AYRAUD-DEGEORGE Pierre

Originaire de Charente-inférieure – Rochefort ou Aigrefeuille, selon les actes d’état civil –, Pierre Alexandre Ayraud, fils de Pierre Jacques Ayraud, cultivateur, et de Magdeleine Courtin, est avocat à Amiens quand il commence à collaborer au Progrès du Pas-de-Calais, journal républicain édité à Arras . En juin 1846, il épouse la fille du rédacteur en chef, Frédéric Degeorge, Jeanne, âgée de 21 ans. Il prend désormais le nom de Ayraud-Degeorge. Rédacteur dans ce journal arrageois, il en devient rédacteur en chef en 1848. Nommé sous-préfet de Boulogne en avril 1848, il ne reste qu’une dizaine de jours dans ce port de la Manche, il est ensuite préfet du Var de juillet 1848 à janvier 1849. Remplacé par Georges Eugène Haussman, il reprend ses fonctions au Progrès du Pas-de-Calais. Lors du coup d’Etat de décembre 1851, le journal est suspendu. Proscrit, Ayraud-Degeorge doit s’enfuir. Arrêté, il est condamné par la commission mixte du Pas-de-Calais à être interné pendant quelques mois à Angoulême. Finalement, il choisit de s’exiler à Bruxelles, Charles Hugo lui consacre d’ailleurs une belle page dans ses Hommes de l’exil. Autorisé à rentrer par décret du président de la République, Ayraud-Degeorge regagne Arras le 8 août 1852 et reprend une nouvelle fois ses fonctions au sein du journal arrageois. Après l’internement de son beau-père pour raison de santé en mars 1854, il assume seul la gérance du journal et la rédaction en chef jusqu’à sa suspension en août 1857 après plusieurs avertissements. Le lendemain, Ayraud-Degeorge lance une feuille non politique Le Pas-de-Calais dont la parution est éphémère, à peine une quinzaine de jours. Il la remplace immédiatement par L’Echo du Pas-de-Calais qui disparaît après quatorze mois d’existence. En juin 1859, il lance Le Propagateur du Pas-de-Calais . L’affaire tourne court, le journal cesse de paraître le 30 octobre de la même année. Ayraud-Degeorge est cependant autorisé à le continuer le 1 er juin 1860 à Lille sous le titre Le Propagateur du Nord et du Pas-de-Calais . Le 5 octobre, il doit, à nouveau, renoncer, cédant son journal à un groupe de légitimistes lillois.

Pierre Ayraud-Degeorge gagne alors Paris où il habite 17, rue des Moines. Dans une situation très précaire, ne subsistant que grâce à l’aide de deux amis, il se suicide le 31 mai 1867, l’âge de 51 ans, en se jetant dans la Seine à Croissy.

Auteur des ouvrages André Bernard ou le siège de Valenciennes, avec Eugène Fillon, et La Dentellière d’Arras , il était le père d’Horace Ayraud-Degeorge, qui sera secrétaire de rédaction à L’Intransigeant.