Cependant Robert Allègre doit quitter l’armée. Le 17 mai 1917, à Paris, il épouse Anne-Marie Langlais, veuve du vicomte Jean Carrelet, mort le 24 octobre 1914 à Dixmude, et fille d’Henri Langlais, directeur du quotidien lillois La Dépêche . Après l’armistice, il se tourne vers le journalisme. Il prend la direction de la rédaction du Nouvelliste , édition du soir de La Dépêche . Parallèlement, il crée et rédige dans ce dernier quotidien une page coloniale hebdomadaire qui obtient en 1929 la grande médaille de vermeil de la propagande coloniale. En septembre 1932, il est promu officier de la Légion d’honneur. Par la suite, Robert Allègre est nommé codirecteur avec son beau-père à qui il succède à la tête de La Dépêche lors de sa mort en juin 1938. La Dépêche disparaît en mai 1940. Installé à Paris durant l’Occupation, il devient chef de service à la répartition du papier. A partir de 1945, il dirige une imprimerie. Le 12 mai 1947, il est élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur.
ALLEGRE Robert
La guerre a probablement changé le destin de Robert Edmond Maurice Allègre, fils de Louis Léonce Allègre, notaire, et de Marie Jeanne Louise Longhaye. Né à Lille le 8 avril 1884, il entre à l’école militaire de Saint-Cyr le 29 octobre 1903 et en sort en 1905 comme sous-lieutenant affecté dans l’infanterie coloniale. Nommé lieutenant en 1907, il séjourne au Tonkin jusqu’en mai 1910. Par la suite, il est affecté au Tchad jusqu’en avril 1913. Il se trouve au Gabon lors de la déclaration de guerre. En septembre 1914, il participe à la conquête du Cameroun et est promu capitaine en 1915. L’année suivante, il est grièvement blessé et doit être amputé. Durant cette période, il est cité deux fois à l’ordre de l’Armée et deux fois à l’ordre du régiment. Sa conduite lui vaut d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur, et par la suite de recevoir la croix du combattant et la médaille coloniale.
Président de l’Association professionnelle des journalistes du Nord à partir de 1938, Allègre était président du Groupement des amputés de guerre du Nord et du Pas-de-Calais.