Fils de Jean-Baptiste Chiroutre, cordonnier, et de Hyacinthe Bibiane Robitaillie, Charles Chiroutre arrive à Dunkerque pour y terminer son service militaire après s’être battu, en 1870, dans l’armée du Nord commandée par le général Faidherbe. Il avait auparavant été apprenti typographe dans des imprimeries à Armentières, Valenciennes et Roubaix.
Resté à Dunkerque, il est d’abord prote auPhare de Dunkerque. En octobre 1881, il crée un journal Le Petit Dunkerquois dont la parution ne dure que trois mois. Le 30 avril 1882, il fonde un quotidien, Le Nord maritime dont il est l’imprimeur, propriétaire et gérant. Répondant aux attentes des Dunkerquois, notamment grâce à son information locale développée et sa rubrique «Le carillon dunkerquois», sorte de tribune où chacun peut «se plaindre de tout et de rien, mais aussi d’exprimer [ses] désirs», selon Jean-Marie Goris, ce journal rencontre rapidement le succès. A la suite d’une polémique entre Le Phare de Dunkerque et Le Nord maritime, en juillet 1891, Chiroutre croise le fer avec Charles Simon, directeur de la Société des journaux réunis du Nord et du Pas-de-Calais. En octobre 1902, lors d’émeutes, Le Nord maritime est attaqué et ses bureaux saccagés. Chiroutre rend la ville responsable ce que confirme la justice . En 1908, Le Nord maritime quitte son siège du 6 de la rue David-d’Angers pour un magnifique hôtel édifié place Jean-Bart.
Le 29 septembre 1875, Charles Chiroutre avait épousé Adeline Thérèse Nissen dont il est veuf en 1884. Deux ans plus tard, il se marie avec Agnès Gauvry. Son entreprise prend alors le nom de Chiroutre-Gauvry. Elle va éditer et publier de nombreux ouvrages.
Le 20 juillet 1921, Chiroutre cède son journal à Francis Carlier, qui en était directeur depuis vingt ans, pour un million de francs. Il se retire à Petite-Synthe où il meurt en quelques semaines plus tard.