DE BRABANDER Charles

Lillois, Charles De Brabander adhéra très jeune, dès 1891, au POF (Parti ouvrier français de Jules Guesde). Il vint s’installer à Roubaix comme cabaretier-barbier et vendeur de livres à l’occasion. En mai 1909, il fonda La Bataille avec Mahu et Henri Deschamps. Après la guerre, Jean Piat, qui a travaillé avec De Brabander à La Bataille ouvrière , écrit: «La rédaction, bénévole [de La Bataille ], est animée par De Brabander […] C’est sur un coin de table de son salon de coiffure, entre deux barbes ou deux coupes de cheveux, qu’il écrit ses chroniques. Il signe tantôt de son nom, tantôt de l’un de ses pseudonymes, Chander ou Père La Griffe. Sa plume acérée et spirituelle, fait merveille.»

De Brabander, élu au conseil municipal, devient adjoint aux finances de Lebas, de 1912 à sa mort, en 1938. Chargé du ravitaillement en 1914-1915, il est déporté à Güstrow, en qualité d’otage, après avoir invité les Roubaisiens à refuser de travailler pour les Allemands. Libéré en 1916, il est réinterné trois mois plus tard, libéré, puis arrêté de nouveau.

Après l’armistice, il participe au lancement du Cri du Nord, et des régions libérés, puis du Nord et du Pas-de-Calais. Organe d’union socialiste (Lille, 1919-1921). Il s’oppose aux communistes lors du congrès de Tours. Après la scission, il relance La Bataille: journal du peuple , qui devient organe officiel de la fédération du Nord du parti S.F.I.O . En 1929, il crée avec Louis Mahu La Bataille ouvrière: journal socialiste hebdomadaire de Roubaix et environs (17 juin 1928-? 1940) . Il dirige ces deux hebdomadaires jusqu’à sa mort, en 1938, sur les marches de l’hôtel de ville où il venait de travailler, comme chaque jour.