Fils de Pierre Ardouin, ouvrier imprimeur sur indiennes, et d’Adelle Hammer, Victor-Eugène Ardouin, né le 12 janvier 1852, n’a qu’une instruction primaire qu’il complète par des cours du soir alors qu’il est employé de bureau dans une fabrique d’extrait de châtaignier à Lyon. Lors de la guerre de 1870, il s’engage comme volontaire. De retour à la vie civile, il s’engage une nouvelle fois et se retrouve en Algérie pour cinq ans. A Tlemcen, il participe à la formation d’une société de géographie et donne un cours régulier.
A son retour en France, il est clerc de notaire à Saint-Symphorien-d’Ozon tout en donnant un article hebdomadaire au Courrier de Tlemcen et des chroniques sur l’Algérie au Courrier de Lyon dont il devient rédacteur politique de 1876 à 1879. Directeur du Petit Oranais, il est embauché à La Petite Gironde de Bordeaux, puis arrive à L’Echo du Nord où pendant quatre ans, il est secrétaire de rédaction. En 1885, il est nommé directeur politique du journal La Charente , puis rédacteur en chef de L’Avenir de la Sarthe. A cette époque, il publie un premier roman sous forme de feuilleton Brigands de Braconne , mais aussi des études militaires et notamment Le 12e Corps d’Armée et les manœuvres de 1886. Ardouin-Dumazet est devenu un spécialiste des affaires militaires lorsqu’il collabore au quotidien Le Temps. Pour ce journal, mais aussi pour Le Figaro et L’illustration, il parcourt divers pays d’Europe. Il donne des chroniques militaires dans de nombreux périodiques de province, c’est ainsi que les lecteurs du Grand Echo retrouvent sa signature jusqu’à la veille de la Première Guerre. A partir de 1893, il commence à publier l’ouvrage qui fera sa renommée et sera couronné par plusieurs prix Voyage en France. Ce travail dans lequel il décrit toutes les activités agricoles, industrielles, artistiques des territoires qu’il traverse comprendra soixante-dix volumes qui seront actualisés et réédités. C’est en 1899 qu’il fait paraître les tomes 18 et 20 consacrés à la région du Nord : Flandre et littoral du Nord, et Artois, Cambrésis, Hainaut.
Déjà titulaire de la médaille de 1870-1871, Ardouin-Dumazet est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1896, puis il est promu officier en 1927.
Devenu entreposeur spécial de tabacs, il meurt à Arsonval dans l’Aube à l’âge de 88 ans, le 16 mai 1940.