HACHIN, Pierre, (Ascq, 30 avril 1912 – Tourcoing, 16 mars
1994)
Distributeur et collaborateur de La Voix du Nord
En 1940, Pierre Hachin, cheminot à la gare de Lille, est mobilisé.
Sur sa demande, il est affecté à un corps-franc en qualité
d’officier artificier. Fait prisonnier, il est libéré parce que
cheminot.
En 1941, il organise l’évasion et le transport de soldats alliés.
Il entre en contact avec Natalis Dumez, et participe dès le premier
numéro à l’impression et à la diffusion de La Voix du Nord
clandestine, qu’il distribue selon les consignes données par le
journal dans son numéro 15: « La Voix du Nord
doit circuler rapidement de main en main. La garder longtemps chez
soi, c’est s’exposer inutilement ; la passer en public, c’est
une imprudence la remettre à quelqu’un qui n’est pas un ami sûr,
c’est une témérité. Le courage n’exclut pas la prudence. »
En 1942, il devient responsable régionale du réseau NAP-FER
(Noyautage des administrations publiques pour la S.N.C.F.) et se
consacre au renseignement grâce à son poste à la
Transportkommandantur, la direction allemande des transports
militaires. Arrêté le 2 octobre 1943, et torturé, un tribunal
allemand le condamne deux fois à mort, en sus de dix ans de prison.
Déporté, classé Nacht und Nebel, il est un des sujets
« d’expériences scientifiques » de médecins nazis.
Interné à Dachau, il pèse trente-six kilos à son retour en
France.
Plus ou moins rétabli, il reprend son travail à la gare de Lille en
1946. Il se joint à Natalis Dumez pour défendre les droits des
résistants spoliés par ceux qui ont lancé un nouveau quotidien
baptisé La Voix du Nord à la Libération, et devient le fer
de lance de ce mouvement. La bataille juridique durera trente ans,
avant qu’un modus vivendi soit trouvé avec le journal. André
Diligent, défenseur de ces résistants contre le journal lillois,
écrira la biographie de ce « Cheminot sans importance ».
Pierre Hachin était officier de la Légion d’honneur, de la croix
de guerre avec palmes et trois citations, et de nombreuses autres
distinctions françaises et étrangères.
B. G.
Sources : Diligent,
André, Un cheminot
sans importance,
Paris, France-Empire, 1975, 253 p. ; rubrique « Pierre
Hachin », brandodean over-blog.org sur wikipedia.
HANU
José (?, 5 février 1925 – Marcq-en-Barœul, 9
février 1993)
Grand reporter à La Voix du Nord de 1946 à 1990, José
Hanu fut récompensé par le Prix Albert Londres en 1964 pour
son livre Quand le vent souffle en Angola.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Non. Mais oui, à
l’Eglise catholique, un livre d’entretiens avec l’évêque
Marcel Lefebvre, fondateur de la fraternité sacerdotale Saint-Pie X.
HARDY Paul, dit Pol (Saint-André-lez-Lille, 18 octobre 1908 –
Lomme, 19 juillet 2001)
Journaliste
Né en 1908 à Saint-André, dans la banlieue lilloise, Paul Hardy
est le fils de Léon Hardy, représentant chez Decoster-Agache, et de
Mathilde Vanpevenage. Après une licence en droit obtenue à la
faculté de Lille, il entre à la toute nouvelle école de
journalisme (5e promotion 1928-1931).
Tout juste diplômé, il est embauché par le quotidien arrageois Le
Courrier du Pas-de-Calais, Il le quitte en 1933 pour le bureau
d’Arras du Télégramme du Pas-de-Calais et de la Somme. Le
1er décembre 1941, il rejoint l’agence arrageoise du
Grand Echo du Nord de la France où il est à la fois
rédacteur et responsable de la publicité jusqu’au 31 août 1944.
A la Libération, il poursuit sa carrière à l’édition d’Arras
de La Voix du Nord. Il est nommé au siège du quotidien
lillois en 1950. Critique théâtral et artistique, il assure
également une rubrique quotidienne intitulée « Le sourire en
coin », puis « L’Oreille du beffroi » et opère
le choix des romans qui paraissent en feuilleton dans le quotidien
nordiste. Dans les années 50, il participe même au Tour de France.
Parallèlement, pendant plusieurs années, il assure une émission
quotidienne d’un quart d’heure sur radio Lille commentant les
événements du jour avec Josette Joudin. Près de deux décennies
après sa retraite, prise en 1974, il assure encore fidèlement le
compte rendu de pièces de théâtre ou d’opérettes. Paul Hardy
donne sa dernière critique en 1992 pour la pièce Les monstres
sacrés avec Michèle Morgan et Jean Marais au théâtre
Sébastopol de Lille.
Paul Hardy, dit Pol, possède en effet bien des talents dont il fait
montre aussi bien dans le journal qui l’emploie que dans des revues
littéraires ou artistiques régionales : L’Annotateur
artésien, Artois, La Semaine à Arras, La Vie nouvelle du
Pas-de-Calais dans lesquelles il donne des chroniques, des
nouvelles et des contes, mais aussi des croquis de notables et des
dessins sur la vie quotidienne. Paul Hardy était également un bon
peintre amateur. Membre de l’académie d’Arras, il faisait partie des Rosati d’Artois.
J.-P. V.
Source : archives
personnelles de sa fille, Marie-Paule Hardy.
HATTU Anatole (Cambrai, 25 octobre 1835 – Paris, avril 1893)
Avocat, libraire
Fils d’un
marchand libraire, Anatole Auguste Albert Hattu, né le 25 octobre 1835 à
Cambrai, est avocat dans sa ville natale. A la suite de la mort de Louis
Carion, il devient rédacteur en chef du journal légitimiste catholique L’Emancipateur en décembre 1869. Il le
reste jusqu’en décembre 1872 où il est remplacé par
Ernest Delloye.
