Jacques Demey ne se destinait probablement pas au journalisme. Fils de l’avocat Julien Demey, il suit les cours de l’école libre de Sciences politiques de Paris et se prépare à une carrière diplomatique. Petit-fils de Mme Alfred Reboux, directrice du Journal de Roubaix, il s’oriente pourtant vers le journalisme à la mort de Jean Reboux, fils d’Alfred Reboux. Nommé rédacteur en chef du quotidien roubaisien, il en devient directeur en 1936, à la disparition de sa grand-mère. Mobilisé pendant la Seconde Guerre, puis prisonnier, il est libéré à la fin de l’année 1940 et fait reparaître Le Journal de Roubaix le 1 er janvier 1941. Parallèlement, en 1943, il prépare clandestinement un nouveau quotidien régional destiné à paraître dès la Libération, Nord Eclair. Ce journal a vocation à être l’organe des résistants d’inspiration chrétienne (R.I.C.) A la Libération, Jacques Demey est condamné à deux ans de prison, à la confiscation d’un quart de ses biens. Il bénéficie de plusieurs remises de peine, puis est amnistié. Il ne reprend ses activités à Nord Eclair qu’en 1952 où il est nommé directeur-gérant, puis président-directeur général. En 1966, il est administrateur du Syndicat national de la presse quotidienne régionale. Il quitte ses fonctions après le rachat du journal par le groupe Hersant en 1975. Il reste cependant vice-président de la S.A. Nord Eclair et administrateur de la société Nord Eclair Edition.
Jacques Demey fut très impliqué dans la vie culturelle régionale. Membre du Rotary club de Roubaix, il a été président de la Société de géographie de Roubaix, du comité du Nord de l’Association France-Italie. Il fut également vice-président des anciens élèves de Sciences politiques. Il été chevalier de l’ordre de la Couronne de Belgique.