GAUTHRIN Emile

Engagé volontaire au 106 e RI le 1 er mars 1899, alors qu’il est encore étudiant, Emile Auguste Gauthrin, fils d’un carrier et d’une institutrice publique, est réformé pour hystérie le 10 juillet 1900. D’abord rédacteur au Petit Calaisien , il succède en 1905 à Joseph Dessaint comme rédacteur en chef de L’Avenir d’Arras et du Pas-de-Calais où il ne fait que passer. La même année, il occupe les mêmes fonctions au Spectateur, moniteur démocratique de L’Est édité à Langres. En mai, il se bat en duel au revolver d’ordonnance contre un confrère du périodique En Avant , les deux hommes se réconciliant après l’échange de deux balles. Dès 1907, alors qu’il devient membre de l’Association professionnelle de la presse républicaine, il semble avoir délaissé le journal haut-marnais. L’année suivante, il est en effet domicilié à Paris. Gauthrin quitte la capitale pour la côte normande où il est directeur de L’Impartial de Dieppe . En septembre 1910, il est nommé officier d’Académie et février 1914, en chevalier du mérite agricole. Après la Première Guerre, il poursuit sa carrière de journaliste dans l’Est où il exerce dans différents journaux. On le retrouve directeur du Journal des Ardennes et du Nord-Est imprimé à Charleville. En octobre 1924, il arrive à Epinal où il est successivement rédacteur en chef du journal radical-socialiste La Tribune des gauches puis de L’Express de l’Est. Il gagne ensuite Belfort pour prendre la direction du Républicain de Belfort créé le 30 janvier 1926 pour soutenir la candidature d’André Tardieu dans ce territoire. C’est d’ailleurs lorsque Tardieu occupe son premier poste ministériel qu’il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. En octobre 1935 son retrait du Républicain de Belfort après plus de trente de journalisme serait, selon La Tribune de l’Aube , la cause de l’arrêt du quotidien belfortain. Cette retraite n’est cependant que de courte durée, Gauthrin prend en effet le 20 octobre 1937 la direction de la rédaction du Progrès de la Côte-d’Or fondé en janvier 1869. Si le quotidien dijonnais suspend sa publication à partir du 16 juin 1940, il la reprend une dizaine de jours plus tard et son rédacteur en chef se fait, durant l’Occupation, le héraut du régime de Vichy et de la collaboration. Le journal est interdit de parution le 4 septembre 1944 et Emile Gauthrin est condamné à mort le 27 février 1945. Bénéficiant de plusieurs remises de peine, il meurt dans sa 82 e année à Dijon.