Il est par la suite libraire et avocat à Paris.Anatole Hattu était membre de la Société d’émulation de
Cambrai et trésorier de « La Betterave », l’association amicale des
enfants du Nord-Pas-de-Calais à Paris. Il meurt dans la capitale en
1893.
J.-P.
V.
dossier L’Emancipateur ; Le Grand Echo du Nord, 14 avril 1893.
HAUSTRATE Gaston (Tourcoing, 5 janvier 1929 – Notre-Dame-d’Aliermont
(Seine-Maritime), 14 janvier 2019)
Imprimeur, journaliste, rédacteur en chef, écrivain
D’abord compositeur-typographe à
l’imprimeries Frère de Tourcoing, Gaston Haustrate devient journaliste à la
locale de la même ville pour le quotidien Nord Éclair en 1956 :
« Une belle période de ma vie avec, à la clé, un bagage culturel que je
n’avais pas », a-t-il déclaré aux Informations dieppoises,
alors dirigées par Pierre Verbraeken, un autre ancien de Nord Éclair. Il
y reste onze ans, avant de rejoindre la revue Cinéma en 1968, dont il
devient le rédacteur en chef unique en 1972.
Gaston Haustrate a beaucoup aidé les
ciné-clubs, contribuant à la création de l’Institut de formation à la culture
cinématographique. Il est également l’auteur d’une trentaine de livres, tout
particulièrement plusieurs monographies sur Arthur Penn, Blier ou Mocky, et un Guide
du cinéma en quatre volumes aux éditions Syros où il sera directeur de la
collection. Il a également signé des livres de son nom ou du pseudonyme de Bernard
Brissard, dont un roman pour enfant mettant en scène un apprenti imprimeur, et une
autobiographie intitulée Mémoires d’un glouton optique.
B. G.
Sources :
Haustrate Gaston, Mémoires d’un glouton optique, variations autobiographiques,
Envermeu, Éditions Caliban, 2003 ; Camille Larher, « Décès de Gaston
Haustrate… », Informations dieppoises, 18 janvier 2019 ;
Wikipédia.
HAUTEFEUILLE Jean ( ?, 11 juin 1913 – Lille, 2
juin 1999)
Journaliste
Jean Hautefeuille commença sa carrière de journaliste au Grand
Echo du Nord de la France qu’il intégra le 1er
décembre 1937. A la Libération, il passa à La Voix du Nord où
il fut nommé grand reporter.
HAVARD
DE LA MONTAGNE Robert
(Paris, 11 novembre
1877 – Verneuil-sur-Avre
(Eure), 11 août 1963)
Journaliste
Fils du journaliste et écrivain
royaliste Oscar Havard et de Caroline Marcus de Rungs, Robert Havard
naît à Paris le 11 novembre 1877. Après avoir été secrétaire du
député catholique Denis Cochin, il s’oriente vers le journalisme
en 1899 où il fait ses débuts à L’Express
du Midi à Toulouse.
En 1901, il devient rédacteur en chef du Nouvelliste
de la Sarthe au Mans.
Marié à une professeur de droit de l’Université catholique de
Lille en 1903, il arrive dans la capitale des Flandres en 1909 pour
prendre la direction de l’hebdomadaire Le
Nord Patriote. Organe
des libertés régionales et syndicales qu’il
dirige de sa fondation le 5 janvier 1910 jusqu’à sa disparition le
2 août 1914. Disciple de l’Action française, Robert Havard, qui a
ajouté à son nom le pseudonyme de son père, est déjà l’auteur
de plusieurs ouvrages dont Examen
de conscience (1905),
Les Candidats à la
présidence (1906),
L’Action française,
ses origines, son but, sa méthode.
Durant la Première Guerre, il
collabore au quotidien de Charles Maurras L’Action
française où il
tient notamment une copieuse revue de presse. En avril 1923, il fonde
le mensuel Rome qui
paraît dans la capitale italienne en français. En 1926, le
périodique connaît quelques difficultés et sa parution doit être
suspendue pendant plusieurs semaines. Parmi ses soutiens, on retrouve
alors Mgr Charost, ancien évêque de Lille, et Mgr Chollet,
archevêque de Cambrai, sympathisants de l’Action française.
Parallèlement, Havard de la Montagne assure la correspondance pour
Le Figaro. Une
dizaine d’années plus tard, revenu en France, il tient la
« Chronique de la quinzaine » dans La
Revue universelle, fondée
par Jacques de Bainville et Henri Massis, qui défend les positions
de L’Action française, il collabore à La
France réelle et à
Je Suis Partout.
En 1939, il fait son retour au quotidien L’Action
française où il
participe à la chronique politique et reprend la revue de presse. En
août 1944, Havard de la Montagne prend la fuite et en octobre 1946, il
est condamné par contumace à la dégradation nationale à vie et la
confiscation de ses biens. Dans les années 1950, il collabore
occasionnellement à l’hebdomadaire Aspects
de la France qui, en
1947 sous la direction de Georges Calzant prend la succession du
quotidien L’Action
française interdit à
la Libération.
Robert Havard de la Montagne, qui
fut un écrivain prolifique au moins jusqu’à la fin des années 1920, n’en continue pas moins de publier plusieurs ouvrages dont
Histoire de la
démocratie chrétienne de Lamenais à Georges Bidault (1948),
Histoire de l’Action
française (1950), Pie
X (1953), Chemins
de Rome et de France. Cinquante ans de souvenirs (1956).
Il meurt le 11 août
1963 à Verneuil-sur-Avre dans l’Eure.
J.-P. V.
Sources :
Archives de Paris, V4E 3312 ; L’Action
française ; Le Figaro.
HAYARD Napoléon (Remicourt,
16 décembre 1850 – ?, ?)
