Grand reporter à La Voix du Nord , c’est à l’occasion d’un reportage, la veille de Noël, dans les hôpitaux pour enfants de Berck et de Zuydcoote qu’André Carton eut l’idée de s’adresser à ses lecteurs pour qu’ils viennent en aide à ses enfants dans la souffrance et dans la misère. Pendant plus de trente ans, ce journaliste qui sillonna le monde, côtoya les grands de son époque, allait porter à bout Le Noël des déshérités . Chaque année, dans les colonnes de son journal, il donnait pendant près de trois mois rendez-vous à ses lecteurs pour apporter un peu de joie et de réconfort à des milliers d’enfants. Cette générosité ne doit pas faire oublier qu’André Carton fut d’abord journaliste. Né dans une famille d’imprimeur, il fit ses débuts dans le journalisme en 1930. Il fut notamment rédacteur au quotidien lillois Le Grand Echo du Nord de la France . Son père, Maurice, fut arrêté alors qu’il fabriquait La Voix du Nord clandestine dans son imprimerie de Saint-Amand-les-Eaux, et mourut en déportation. Entré à La Voix du Nord dès septembre 1944, André Carton fut nommé chef du grand reportage. Il suivit ainsi tous les voyages des présidents des IV e et V e Républiques, et notamment du ceux du général de Gaulle. Il fut ainsi élu vice-président de l’Association de la presse présidentielle.
Passionné par l’aviation, il fut, durant cinq ans, président de l’Union aéronautique de Lille-Roubaix-Tourcoing et membre du comité de l’Association des journalistes aéronautiques. Il prit sa retraite en 1971, mais continua à assurer la direction du Noël des déshérités pendant douze ans. Surnommé affectueusement «le vieux lion», André Carton était officier de la Légion d’honneur, commandeur dans l’ordre national du mérite.