Devenu instituteur parce que son père l’était, Eugène Faubert se rêvait journaliste. Fils de Constant Victor Foubert et de Désirée Marie Olympe Berson, Eugène Constant Joseph Foubert, né le 13 septembre 1876 à Thorigné, entra donc à l’Ecole normale d’instituteurs de Laval. Un an après sa sortie muni de son CAP, il quittait l’enseignement et effectuait, à partir de novembre 1897, son service militaire au 124e RI où il était reçu chef de section.
En 1898, il entrait au Grand Echo du Nord à Lille dont la rédaction était dirigée par Emile Ferré ancien rédacteur à L’Avenir de la Mayenne. Edité à Laval, ce journal était la propriété de Kavanagh, beau-père de Ferré. Au Grand Echo, Eugène Foubert fut successivement reporter, rédacteur économique et secrétaire de rédaction.
Ambitionnant de revenir dans sa région d’origine, il quitta le quotidien lillois pour fonder à Angers un hebdomadaire mi-économique, mi-mondain Le Pays bleu. Ce qui ne l’empêcha jamais de se prévaloir de sa qualité d’ancien rédacteur de L’Echo du Nord. D’ailleurs, il ne rompit jamais avec le Nord de la France. Le 11 août 1905, il épousait à Saint-Amand-les-Eaux Marie Virginie Adèle Broutin, fille d’un négociant de la ville, et Emile Ferré fut son témoin.
Directeur du Pays bleu, il créa également le Courrier des plages (1907-1910) et l’Annuaire mondain de la vallée de la Loire. En 1910, il allait pouvoir donner la pleine mesure de son talent en créant avec Gaston Paré, directeur du Patriote de l’Ouest,un « quotidien régional républicain d’information rapide », L’Ouest, rayonnant sur l’Anjou, le Maine, la Vendée et le Poitou. La même année, il reprenait le mensuel illustré La Vie nantaise dont il faisait un hebdomadaire. Tout en conservant ses fonctions à Angers, il était appelé en juillet 1913 à diriger le quotidien lillois Le Progrès du Nord. C’est d’ailleurs à Lille que la Première Guerre le surprit.
Passé dans la réserve de l’armée active en novembre 1900, Eugène Foubert n’avait cessé d’accomplir des périodes d’exercices et avait été plusieurs fois promu. Le 1er août 1914, il accédait au grade de lieutenant. Mobilisé, il partit au front dès le 13 août. Après sept mois, il revint à Angers pour instruire la classe 1916, puis repartit combattre dans l’est. Le 30 avril 1916, il était tué lors d’un bombardement allemand à la côte 304, dans le secteur de Monzeville- Esnes. Agé d’à peine 40 ans, il était père de deux enfants.
Sources : AD Mayenne, R 1467 ; AD Nord, 1 Mi EC 526 R 009 ; Le Petit Courrier, 20 janvier 1907, 9 juillet 1913, 12 mai 1916 ; Le Patriote de l’Ouest, 26 novembre 1910 ; Le Phare de la Loire, 19 février 1910 ; L’Avenir de la Mayenne, 21 mai 1916.