Après des études de lettres à la Sorbonne, Léon Chadé devient journaliste à l’agence Havas en 1928. Promu rédacteur en chef du service étranger de l’Office français d’information qui, sous le régime de Vichy, a pris la suite de l’agence Havas, il est révoqué en novembre 1942 après avoir diffusé le récit du sabordage de la flotte française à Toulon.
Contacté en 1943 par Jean Dubar, directeur du Grand Echo du Nord de la France , qui souhaite lui confier la direction de son journal après la guerre, Léon Chadé rejoint le quotidien lillois où il a été séduit par son équipement technique. Durant cette période, il aurait ainsi participé à la rédaction du journal clandestin Le Nord libre réalisé à partir d’avril 1944 par le directeur du quotidien lillois placé sous contrôle allemand ainsi qu’au Véritable Grand Echo diffusé au lendemain de la Libération de Lille. Le 3 septembre 1944, présentépar Jean Dubar à Jules Houcke, chargé de sortir au grand jour le journal La Voix du Nord fondé en avril 1941 par Natalis Dumez et Jules Noutour, il est nommé directeur de la rédaction et devient le seul membre du conseil de gérance qui ne soit pas issu du mouvement Voix du Nord. L’homme a de grandes ambitions pour le quotidien lillois, mais se heurte à plusieurs reprises au conseil de gérance. En mars 1948, il est licencié, à l’issue d’une grève de trois semaines suivie par l’ensemble du personnel qui soutient son directeur contre le conseil de gérance, il quitte alors Lille. En 1949, il est nommé directeur du quotidien de Nancy, L’Est républicain, puis Pdg à partir de 1966. Souhaitant faire de son journal le premier de France, il engage une guerre de dix ans contre Le Républicain lorrain . Il fait ainsi passer L’Est républicain de 150000 à 280000 exemplaires, rachète ou conclut des accords avec d’autres quotidiens. Agé de 69 ans, il quitte L’Est républicain en 1974, à l’occasion d’un changement d’actionnaire.