide. Frappé d’hémiplégie, il meurt à Grasse dans le dénuement. Pierre Herbart a collaboré, outre aux journaux déjà cités, à différentes revues littéraires, ainsi qu’à Marianne et Vendredi . Il laisse une œuvre littéraire appréciée : Le Rôdeur (1931), L’Imaginaire (1984), Contre-ordre (1935), Le Promeneur (2000), En URSS 1936 (1937), Le Chancre du Niger (1939), Alcyon (1945), À la recherche d’André Gide (1952), L’âge d’or (1953), La ligne de force (1958 et 1980); La Licorne (1964), Souvenirs imaginaires (1968), Histoires confidentielles (1970), Les Cahiers rouges (1999); Inédits , Le Tout sur le tout (1986); Le scénario d’Isabelle , en collaboration avec André Gide, Textes retrouvés , Le Promeneur , (1999) On demande des déclassé (2000). En savoir plus: Paul Renard (dir.), Pierre Herbart, romancier, autobiographe et journaliste , Roman 20-50 , Hors série n°3, 2006, 90 p.; Paul Renard (dir) Pierre Herbart, Nord’ n° 37, juin 2001.