Imprimeur, éditeur
Fils de Pierre Hayard et Catherine Castel, Napoléon Ferdinand Hayard
est né à Remicourt (Marne) le 16 décembre 1850. Il vécut
à Lille de 1885 à 1892 au 1, rue des Bouchers. Ami de Carrette et
de Delory, il fut l’imprimeur de La
Marseillaise fourmisienne,
qu’il fit placarder après le 1er
mai 1891, et l’éditeur du Vrai
Lillois « journal
indépendant anticlérical et de combat de la région du Nord »
dont le premier numéro, imprimé à La Madeleine, parut le dimanche
15 mars 1885.
Ce journal se voulait le
contradicteur du clérical, antirépublicain et antisémite Lillois
de Philibert Vrau puis Ducoulombier. Si, d’après la police,
l’accueil fut favorable, il est déjà remplacé le 1er
mai 1885 par Le
Réveil lillois qui
ne connut qu’une dizaine de numéros. Il fut lui-même remplacé par
le Citoyen
lillois.
Hayard fut également l’imprimeur
du premier numéro de L’Anti–youtre
et de Lille Lapin, journal amusant et hebdomadaire.
B. G.
Sources :
AD Nord, 1T
222/24 ; Mollier,
Jean-Yves, Le
camelot et la rue,
Fayard.
HAYNAUT Eugène (Frévent, 13 février 1844 – Béthune, 19
décembre 1891)
Homme politique
Fils de médecin, Eugène Haynaut devint naturellement médecin. Reçu
docteur de la faculté de médecine de Paris en août 1868, il
s’installa à Béthune où il fut médecin du service de
bienfaisance pendant un an. Après les élections législatives de
mai-juin 1869, il fut révoqué pour avoir soutenu un candidat
indépendant contre le candidat officiel.
Le 4 septembre 1870, militant républicain, il était nommé
sous-préfet de Montreuil-sur-Mer, poste qu’il occupa jusqu’au 11
mai 1871. Fondateur de la Société d’instruction républicaine de
Béthune, il est élu, en 1877, conseiller municipal. En 1880, il est
l’un des fondateurs du bihebdomadaire Le Petit Béthunois
«nettement républicain, nettement anticlérical»
selon son expression. Membre du conseil d’administration lors de la
création du journal, il en devint président quelques années plus
tard et directeur politique après son élection à la mairie en
1888.
Chirurgien-chef de l’hôpital de Béthune, médecin de l’Assistance
publique, des Chemins de fer du Nord, du Parquet, il est nommé
chevalier de la Légion d’honneur en janvier 1889 et est élu
député en septembre 1889.
Quelque dix ans après sa création, Le Petit Béthunois ne
semble pas répondre aux espérances de ses fondateurs. En octobre
1891, la société éditrice est dissoute et le journal est repris
par l’imprimeur Jules Logier. Cependant le docteur Haynaut et ses
amis restent responsables du contenu. Le 19 décembre, il meurt à
l’âge de 47 ans.
J.-P. V.
Sources : Site Léonore,
dossier de légionnaire ; Jean-Paul Visse, La
Presse du Bassin minier du Pas-de-Calais, Société
des Amis de Panckoucke, 2010.
HAZARD
Victor, abbé (Lille, 4 janvier 1854 – Lille, 18
septembre 1920)
Né à Lille en 1854, Victor Hazard est élève au collège
Saint-Joseph dans sa ville natale, puis au grand séminaire de
Cambrai. Il est ordonné prêtre le 25 mars 1877. D’abord vicaire
de la paroisse Notre-Dame du Sacré-Cœur à Valenciennes, il est
ensuite nommé professeur de rhétorique au collège de Bailleul.
Vicaire de la paroisse Saint-Jacques à Douai, il y retrouve Henri
Masquelier et l’abbé Jean-Baptiste Hégo et participe probablement
en 1889 au supplément douaisien de La Croix, car, comme
l’écrira le chanoine Masquelier, « c’est là que sa vie
s’orienta vers l’apostolat de la presse ». Curé
successivement à Fontaine-au-Bois et Haspres, il rentre à La
Croix du Nord en 1895 où, selon le chanoine Masquelier, « il
porta le poids principal du service de nuit » pendant vingt
ans.
Directeur du journal, il était membre de l’Association
professionnelle de journalistes du Nord depuis sa fondation en 1902.
Il était par ailleurs chanoine titulaire de la cathédrale
Notre-Dame de la Treille depuis la création du chapitre.
J.-P. V.
Source : La
Croix du Nord, 20
septembre 1920.
HEDOUIN
Pierre (Boulogne, 28 juillet 1789 – Paris, 20 décembre
1868)
Avocat
Pierre Hédouin « fut, selon Ernest Deseille, le vrai
journaliste demandé par l’époque et il servit à ses lecteurs des
ingéniosités, des boutades, des jeux de l’esprit… »
Avocat à Boulogne-sur-Mer, où il était né en 1789, Hédouin fonda
L’Annotateur boulonnais (1823-1830), « celui qui
inspira à l’imprimeur Hesse le désir de concurrencer la Feuille
d’annonces de Le Roy ».
Source :
Ernest Deseille, « Histoire du journalisme en Boulonnais », Mémoires
de la Société académique de l’arrondissement de Boulogne, 1868, p. 165-405.
HEMERY
Jean (Béthune, 1932 – Barrégant, septembre 2003)
Journaliste
Journaliste à l’édition béthunoise du quotidien socialiste
Nord-Matin, Jean Hémery est nommé au siège à Lille et
finit sa carrière comme rédacteur en chef adjoint.
A la retraite, il se retire en Bretagne où il meurt en septembre
2003.
J.-P. V.
HENNEQUIN
Armand (?, ? – ?, ?)
Inspecteur
d’Académie
Ancien proviseur du collège royal de Douai, Armand Hennequin, devenu
inspecteur de l’Académie de Douai, lance en juillet 1838
L’Ouvrier, journal d’éducation pour les classes populaires.
