Fils de Henri Carion, marchand de drap puis commissaire de police, et de Séraphine Richebé, Henri Carion fait ses études au collège de Cambrai, puis monte à Paris avec ses frères Louis et Auguste. De retour à Cambrai, ils fondent en avril 1834 dont Henri Carion devient rédacteur gérant.
Légitimiste, Carion est poursuivi à plusieurs reprises sous la monarchie de Juillet, en 1835, 1836 et 1838, pour ses «épistoles» et ses articles, mais ne sera jamais condamné. Il est présenté comme un «homme d’esprit et homme de bien, [qui] a toujours exprimé avec autant de décence que de loyauté, les sentiments qui l’animent et l’opinion à laquelle il appartient. Ces sentiments sont ceux d’un grand nombre de Français des plus honorables à la tête desquels marchent Châteaubriant, Berryer, Fitz Jamer, Hennequin. Cette opinion est celle dont La Gazette de France est le principal organe.» Après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, L’Emancipateur, légitimiste et clérical, est suspendu et Carion n’obtient l’autorisation de le faire reparaître qu’à la mi-février 1852. Sous le Second Empire, le journal est averti deux fois. Après le deuxième avertissement, le 1 er octobre 1854, Henry Carion préfère céder la gérance à son frère pour le sauver d’une disparition. Il rejoint alors la capitale où il fonde l’Imprimerie de la province à Paris, il s’occupe ensuite de la Société du crédit des paroisses, avant de mener une vie aventureuse qui le mènera jusqu’en Croatie. Sources : AD Nord 2U1606, Landrecies, Jacques, «Un pamphlétaire en picard sous Louis-Philippe, Henri Carion, auteur de l’Z’épistoles kaimberlotte», Bibliothèque de l’école des Chartes, 210, vol. 159, n° 1, p. 93-127.