DUTEMPLE Edmond

«Un lettré et un consciencieux.» Au lendemain de la mort d’Edmond Dutemple à la suite d’une longue maladie qui lui interdisait tout travail depuis plusieurs semaines, toute la presse était unanime pour saluer ses qualités. «Sa vie de journaliste, affirmait devant sa tombe l’un de ses confrères. a été surtout dépensée dans cette presse de province où le directeur et unique rédacteur du journal est tenu d’être constamment à l’œuvre.» Avant d’embrasser la carrière de journaliste, Dutemple, aux convictions républicaines bien affirmées, avait été attaché à la Chambre. De cette expérience, il avait d’ailleurs tiré un ouvrage La Marmite aux lois. A la fin de l’année 1875, il lançait avec Frédéric Damé un hebdomadaire consacré à la politique internationale L’Europe orientale. Il collaborait ensuite à L’Homme libre de Louis Blanc et au Bien public. Il n’en continuait pas moins de publier divers ouvrages politiques. Lors du gouvernement de l’Ordre moral, deux d’entre eux avaient d’ailleurs été saisis. En 1878, il faisait partie de la Commission d’enquête sur les élections législatives d’octobre 1877 où les républicains ont remporté la majorité des sièges. L’année suivante, il publiait La Vie politique et militaire du général Hoche, ouvrage unanimement salué par la presse et même recommandé par le ministre de la Guerre. En février 1880, après un grave accident de cheval, il était nommé vice consul à Brousse (Burca) en Anatolie. De ses années passées en Orient, il tira lors de son retour en France plusieurs ouvrages dont en 1883 En Turquie d’Asie, notes de voyage en Anatolie. Dutemple reprit ses activités de journaliste. En avril 1884, il arrivait à Arras comme rédacteur en chef de L’Avenir du Pas-de-Calais.. Victime de censure de la part de son directeur, dira-t-il, il démissionna en 1886 et quitta le Nord pour l’Est. Il fut alors rédacteur en chef et propriétaire du Petit Bourguignon et du Patriote bourguignon . Après la liquidation de ce journal, Edmond Dutemple rejoignit la presse parisienne collaborant notamment à L’Evénement. Malade, il dut abandonner tout travail. Il meurt à l’âge de 40 ans sans avoir pu terminer deux études sur l’Arménie et la Géorgie, et sur la Perse contemporaine.