Ancien résistant, membre du mouvement Voix du Nord, René Decock est devenu patron du quotidien éponyme en 1947. Né à Annappes, il est d’abord comptable, puis représentant pour plusieurs firmes et enfin responsable de la Société coopérative de stockage des blés à Lille. Bien que père de famille, il est mobilisé à la déclaration de guerre en 1939, il combat dans les Vosges et est fait prisonnier près de Saint-Dié. Renvoyé dans ses foyers, le 22 août 1941, il rejoint dès septembre le réseau Pat O’Leary, puis quelque temps plus tard, il intègre le réseau Voix du Nord dont il diffuse le journal. En 1943, avec son frère, il travaille à l’installation du Bureau des opérations aériennes (BOA), œuvrant pour les services français de Londres, dont la direction pour les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de l’Aisne, de la Somme et de la Seine-Maritime a été confiée à Pierre Deshayes.
Après la parution de La Voix du Nord au grand jour, René Decock entre au conseil de gérance du quotidien lillois, dont il est élu président le 17 janvier 1947. Il le reste jusqu’en 1968, date à laquelle la société éditrice du journal se transforme en Société anonyme à conseil d’administration dont il devient président. En 1988, lors d’un nouveau changement de structure juridique, il est nommé président du conseil de surveillance tandis que le directoire est présidé par Jean-Louis Prévost. C’est sous sa présidence, marquée par de longs procès avec des résistants, que La Voix du Nord franchit des étapes importantes: le passage à la photocomposition en 1970, la mise en route de l’imprimerie de La Pilaterie à Marcq-en-Barœul en 1982. Il accompagne également la diversification de l’entreprise initiée par Jean-Louis Prévost, président du directoire, et Gérard Minart, vice-président.
Mort le 23 janvier 1996 à Sevrier en Haute-Savoie où il vivait depuis plusieurs années, René Decock était titulaire de la médaille de la Résistance (1945), de la croix du combattant volontaire, de la croix de la Libération, il était chevalier de l’ordre de la Couronne belge.Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1951, il avait été promu officier en 1963, puis commandeur en 1972.