DUBAR Gustave

, directeur

D’origine modeste, Gustave Dubar fait ses études au lycée de Lille, puis, après son baccalauréat, au collège Sainte-Barbe à Paris. Après avoir échoué à l’entrée de l’Ecole normale supérieure, il renonce à l’enseignement.

Secrétaire du Comité linier à l’âge de 21 ans, il devient de fait le rédacteur en chef duJournal circulaire du marché linier de Lille créé en 1864. Il noue ainsi de solides relations avec le monde industriel régional et élargit son horizon à toutes les questions économiques. En 1871, il entre à L’Echo du Nord , dirigé par le fils du fondateur Alexandre Leleux, comme rédacteur économique. Très vite selon sa biographie officielle, il est appelé à s’occuper de comptabilité et d’administration aux côtés du directeur et du rédacteur en chef Hippolyte Verly. A la mort d’Alexandre Leleux en 1873, la propriété du journal revient à ses neveux et nièces, Gustave Dubar en devient codirecteur avec Hippolyte Verly qui se retire en 1891, le laissant seul aux commandes. En quelques années, il fait d’un quotidien respecté dont le tirage est de 35000 exemplaires en 1890 une belle affaire commerciale diffusant à la veille de la Première Guerre à 130000 exemplaires. Sous sa direction, au fur et à mesure de sa modernisation technique, le journal qui comprend deux éditions, Le Grand Echo du Nord de la France , vendu le matin, et L’Echo du Nord, diffusé le soir, prend ses aises sur la Grand’Place de Lille rachetant plusieurs immeubles sur cette Grand’Place, mais aussi rue Saint-Nicolas. En 1911, L’Echo du Nord est doté d’un vaste hôtel construit sur les plans de l’architecte Maillard et décoré par Boutry. L’équipement technique suit. En 1914, le journal est composé sur huit linotypes et il est imprimé par une triple rotative Hoé, une Marinoni et une Derriey. Le personnel se monte à plus de 200 personnes. Cette réussite vaut à Gustave Dubar la reconnaissance de ses pairs. Trésorier dès 1890, puis vice-président de l’Association de la presse républicaine départementale, il est élu le 27 mai 1900 président, fonctions qu’il exerce pendant quatorze ans, jusqu’au 28 juin 1914. Ses pairs lui confèrent alors la présidence d’honneur. Il est également vice-président du Syndicat général des associations de presse. Dans la région, il préside la chambre syndicale des imprimeurs du Nord depuis 1902, il est nommé président d’honneur de l’Association professionnelle des journalistes du Nord. Le succès du journal tient peut-être à la politique prudente de son directeur qui affirme: «on ne peut être plus républicain que moi ou l’on touche au socialisme, on ne peut l’être moins sans paraître conservateur.» Sous sa direction, L’Echo du Nord , se situant dans la ligne modérée de Jules Méline et d’Alexandre Ribot, se fait le défenseur des intérêts économiques de la région et prône le protectionnisme. Travailleur opiniâtre, Gustave Dubar joue un rôle prépondérant dans bien d’autres domaines. Cofondateur de la Société des agriculteurs du Nord, il en est président à partir de 1880. Commissaire aux comptes, puis administrateur du Crédit du Nord, il préside le conseil d’administration de la banque nordiste de 1898 à 1921. Enfin, pendant trente-huit ans, il est membre de la Société des sciences de Lille. Après la guerre, il participe activement à la reconstruction de la région. C’est à lui que l’on doit la devise qui trône encore sur la façade de La Voix du Nord: «Défendre les intérêts du travail dans la région du Nord». Alors qu’il tient une place importante dans la région, officiellement, il ne briguera jamais de mandat politique. En 1892, la fortune de Gustave Dubar évaluée à deux millions de francs, ses multiples fonctions lui valent d’être qualifiés avant la Première Guerre par ses confrères d’«hommes d’affaires», de «financier», de «charbonnier», d’«entrepreneur de pub», et, face aumanque d’engagement idéologique de son journal, de «loque politique».

Gustave Dubar a la réputation d’un homme fort autoritaire, voire distant: on ne lui parle qu’en audience. Il pratique pourtant un paternalisme apprécié par le personnel: nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1894, il emmène ses employés à Malo-les-Bains, lors de son mariage en 1896, il renouvelle son geste, en 1900 lors du passage du journal à 100000 exemplaires, le personnel est reçu chez lui à «l’Assessoye» à Lambersart, dans la banlieue lilloise,…

Toutes ses activités furent récompensées par la croix de commandeur de la Légion d’honneur, remise à l’Elysée par le président Raymond Poincaré. Lors de sa mort, toute la classe politique et tout le monde de la presse lui rend hommage.

directeur

D’origine modeste, Gustave Dubar fait ses études au lycée de Lille, puis, après son baccalauréat, au collège Sainte-Barbe à Paris. Après avoir échoué à l’entrée de l’Ecole normale supérieure, il renonce à l’enseignement.

