GHESQUIERE Henri

«Grand, maigre, figure et teint pâle, abord peu sympathique, […] tête d’un forçat», le portrait que la police dresse d’Henri Ghesquière, «le socialiste collectiviste le plus violent de son parti», est bien peu amène. Qui s’en étonnerait en 1895?

Patriote épris de justice sociale, ancien ouvrier textile, l’homme a été «marchand de journaux», puis il a collaboré à la rédaction de plusieurs journaux socialistes dont Le Travailleur. Organe du parti ouvrier de la région du Nord , puis au Réveil du Nord d’Edouard Delesalle , et à L’Égalité de Roubaix-Tourcoing et à Roubaix socialiste.

«On lui prête l’ambition d’être quelque chose» note également la police à la même époque. Membre du Parti ouvrier français, il a été élu, après plusieurs tentatives, conseiller général dans le canton sud-ouest de Lille le 4 août 1895. L’année suivante, il entre au conseil municipal de Lille. Enfin en 1906, il devient député de la deuxième circonscription de Lille. Otage pendant la guerre, il meurt en captivité.

On lui doit des brochures: A bas le socialisme!, La mine et les mineurs , Un budget bourgeois , La femme et le socialisme et deux pièces de théâtre à caractère social: Monsieur Pierre, pièce socialiste en deux actes et, en collaboration avec A. Salembier, Les irresponsables, drame en trois actes.