Imprimé par Vincent Adam à 300 exemplaires, ce mensuel entend
s’atteler à « l’éducation morale de l’ouvrier ».
Il disparaît le 29 juin 1839.
A la même époque, sort des presses du même Vincent Adam
L’Instituteur du Nord et du Pas-de-Calais placé sous
l’égide du recteur de l’Académie. Il est vraisemblable
qu’Armand Hennequin participa à cette revue qui connut un meilleur
sort que L’Ouvrier.
J.-P. V.
Source : Jean-Paul Visse,
La Presse
douaisienne 1790-1940, Société
des Amis de Panckoucke, 2017.
HENRY Gaston ( ?, 1873 – Montreuil-sur-Mer, 31 août
1938)
Journaliste
Fils d’un directeur d’école, Gaston François Marius Henry fait
ses études au lycée d’Amiens. Il fait ses débuts dans le
journalisme à Amiens puis entre en 1897 à la rédaction du
Journal de Montreuil. Trois ans plus tard, il prend la
direction du journal puis il achète Le Journal de Berck et
crée en 1908 L’Avenir du Touquet.
Très impliqué dans la vie locale, il exerce parallèlement de
nombreuses fonctions. Administrateur des hospices de Montreuil-sur-Mer, il
est membre de la Commission de surveillance des comptes de la Société
d’agriculture, du Syndicat agricole, de la Caisse du Crédit
agricole, de la Société coopérative agricole des producteurs de la
région de Montreuil. Il est également président de la Société
des courses de Berck. A sa mort à Montreuil dans sa 65e année, son fils Jacques lui succède.
E. H.
HENRY Jean (Trélon, 11 janvier 1910 – Rousies, 15 septembre
1988)
Journaliste
Entré à l’âge de 16 ans dans une imprimerie maubeugeoise qui
publiait l’hebdomadaire La Frontière, Jean Henry devint le
rédacteur de ce périodique jusqu’en 1934. Le 1er mars,
il assurait les fonctions de rédacteur détaché à Maubeuge du
quotidien L’Echo du Nord. .
Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier puis rapatrié pour maladie
en octobre 1941. Il reprit alors son travail de correspondant et le 4
septembre 1944 il participait à la sortie de La Voix du Nord,
comme chargé de l’édition de Maubeuge.
Il contribua à son développement et installa le bureau du quotidien
lillois au cœur de la cité de la Sambre. Après quelque cinquante
ans consacrés au journalisme, Jean Henry prit sa retraite en mars
1975.
Membre de plusieurs associations locales, il était titulaire de la
croix de guerre 39-45, de la croix du combattant, de la médaille
d’honneur du travail. Il était également officier des palmes
académiques.
E. H.
Source :
La Voix du Nord
du 15 septembre 1988.
Imprimeur
Jean-Baptiste Henry prend la
direction des Annonces,
affiches et avis divers lorsque
son fondateur Charles-Joseph Panckoucke renonce en décembre 1782. Il maintient ce périodique durant toute l’année 1783, puis il abdique à son tour.
HENRY, Maurice
(Cambrai, 29 décembre
1907 – Milan, 21 octobre 1984)
Journaliste, dessinateur
Né d’une famille cambrésienne
aisée, profondément marqué par la guerre, Maurice Henry décide
d’échapper à son milieu bourgeois. Il rencontre, Arthur Harfaux,
Roger Daumal, Roger Vaillant et Roger Gilbert-Lecomte avec lesquels
il fonde la revue Le
Grand Jeu (trois
numéros parus), qui voulait représenter «
une folle tentative pour redonner un sens à un monde qui n’en
avait plus ». En
1929, il se fait journaliste au Petit
Journal pour gagner sa
vie, tout en pratiquant le dessin d’humour. En 1932, le groupe se
dissout et rejoint Breton, pour participer aux activités du groupe
surréaliste, et Henry collabore à la revue Le
Surréalisme au
service de la révolution.
Henry tenait une chronique
régulière de critique cinéma depuis ses débuts dans la presse. En
1940, Harfaux et lui créent une société, les « Gagmen
associés ». Ils participeront à une vingtaine de films, parmi
lesquels Madame et le
mort de Louis
Daquin, 120 rue de
la Gare, d’après Léo
Malet, Coup de
tête, Les
Aventures
des Pieds
Nickelés, Bibi
Fricotin, Au
petit bonheur et
L’Honorable Catherine
de Marcel
L’Herbier, en qualité de gagmen ou scénaristes jusqu’en 1951.
Après la Seconde Guerre, Henry
recommence à dessiner. Déçu par la façon de ses dessins sont
reçus, il décide de se consacrer uniquement à la peinture à la
sculpture et aux collages sur la fin de sa vie.
Maurice Henry a publié dans de
très nombreux journaux (France-Observateur,
Le Figaro, L’Os à moelle, Combat, Paris-Match, Les Lettres
nouvelles, Bizarre…),
certains dessins étant repris dans la presse régionale. Entre 1930
et 1984, Maurice Henry aurait produit près de 25 000 dessins,
publiés dans 150 journaux et une vingtaine d’albums. Pour
caractériser son œuvre, citons simplement un avis de Jean Cocteau :
« Les
caricatures charmantes de Maurice Henry puisent leur force dans un
contraste entre une sorte de conformisme du dessin et la fraîcheur
de la légende. Le rire est provoqué par cette chute de la réalité
dans le rêve. C’est un réflexe tout neuf de notre époque. »
Maurice Henry a reçu le Grand
Prix de l’humour noir en 1975 et le Grand Prix national des arts
graphiques en 1983. Cet artiste polyvalent, ami de Breton, Dalí,
Picasso et Cocteau, est mort à Milan en 1984.