Secrétaire du Comité linier à l’âge de 21 ans, il devient de fait le rédacteur en chef du Journal circulaire du marché linier de Lille créé en 1864. Il noue ainsi de solides relations avec le monde industriel régional et élargit son horizon à toutes les questions économiques. En 1871, il entre à L’Echo du Nord , dirigé par le fils du fondateur Alexandre Leleux, comme rédacteur économique. Très vite selon sa biographie officielle, il est appelé à s’occuper de comptabilité et d’administration aux côtés du directeur et du rédacteur en chef Hippolyte Verly. A la mort d’Alexandre Leleux en 1873, la propriété du journal revient à ses neveux et nièces, Gustave Dubar en devient codirecteur avec Hippolyte Verly qui se retire en 1891, le laissant seul aux commandes. En quelques années, il fait d’un quotidien respecté dont le tirage est de 35000 exemplaires en 1890 une belle affaire commerciale diffusant à la veille de la Première Guerre à 130000 exemplaires. Sous sa direction, au fur et à mesure de sa modernisation technique, le journal qui comprend deux éditions, Le Grand Echo du Nord de la France , vendu le matin, et L’Echo du Nord, diffusé le soir, prend ses aises sur la Grand’Place de Lille rachetant plusieurs immeubles sur cette Grand’Place, mais aussi, directeur

D’origine modeste, Gustave Dubar fait ses études au lycée de Lille, puis, après son baccalauréat, au collège Sainte-Barbe à Paris. Après avoir échoué à l’entrée de l’Ecole normale supérieure, il renonce à l’enseignement.

Secrétaire du Comité linier à l’âge de 21 ans, il devient de fait le rédacteur en chef duJournal circulaire du marché linier de Lille créé en 1864. Il noue ainsi de solides relations avec le monde industriel régional et élargit son horizon à toutes les questions économiques. En 1871, il entre à L’Echo du Nord , dirigé par le fils du fondateur Alexandre Leleux, comme rédacteur économique. Très vite selon sa biographie officielle, il est appelé à s’occuper de comptabilité et d’administration aux côtés du directeur et du rédacteur en chef Hippolyte Verly. A la mort d’Alexandre Leleux en 1873, la propriété du journal revient à ses neveux et nièces, Gustave Dubar en devient codirecteur avec Hippolyte Verly qui se retire en 1891, le laissant seul aux commandes. En quelques années, il fait d’un quotidien respecté dont le tirage est de 35000 exemplaires en 1890 une belle affaire commerciale diffusant à la veille de la Première Guerre à 130000 exemplaires. Sous sa direction, au fur et à mesure de sa modernisation technique, le journal qui comprend deux éditions, Le Grand Echo du Nord de la France , vendu le matin, et L’Echo du Nord, diffusé le soir, prend ses aises sur la Grand’Place de Lille rachetant plusieurs immeubles sur cette Grand’Place, mais aussi rue Saint-Nicolas. En 1911, L’Echo du Nord est doté d’un vaste hôtel construit sur les plans de l’architecte Maillard et décoré par Boutry. L’équipement technique suit. En 1914, le journal est composé sur huit linotypes et il est imprimé par une triple rotative Hoé, une Marinoni et une Derriey. Le personnel se monte à plus de 200 personnes. Cette réussite vaut à Gustave Dubar la reconnaissance de ses pairs. Trésorier dès 1890, puis vice-président de l’Association de la presse républicaine départementale, il est élu le 27 mai 1900 président, fonctions qu’il exerce pendant quatorze ans, jusqu’au 28 juin 1914. Ses pairs lui confèrent alors la présidence d’honneur. Il est également vice-président du Syndicat général des associations de presse. Dans la région, il préside la chambre syndicale des imprimeurs du Nord depuis 1902, il est nommé président d’honneur de l’Association professionnelle des journalistes du Nord. Le succès du journal tient peut-être à la politique prudente de son directeur qui affirme: «on ne peut être plus républicain que moi ou l’on touche au socialisme, on ne peut l’être moins sans paraître conservateur.» Sous sa direction, L’Echo du Nord , se situant dans la ligne modérée de Jules Méline et d’Alexandre Ribot, se fait le défenseur des intérêts économiques de la région et prône le protectionnisme. Travailleur opiniâtre, Gustave Dubar joue un rôle prépondérant dans bien d’autres domaines. Cofondateur de la Société des agriculteurs du Nord, il en est président à partir de 1880. Commissaire aux comptes, puis administrateur du Crédit du Nord, il préside le conseil d’administration de la banque nordiste de 1898 à 1921. Enfin, pendant trente-huit ans, il est membre de la Société des sciences de Lille. Après la guerre, il participe activement à la reconstruction de la région. C’est à lui que l’on doit la devise qui trône encore sur la façade de La Voix du Nord: «Défendre les intérêts du travail dans la région du Nord». Alors qu’il tient une place importante dans la région, officiellement, il ne briguera jamais de mandat politique. En 1892, la fortune de Gustave Dubar évaluée à deux millions de francs, ses multiples fonctions lui valent d’être qualifiés avant la Première Guerre par ses confrères d’«hommes d’affaires», de «financier», de «charbonnier», d’«entrepreneur de pub», et, face aumanque d’engagement idéologique de son journal, de «loque politique».

Gustave Dubar a la réputation d’un homme fort autoritaire, voire distant: on ne lui parle qu’en audience. Il pratique pourtant un paternalisme apprécié par le personnel: nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1894, il emmène ses employés à Malo-les-Bains, lors de son mariage en 1896, il renouvelle son geste, en 1900 lors du passage du journal à 100000 exemplaires, le personnel est reçu chez lui à «l’Assessoye» à Lambersart, dans la banlieue lilloise,…

Toutes ses activités furent récompensées par la croix de commandeur de la Légion d’honneur, remise à l’Elysée par le président Raymond Poincaré. Lors de sa mort, toute la classe politique et tout le monde de la presse lui rend hommage.