Louis Désiré Bodin pour l’état civil, Pierre Baudin comme nom de plume. Fils d’un jardinier de Wasquehal, Bodin quitte le Nord avec son frère dès l’invasion allemande en 1914 et gagne la France non occupée. Tentant de s’engager, il est d’abord ajourné pour faiblesse en 1914, puis il est appelé avec la classe 1915. En septembre, il est ainsi incorporé au 63e RI à Limoges. Très rapidement, il se retrouve au front où sa bravoure lui permet de gagner du galon. Plusieurs fois blessé, il se voit décerner d’élogieuses citations. Il est démobilisé en novembre 1919 avec le grade de sous-lieutenant d’aviation. En 1932, il est fait chevalier de la Légion d’honneur pour sa conduite pendant la guerre. Démobilisé, Bodin entre comme rédacteur au Journal de Roubaix où pour ses lecteurs il est devenu Pierre Baudin. Domicilié d’abord en Belgique à Dottignies dans l’arrondissement de Tournai/Mouscron, puis à Roubaix, c’est dans cette ville qu’en août 1923, il se marie avec Suzanne Masurelle. Quelques années plus tard, il rejoint Le Grand Echo du Nord où il est secrétaire de rédaction. Passionné par l’aviation, il rend compte de toutes les manifestations aériennes organisées dans la région du Nord durant ces années d’après-guerre et qui suscitent un large engouement, il suit son développement commercial notamment à partir de Lille. En juin 1933, il crée d’ailleurs un bimensuel Les Ailes du Nord, organe des aéro-clubs des départements septentrionaux dont il assume la direction. Il multiplie les conférences publiques et les causeries à Radio PTT Nord autour de l’aviation. En octobre 1935, il est inculpé d’extorsion de fonds sous menaces de mort à l’égard du commanditaire du journal, cependant « en raison de la fragilité des accusations », le juge d’instruction lui accorde un non-lieu en février 1936. Le périodique poursuit sa parution au moins jusqu’en avril 1937, date du dernier numéro conservé à la BnF, mais Pierre Baudin quitte la région. Il est domicilié à Marseille, puis à partir de 1936 à Bordeaux où il est journaliste à La France de Bordeaux et du Sud-Ouest.
Le 26 août 1939, alors que la guerre menace à nouveau, il est rappelé et rejoint le centre de mobilisation de Dreux. En 1945, on le retrouve à Hanoï avec le grade de capitaine. Rentré en France, il meurt le 4 août 1968 à Cannes.