B. G.
HERBART Pierre Maurice (Dunkerque, 29 mai 1903 – Grasse, 3
août 1974)
Romancier, essayiste, journaliste, résistant
Petit-fils d’armateur, fils de clochard (état choisi par son père
après que ce dernier eut dilapidé la presque totalité de la
fortune familiale), Pierre Herbart travaille à dix-sept ans dans une
compagnie d’électricité pendant deux ans. Il fait son service
militaire en Afrique, se rendant en Afrique du nord, au Mali et au
Niger.
De retour à Paris, il rencontre Jean Cocteau, puis André Gide, dont
il épousera une ancienne maîtresse. Il visite l’Indochine avec
André Viollis, du Petit Parisien, puis, entré au P.C.F., se
voit confier un reportage sur l’Espagne pour le compte du Parti
(1933). En 1935, il est à Leningrad, où il dirige la revue
Littérature internationale, remplaçant Nizan à ce poste.
Nouveau voyage en URSS avec Gide, Guilloux Dabit, Schiffrin. Rentré
à Paris, il part en Espagne, où la guerre vient d’éclater, pour
discuter avec Malraux de l’opportunité de la publication de
Retours de l’U.R.S.S. de Gide. L’année suivante, il
accompagne en Afrique Gide, nommé membre d’une commission
coloniale. Il en rapportera un témoignage terrible Le Chancre du
Niger.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance. Il
participe à la mise en place d’un réseau qui aide les jeunes gens
à échapper au S.T.O. Membre du réseau « Défense de la
France », il est partie prenante du journal du même nom, qui
deviendra France Soir. Chargé de la direction de la branche
bretonne du réseau, il participe activement à la libération de
Rennes.
À la Libération, il rejoint Camus à Combat. Il est un des
créateurs de Terre des Hommes, hebdomadaire, avec Jacques
Baumel et Claude Bourdet. Puis il perd successivement son frère et
son ami André Gide, et divorce de sa femme et dans le même temps
des proches de Gide. Frappé d’hémiplégie, il meurt à Grasse
dans le dénuement.
Pierre Herbart a collaboré, outre aux journaux déjà cités, à
différentes revues littéraires, ainsi qu’à Marianne et
Vendredi. Il laisse une œuvre littéraire appréciée :
Le
Rôdeur
(1931), L’Imaginaire
(1984), Contre-ordre
(1935), Le
Promeneur
(2000), En
URSS 1936
(1937), Le
Chancre du Niger
(1939), Alcyon
(1945), À
la recherche d’André Gide
(1952), L’âge
d’or
(1953), La
ligne de force
(1958 et 1980); La
Licorne
(1964), Souvenirs
imaginaires (1968),
Histoires
confidentielles
(1970), Les
Cahiers rouges (1999);
Inédits,
Le Tout sur le tout (1986); Le
scénario d’Isabelle,
en collaboration avec André Gide, Textes
retrouvés,
Le Promeneur, (1999) On
demande des déclassé (2000).
B. G.
En savoir plus : Paul
Renard (dir.), Pierre
Herbart, romancier, autobiographe et journaliste,
Roman 20-50,
Hors série n°3, 2006, 90 p. ; Paul Renard (dir) Pierre
Herbart, Nord’ n°
37, juin 2001.
Sources : plusieurs sites
sur l’Internet : Wikipédia, Babelio, Nuit blanche.
HOLLART
Camille (Couin [Pas-de-Calais], 6 décembre 1863 – Arras,
16 juin 1942)
Journaliste
Fils de Célestin Hollart, jardinier, et de Marie Amélie Adélaïde
Lantoine, Camille Hollart devient rédacteur au quotidien lillois La
Dépêche en 1888 où il rentre après cinq ans de service
militaire et y avoir gagné le grade de sous-officier. Il fait toute sa carrière dans ce journal dirigé par Henri
Langlais, notamment comme rédacteur régional en poste à Arras. Il
est également correspondant pour le quotidien L’Echo de Paris.
Durant la Première Guerre, il est membre de la Croix-Rouge. Il est
administrateur adjoint de l’hôpital auxiliaire 7bis à Arras. En
septembre-octobre 1914, il est notamment chargé de la réception et
de l’évacuation des blessés. En février 1915, il fonde une
clinique ophtalmologique à Hesdin. Tout au long de la guerre, il
effectue des missions périlleuses au service des blessés. Père de
cinq enfants, Camille Hollart perd deux fils au cours du conflit. Sa
conduite lui en 1921 d’être nommé chevalier dans l’ordre de la
Légion d’honneur au titre du ministère de la Guerre. En 1918, il
devient directeur de l’œuvre de secours « Le Pas-de-Calais
dévasté ».
Il reprend son travail de journaliste. Membre de l’Association des
journalistes professionnels du Pas-de-Calais, il en devient président
en 1935. En 1921, il est fait chevalier du mérite agricole.
J.-P. V.
Sources : Site Léonore,
dossier de légionnaire ; Le
Grand Echo du Nord, 17
juin 1942.
HONORE
Geneviève dite Geneviève Honoré-Lainé ( ?, 1914 – Le
Chesnay, 30 janvier 2017)
Journaliste
Fille du Nord où elle est née en 1914, Geneviève Honoré arrive à
Paris en 1936. Elle suit alors Louise Monnet, sœur de Jean Monnet,
dans l’Action catholique féminine des milieux indépendants.
Après la guerre, elle est rédactrice des pages féminines des
quotidiens La Croix du Nord à Lille et Ouest-France à
Rennes. C’est nantie de la carte d’identité professionnelle
qu’elle est embauchée en 1951 à La Croix par le père
Gabel. Première journaliste femme au quotidien catholique dont
la rédaction compte encore de nombreux prêtres, elle reste le seul
élément féminin de la rédaction pendant douze ans. Elle signe
alors ses articles du nom de Lainé.
Féministe, elle déplore, après l’ouverture du concile Vatican
II, du peu de place accordée aux femmes.
