Après l’échec lamentable de ses coups d’Etat, le prince entra en contact avec les républicains français. Ceux-ci désignèrent Frédéric Degeorge, directeur du Progrès du Pas-de-Calais comme émissaire auprès de lui. Les discussions, parfois orageuses, n’aboutirent pas, le prince refusant le régime républicain, lui préférant bien sûr l’empire. Mais les deux hommes avaient, dans une certaine mesure, sympathisé, et Degeorge, tout en restant fermement républicain, n’hésita pas à rendre service à Napoléon. Il lui rend visite au fort de Ham, et lui ouvre largement les colonnes de son journal, en particulier en 1843-1844. Le prince aborde dans ses articles les sujets les plus divers, des rapports entre l’Église et l’État au sucre de betterave, en passant par les comètes, les questions militaires ou la politique étrangère de Louis-Philippe. Il y publie en particulier une série d’articles qui seront repris en brochure sous le titre Extinction du paupérisme. Ces services rendus vaudront à Degeorge et son journal une certaine sollicitude de la part du Prince-Président, puis de L’Empereur, quand bien même il n’abandonnera jamais son combat pour la République.
B. G.