C’est durant ses études à l’école industrielle d’Armentières que Marcel Aimé Henri Deschamps s’initie au socialisme. Fils d’Emile Armand Deschamps, marchand de vaches et débitant, et de Marie Angélina Leroy, Marcel Deschamps est, en 1902, élève à l’école nationale professionnelle d’Armentières où il a comme professeur d’économie politique Pierre Brizon (1878-1923) qui l’initie au socialisme. Dès l’année suivante, Marcel Deschamps collabore à l’organe armentiérois du POF. En 1905, il effectue son service militaire à Mézières dans les Ardennes. Sous la signature de Marcel Prolo, il donne des articles au Socialiste ardennais (1895-1939) , hebdomadaire de la fédération des travailleurs socialistes des Ardennes. De retour à la vie civile, membre du Parti socialiste, il rejoint Paris où il collabore au Socialisme (1907-1912) dirigé par Jules Guesde. En 1912, il participe au quotidien socialiste marseillais La Provence fondé par l’écrivain Paul-Marius André avec qui il a travaillé au Socialisme . Ce journal ne paraît que quelques mois et en septembre 1912, Marcel Deschamps prend la rédaction en chef de l’hebdomadaire socialiste lillois Le Travailleur (1900-1914). Il est poursuivi à plusieurs reprises pour ses articles. S’élevant contre la loi des trois ans, il est renvoyé en cours d’assises où défendu par les avocats Ernest Lafont, futur député socialiste puis communiste, et Léon Escoffier, futur député socialiste et maire de Douai, il est, en juillet, acquitté. Par contre, en octobre 1913, ayant refusé de payer une amende pour délit de presse, il est emprisonné. En avril 1914, lors des élections législatives, il se présente en vain dans la 4 e circonscription de Lille contre le député sortant Jules Dansette. Réfugié à Paris après l’occupation de Lille par les Allemands, en 1915, il fait partie de la CA «groupement socialiste du Nord» qui, autour de Charles Saint-Venant puis de Jean Lebas, souhaite maintenir une présence du Nord au sein du Parti socialiste. Le 4 juin 1918, il se marie à Paris avec Geneviève Jacquet, fille d’Eugène Jacquet, chef d’un réseau d’évasion de soldats anglais et de renseignements, fusillé avec trois de ses compagnons à Lille le 22 septembre 1915. Si Geneviève avait été inquiétée par les Allemands, elle fut rapidement libérée. Quelques mois avant la fin de la guerre, Deschamps collabore à La France libre, hebdomadaire de combat pour l’Union des gauches lancé en juillet 1918 et dirigé par Compère-Morel. Lors de la scission du Parti socialiste en 1920, il se tient, selon le journal La Vague, « à l’écartde toute activité militante, tout en continuant à prendre sa carte SFIO». Répondant à l’appel de son ancien professeur Pierre Brizon, fondateur du Bloc des rouges qui connaît des difficultés, il rejoint De Jaurès à Lénine. Journal d’union entre les petits et de lutte contre les gros qui, en 1924, devient La Vague ouvrière et paysanne. Organe du Bloc des rouges. Il regagne ensuite le Nord où il est rédacteur en chef du journal communiste L’Enchaîné. Là encore, Marcel Deschamps doit faire face à plusieurs poursuites intentées contre lui par des sociétés industrielles, des ecclésiastiques, Kléber Legay, le quotidien La Dépêche… Durant cet entre-deux-guerres, il se présente, sans succès, à plusieurs scrutins électoraux sous l’étiquette communiste: en 1931 aux cantonales dans le canton de Lille Nord-Est, en 1936 aux législatives dans la 1 re circonscription de Lille. Après la signature du pacte germano-soviétique, L’Enchaîné est interdit, Marcel Deschamps se retrouve sans travail. Il meurt à Lille le 10 mai 1940. Il était l’auteur d’un ouvrage paru en 1920, L’abandon de Lille. Il critiquait l’attitude, en 1914, du général Percin, qui, chargé de défendre la ville, l’aurait abandonnée.