A peine sorti du collège, Henri Langlais est entré « en » journalisme dans la région du Nord et n’en sortira qu’empêché par la maladie quelque soixante ans plus tard. Né le 8 octobre 1858 à Neuilly-sur-Seine, il collabore en effet dès l’âge de 17 ans à L’Emancipateur de Cambrai puis à L’Echo de Douai. Licencié en droit, il est nommé, en 1885, directeur du quotidien lillois La Dépêche, dont son fondateur Alfred Reboux se sépare, et de son édition du soir Le Nouvelliste. Tout en restant à la tête de ces journaux lillois, en 1904, il dirige « à Paris » La Presse et La Patrie où il écrit sous le pseudonyme d’Alceste. En 1910, il crée le Grand Hebdomadaire illustré qui paraîtra jusqu’à la veille de la Seconde Guerre. Demeuré à Lille lors de l’invasion d’octobre 1914, il parvient à se faire rapatrier à Paris, en 1915, où il reprend la direction de La Presse et fonde, pour les réfugiés du Nord, La Dépêche du Nord. Son fils, Raymond, passé de la cavalerie à l’aviation, trouve la mort en juillet 1917. Parallèlement, il est membre de la Commission extraparlementaire de crédits aux régions libérées, membre du comité de reconstitution du Nord, membre du Comité de secours aux réfugiés lillois et aux prisonniers des régions envahies. Après la guerre, il mène dans son journal une « vive campagne » contre l’Administration centrale des régions libérées et le ministre lui-même et se voit refuser, en 1921, sa nomination dans l’ordre de la Légion d’honneur. Par la suite, proposé en 1929, en 1935 et en 1936, il refusera toujours cette nomination. De retour à Lille, après la Délivrance, il fait reparaître La Dépêche et Le Grand Hebdomadaire illustré. Il crée, lui le spécialiste des questions économiques, le Nord financier.
Cofondateur de l’Association professionnelle des journalistes du Nord en 1902, il en est le président pendant douze ans. Après la démission d’Emile Ferré qui lui avait succédé, il reprend cette présidence qu’il garde jusqu’à sa mort. Il fut également vice-président de la Fédération des journaux français.
Titulaire des médailles d’or de la Mutualité, de la Prévoyance sociale et des Assurances sociales, il était commandeur de l’ordre de Pie IX, de l’ordre d’Isabelle la catholique, de l’ordre serbe de Sainte-Sarah.
Henri Langlais fut tenté par la politique. Avant la guerre, libéral et catholique, il est membre de l’Action populaire libérale du Nord. Lors des législatives de 1919, il est candidat sur la liste d’Union nationale et républicaine du Nord sur laquelle on trouve Jean Plichon, Guillaume des Rotours, Constant Groussau et Victor Diligent. Il ne lui manque que quelques voix pour siéger au Palais-Bourbon.
Il meurt le 7 juin 1938 après une courte maladie qui l’avait obligé à laisser la direction de son journal.