Même après sa retraite à l’âge de 65 ans, elle continue,
jusqu’à un âge très avancé, à mettre sa plume alerte au
service de son ancien journal. Elle est également l’auteure de
plusieurs ouvrages.
J.-P. V.
Sources : Isabelle de
Gaulmyn, « Geneviève Honoré-Lainé, la plume alerte au
service de l’Evangile », La
Croix, 10 juin 2011
et « Geneviève Honoré-Lainé, la première journaliste femme
de La Croix est
décédée », La
Croix, 31 janvier
2017.
HOREMANS
Jean-Baptiste (Ham-sur-Meuse (B), 14 mars 1811 – Lille, 27
septembre 1887)
Imprimeur,
romancier, journaliste
Arrivé de Belgique à Wazemmes, à côté de Lille, à l’âge de
12 ans, Jean-Baptiste Horemans est d’abord apprenti à l’imprimerie
Lefort. Il y devient typographe puis compositeur. Par la suite, il
entre comme prote et rédacteur chez Vanckère. Marié en 1831, il
est naturalisé en 1845.
Etabli libraire, il publie plusieurs ouvrages : en 1848 Marie
ou piété et résignation, en 1850 La Brodeuse de tulle,
en 1854 Histoire d’un filtier de la rue Saint-Sauveur, en
1858 Le Fileur de Coton… Il édite également en 1858 les
mémoires de son frère, soldat de l’Empire, sous le titre Mémoire
d’un grenadier du 23e ligne.
Ayant acheté une imprimerie, Horemans lance plusieurs périodiques
en 1849 un bihebdomadaire Le Papillon qui devient en mars 1851
Le Nouvelliste, en 1852 Le Moulin-à- vent dont
l’existence est éphémère. En 1853, lors de la suspension du
Moulin-à-vent, Horemans est même condamné à un mois de
prison. En 1855, il lance La Gazette de Wazemmes qui disparaît
trois ans plus tard. Dans ses différents périodiques, il rédige
des articles sur les coutumes et traditions lilloises.
Le 30 septembre 1864, il lance un quotidien Le Journal du peuple
du Nord de la France qui fusionne le 8 décembre 1866 avec Le
Courrier populaire du Nord de La France.
J.-P. V.
Source :
BM Lille, fonds Humbert, dossier 2, boîte 14.
HOTTIAUX Anne-Marie épouse REBOUX (Mesnil-Saint-Martin (B),
13 février 1861 – Roubaix 21 décembre 1934)
Journaliste, patron de presse
Professeur de français, conférencière et journaliste, Anne-Marie
Reboux-Hottiaux prendra la succession d’Alfred Reboux, qu’elle
avait épousé en secondes noces. L’acte de mariage daté du 16
octobre 1890 indique qu’elle est professeur de français. C’est
donc tout naturellement qu’elle contribue au Journal de Roubaix
en mettant sa plume au service de petites chroniques qu’elle
signait du pseudonyme de “Pervenche”. « Tous nos lecteurs
connaissent PERVENCHE pour avoir lu ses articles si finement écrits ;
elle y a traduit la dignité, la grandeur, la beauté du travail,
elle s’est intéressée à toutes les œuvres de charité, au
développement de toutes les sociétés de la région, au sort des
humbles, à la situation sociale de l’ouvrière. Il n’est pas un
de ses articles qui n’ait été rédigé dans un but humanitaire et
social. »
Au décès de son mari, Mme Alfred Reboux passe du rôle de discrète
collaboratrice à celui de directrice de l’un des plus importants
journaux de la région. Veuve à 48 ans, elle poursuit l’œuvre
entreprise par son époux pendant près de trente ans. Elle s’affirme
comme une directrice active et vigilante, et le Journal de Roubaix
poursuit sa carrière de grand quotidien régional catholique et
patriote. En 1914, il tire à 70 000 exemplaires. A l’arrivée des
Allemands, de nouvelles rotatives venaient d’être installées dans
des ateliers clairs, spacieux, munis du matériel de clicherie et
d’imprimerie le plus perfectionné. L’invasion allemande entraîne
le silence forcé, et le pillage du matériel récemment acquis. En
1916, Mme Veuve Reboux passe en France libre et donne une série de
deux cents conférences dans les plus grandes villes de la France
libre : « Elle apparaissait comme la personnification de
nos provinces infortunées et frémissant sous le joug. Il faut avoir
entendu cette parole si simple et si émouvante soulever une
assemblée, faire couler des larmes et tirer de l’âme humaine ce
qu’elle a de meilleur pour comprendre le pouvoir souverain de son
éloquence. »
En 1918, cinq heures après le départ des Allemands, le Journal
de Roubaix reparaît avec des moyens de fortune. Dès 1919, le
récit complet des quatre années d’occupation est édité comme un
tragique feuilleton, d’abord dans les pages du quotidien, puis dans
celles du Dimanche du Journal de Roubaix, un supplément
hebdomadaire. Après l’armistice, elle fonde l’Œuvre de la livre
de laine dont l’appel est entendu dans toute la France, qui
envoie des petits paquets de laine destinée à constituer des
matelas. Toutes ces activités lui valent d’être élevée à la
dignité de chevalier de la Légion d’honneur le 12 août 1928.
Elle est directrice du Journal de Roubaix jusqu’à sa mort,
intervenue en 1934.
Ph. W.
Sources : Journal
de Roubaix du 12
août 1923 ; Le
Monde Illustré de
mars 1923.
HOUCKE
Jean ( ?,
2 avril 1927 – Hazebrouck, 5 janvier 2012)
Journaliste
Fils de
Jules Houcke, qui avait réalisé les dernières parutions de La
Voix du Nord clandestine
en 1944,
Jean
Houcke intègre la rédaction du quotidien lillois le 1er
mai 1948. D’abord affecté dans la région lilloise, il rejoint la
rédaction d’Hazebrouck après la disparition d’André Biébuyck
et en prend la direction. Fidèle à sa Flandre natale, il y fera
toute sa carrière professionnelle.
