« Jeune, mais déjà connu dans la presse », selon le quotidien catholique L’Univers daté du 30 août 1896, Charles Felgères succède à Ernest Delloye, emblématique rédacteur en chef de L’Emancipateur, à la tête de ce journal édité à Cambrai. Fils d’un maître de poste, Charles Pierre Marie Joseph Felgères n’a en effet que 27 ans. Né le 27 mars 1859, il est licencié en droit, il a déjà travaillé à La Mayenne, à L’Observateur français, à La Nouvelle Bourgogne et à L’Echo rochelais.
Il arrive à Cambrai avec l’intention de donner « une impulsion en même temps qu’une orientation nouvelles [à L’Emancipateur]. Défenseur de la religion, de l’ordre, de la propriété, cet organe va de plus, accentuer la note en faveur du progrès et des réformes réclamées pour l’avenir », toujours selon L’Univers. Malgré ses bonnes intentions, Charles Felgères ne semble faire que passer dans la sous-préfecture du Nord, siège de l’archevêché.
On le retrouve dès 1897 collaborant à l’hebdomadaire nationaliste Le Paris de Raoul Canivet, puis des quotidiens Le Gaulois de 1898 à 1900, Le Soir de 1900 à 1906, La Patrie de 1906 à 1912, La Presse de 1908 à 1916. Il entre ensuite à La Libre Parole qu’il quitte au milieu des années 1920.
Originaire d’Auvergne, Charles Felgères fut également un historien de sa région. On lui doit notamment Etudes historiques sur la baronnie de Chaudes-Aigues qui, en 1903, reprend une série d’articles publiés dans la Revue de Haute-Auvergne, Scènes et tableaux de l’histoire d’Auvergne dont Lucien Fevre écrit que « l’histoire économique, l’histoire sociale ont à glaner abondamment dans ce livre – trop fleuri souvent […] – mais la forme ne doit pas empêcher d’apprécier le fond solide et sérieux. » Cet ouvrage fut d’ailleurs récompensé par un prix de l’Académie française en 1931.