Libraire à Béthune depuis janvier 1842, Théophile Delcloque est présenté en 1848 par le préfet du Pas-de-Calais Degouves-Denuncques comme «un homme qui ne s’est fait connaître que par la violence et l’exagération de ses propos». Capitaine de sa compagnie de la garde nationale, il vient de refuser de s’associer aux félicitations adressées à celle de Paris «pour sa noble conduite dans la journée du 15 mai» où les républicains qui tentaient de prendre l’Hôtel-de-Ville avaient été chassés. Quelques semaines plus tôt, le 23 avril, il s’était présenté, en vain comme candidat radical, aux élections à la Constituante.
Le 4 septembre 1850, partisan de «la république sociale», Delcloque, publie un bihebdomadaire Le Furet. imprimé chez Desavary. Poursuivi par la justice dès octobre pour défaut de brevet de libraire, son journal n’y survit pas et disparaît au bout de soixante-quinze numéros. Cependant, si malgré un appel à Saint-Omer, sa librairie est vidée sur ordre du préfet, Delcloque réussit à la rouvrir. S’étant pourvu en cassation, il est, en 1851, relaxé, «l’exercice de la profession de libraire sans brevet ne le rend[ant] passible d’aucune peine et n’autoris[ant] contre lui que des moyens administratifs». Par la suite, il quitte le Pas-de-Calais, il se marie le 1 er avril 1859 à Paris avec Claudine Girard. Il meurt à l’âge de 60 ans à Meudon où il est déclaré propriétaire.