A l’heure
de la retraite en novembre 1988, il est nommé au conseil de
surveillance du journal, puis de sa société holding,
Voix
du Nord Investissement (VNI), avant de présider le conseil de
surveillance de Voix du Nord SA et d’en devenir président
d’honneur.
Homme
cultivé, passionné d’histoire, il laisse de nombreuses chroniques
historiques et d’un ouvrage Fruchart
alias Louis XVII.
E. H.
HOUCKE
Jules (Nieppe, 20 mai 1895 – Nieppe, 12 mars 1968)
Homme
politique
C’est à la demande de Jean Catrice, futur commissaire à
l’Information, que Jules Houcke fait paraître en 1944 les
deux derniers numéros du journal clandestin La Voix du Nord.
Membre du Comité départemental de Libération, chargé de
préparer la nouvelle presse dès la Libération, il fait, le 6
septembre, paraître le journal au grand jour.
Né le 20 mai 1895, Jules Houcke s’engage en 1916 pour quatre ans,
sa conduite lui vaut la croix de Guerre avec palme. En 1920, il
reprend l’entreprise familiale de confection. Il est maire de
Nieppe en 1939. Dès le début de l’Occupation, il s’oppose aux
Allemands par diverses actions : fourniture de papiers aux
réfractaires, aux récalcitrants au STO, aide aux aviateurs alliés,
coordination des parachutages alliés,… Arrêté par les Allemands,
il est ainsi condamné à six mois de prison, mais réussit à
s’évader. Jules Houcke entretient également des contacts avec des
résistants Voix du Nord, mouvement créé autour du journal
clandestin fondé par Natalis Dumez et Jules Noutour. En 1944, le
mouvement ayant été décimé, Jean Catrice s’adresse à lui pour
le représenter au sein du Comité départemental de Libération où
est évoqué en juillet l’avenir de la presse dans le Nord. Lors
d’un voyage à Paris, Jules Houcke reçoit confirmation que La
Voix du Nord doit bien paraître à la Libération dans les
locaux du Grand Echo. Son action pendant l’Occupation est
récompensée par la médaille de la Résistance avec rosette.
Le 10 septembre 1944, Jules Houcke signe son premier éditorial dans
La Voix du Nord. Le 28 février 1945, il est élu président
du Conseil de gérance de la société éditrice La Voix du
Nord-Houcke et Cie et devient directeur de la publication.
Parallèlement, il entame une carrière politique : conseiller
général du canton de Bailleul Nord-Est à partir de septembre 1945,
membre de l’Assemblée constituante à partir d’octobre 1945.
Lors du renouvellement de l’Assemblée en juin 1946, il ne se
représente pas.
Le journal connaît alors des turbulences. En printemps 1946, Natalis
Dumez, au nom de l’association « ceux de la Voix du Nord »
entame une procédure judiciaire contre le conseil de gérance. Il
revendique le titre et le droit de constituer une société avec les
seuls résistants. Les relations entre le conseil de gérance et le
directeur du journal, Léon Chadé, se sont également dégradées.
En mars 1948, le personnel, apprenant son licenciement, se met en
grève. Jules Houcke, mis en minorité à plusieurs reprises,
démissionne de la présidence en 1948. Il laisse la place à René
Decock. Malgré plusieurs tentatives, il ne parviendra plus à
reprendre la présidence, mais reste administrateur.
Il reprend sa carrière politique. Le 7 novembre 1948, tête de liste
du Rassemblement du peuple français, il est élu au Conseil de la
République et réélu en 1952. Lors des législatives de 1956,
candidat sur la liste de Paul Reynaud, il est battu et se retire de
la vie politique. En novembre 1962, il est pourtant candidat contre
Paul Reynaud et est, cette fois, élu.
Chevalier de la Légion d’honneur en 1946, il est promu officier en
1962. Il meurt à Nieppe le 12 mars 1968.
J.-P. V.
Sources : Jean-Paul
Visse, Ces
Quotidiens des Hauts-de-France. Les quotidiens du Nord-Pas-de-Calais
et de Picardie depuis la Libération, Société
des Amis de Panckoucke, 2021 ; AD Nord, 9 W 261, Lettre de
Jules Houcke à la Cour de justice de Lille, le 5 novembre 1945 ;
Jean Catrice, « Prise de pouvoir », Revue
du Nord, tome 57,
n° 226, juillet-septembre 1975 ; Dictionnaire
des parlementaires français de 1940 à 1958,
consulté sur le site de l’Assemblée nationale.
HOURIEZ
Pierre (Iwuy,
6 septembre 1905 – Lille, 24 mars 1982)
Directeur
Inspecteur
central des impôts indirects, Pierre Houriez découvre le monde de
la presse au lendemain de la Libération de Lille, en septembre 1944,
où Augustin Laurent le propulse directeur du nouveau quotidien
socialiste Nord-Matin
qui
s’installe dans les locaux du Réveil
du Nord, interdit
pour avoir paru durant l’Occupation.
Né à Iwuy
en 1905, Pierre Houriez a fait toute sa carrière dans
l’administration des finances à Landrecies, au Quesnoy,… Il est
militant socialiste depuis 1932 et secrétaire de la CGT
fonctionnaires. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier à
Dunkerque en mai 1940. Rapatrié en France en mai 1941, il passe
quelque temps à Toulouse puis rentre en zone Nord où il prend
contact avec Augustin Laurent. Chargé de reconstituer la Résistance
dans le Valenciennois, il est l’un des fondateurs de
Libération-Nord dans le secteur, il est également membre des
réseaux Bordeaux-Loupiac et Brutus. Après la Libération, toujours
membre de la SFIO, Pierre Houriez siège à la commission exécutive
fédérale.
