DORION Xavier

(Ally-le-Haut-Clocher, 2 avril 1835 – Roubaix, 19 avril 1904). Libraire, imprimeur, enseignant, journaliste Arrivé à Roubaix au début de l’année 1860, Xavier Dorion y manifeste une activité débordante. Libraire et imprimeur, sans imprimerie, il fut simultanément ou à la suite professeur d’anglais et d’espagnol aux cours municipaux, il enseignait aussi l’italien et le portugais. À compter de 1902, il se fait l’apôtre de l’espéranto, qu’un groupe fort actif essayait d’implanter à Roubaix. Il était également interprète juré auprès du tribunal de Commerce de Lille, et examinateur de l’École supérieure de commerce de Lille. Dorion était également un fervent propagateur de la sténographie (il fut longtemps le sténographe de la mairie de Roubaix), et il avait introduit à Roubaix la méthode Duployer, qui aura à Roubaix son journal en 1910. Mutualiste convaincu, il fut durant douze ans vice-président et président du Cercle des voyageurs et employés de bureau du commerce et de l’industrie. Il a aussi participé aux activités de la Société d’enseignement mutuel des travailleurs de Roubaix. Journaliste, il a été membre du Conseil de lecture et rédacteur des comptes-rendus commerciaux au Libéral du Nord ; il a collaboré à L’Ami du Progrès , jusqu’à ce que le rédacteur en chef le flanqu [e] à la porte, et a travaillé pour Le Progrès du Nord . Il a été aussi correspondant du Petit Nord . Il est par ailleurs l’auteur d’un pamphlet, intitulé Les Pantins radicaux / Tout pour nous, le reste aux autres , édité par lui-même, tiré à 4 000 exemplaires et vendu sur la voie publique le 11 mai 1883. Ce libelle, sous le couvert de pseudonymes, étrille Moreau et ses amis. Mais il fut surtout le rédacteur et gérant de Roubaix-républicain , hebdomadaire que l’équipe municipale en place lance pour répondre aux attaques de Moreau. L’impression de ce périodique est confiée au même Dorion, à qui la mairie accorde la plupart de ses travaux, alors même que Dorion surfacture ses prestations qu’il fait réaliser en Belgique, n’ayant pas d’imprimerie. Contre cet immonde Poussah , Roubaix-radical (18 novembre 1883), il n’a pas de mots assez durs et blessants. L’ayant un jour qualifié de pot à tabac, ce journal va créer une rubrique spéciale, les Tabatiana pour le moquer dans chaque numéro.