Avec
dix-neuf éditions, Nord-Matin
atteint
un tirage qui frise les 200 000 exemplaires et se dote de
suppléments : Nord-Sports,
Entre-nous… qui
disparaissent au début des années 50. La gestion de la société
éditrice est chaotique et est à plusieurs reprises mise en cause
par le personnel. En 1966, le journal est au bord du gouffre et pour
éviter la banqueroute, il passe en novembre 1967 entre les mains du
groupe Hersant. Dès lors, une nouvelle société se met en place
avec à sa tête Roger Gruss.
En outre
ses fonctions de directeur administratif à Nord-Matin,
Pierre
Houriez fut administrateur du quotidien Nord-Soir
de
1947 à 1949. Le 15 avril 1957, il est élu vice-président de l’AFP.
De 1956 à 1964, il est vice-président du Syndicat national de
presse quotidienne régionale.
Titulaire
de la Croix de guerre, de la médaille de la Résistance, il était
également officier de la Légion d’honneur.
J.-P. V.
Sources : Témoignage de
son fils Pierre Houriez ; divers numéros de Nord-Matin
HURET
Jules (Boulogne-sur-Mer, ?
– Paris, 14 janvier 1915)
Journaliste
littéraire, puis grand reporter
Né en 1853
(ou 1863 selon les sources) dans une famille de marins pêcheurs de
Boulogne-sur-Mer, Jules Huret a fondé une revue littéraire en 1881,
collaboré à plusieurs hebdomadaires locaux et est correspondant de
plusieurs journaux parisiens.
En 1886, il
s’installe à Paris où il est engagé au quotidien L’Événement,
puis en 1890 à L’Écho
de Paris
pour lequel il fut chargé d’interroger les grands écrivains
français du moment. Son Enquête
sur l’évolution littéraire,
publiée
en 1894, fait lui un maître de l’interview littéraire.
En 1892, il
entre au Figaro
où une enquête sur « La question sociale en Europe » le
conduit à visiter une dizaine de pays. Ce travail paraît également en
un volume en 1897 et en 1901. Il multiplie ensuite les reportages à
l’étranger : États-Unis (1903-1904), Allemagne (1906-1907 et
1909), l’Argentine (1911).
Mort à
Paris le 14 février 1915, Jules Huret passe pour l’inventeur du
reportage moderne.
Ch. Def.
HUREZ Amand François
(Cambrai, 31
décembre 1791 – Cambrai, 16 juin 1832)
Imprimeur
Fils de Jean-François Hurez, né
le 31 décembre 1791 à Cambrai, Amand (ou Armand) François est
formé à Paris chez Crapelet et chez Didot avant de revenir à
Cambrai où il prend la succession de son père après sa démission
en juillet 1817. Il poursuit la publication du Journal
périodique de l’arrondissement de Cambrai
qui, après une suspension, devient en 1819 La
Feuille de Cambrai. Ami
de Vincent Leleux, éditeur de L’Echo
du Nord, Hurez est
comme lui un défenseur de la charte.
Alors que ce périodique a salué
avec enthousiasme l’arrivée de Louis-Philippe en 1830, il devient
l’un des opposants les plus virulents à la monarchie de Juillet.
Le sous-préfet de Cambrai le qualifie d’ailleurs d’« égout
de toutes les ordures de la ville ». Dans les premières années
du règne du roi bourgeois, Hurez est d’ailleurs membre du conseil
municipal dirigé par Amédéé Lallier.
Sous-lieutenant de la Garde
nationale, il est membre de la loge Thémis. Il l’est également de la Société d’émulation. Il meurt à 40 ans le 16 juin 1832. Sa
femme, qui est brevetée le 17 août 1832, prend alors le relais de
son mari et La Feuille
de Cambrai se poursuit
jusqu’en 1842.
J.-P. V.
HUREZ Jean-François (Cambrai,
19 mars 1759 – Cambrai, 26 octobre 1817)
Libraire imprimeur éditeur
Jean François Hurez ouvre une
librairie à l’enseigne de la Bible
de Rome, 12, Grande
Place à
Cambrai en 1803. Il fonde une imprimerie où il fait paraître le
premier Almanach de la ville. L’année suivante, il lance
un périodique La
Feuille de Cambrai.
Journal d’affiches, annonces judiciaires et commerciales, avis
divers, sciences, arts.
Il fonde également une fabrique de dominos et d’images.
Jean François Hurez démissionne
en faveur de son fils Amand François en juillet 1817.
J.-P. V.
HURSEAU
Paul (Lille, 9 juillet 1920 – Lille, 3 novembre 2006)
Journaliste
Passionné
de football, Paul Hurseau mit son métier au service de ce sport
qu’il avait pratiqué à l’Olympique lillois et au Racing-club
lillois. Rédacteur sportif à Nord-Matin, il devint chef de
la rubrique sportive. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le
LOSC. Il
était médaillé d’argent de la Jeunesse et des Sports.
HUS Roland (?, 1er mars 1921 – ?, ?)
Journaliste
JJournaliste à l’édition d’Avesnes du quotidien Nord-Eclair, Roland Hus entre à l’hebdomadaire L’Observateur d’Avesnes lorsque le journal édité à Roubaix abandonne l’Avesnois. Il succède à Gaston Deloffre à la direction de L’Observateur. En conflit avec le nouveau propriétaire de l’hebdomadaire, Charles de Peretti, il donne sa démission.
Le 1er janvier 1955, il entre à La Voix du Nord comme secrétaire de rédaction, puis succède à Maxime Moirez comme chef des services régionaux. Il occupe cette fonction jusqu’à son départ en retraite.
E. H
HUSSON Alfred (? – ?)
Journaliste
Journaliste venu du quotidien parisien La Presse fondé en
1836 par Emile Girardin, Alfred Husson, qui collabore également au
Tintamarre depuis sa création en 1843, arrive à Arras en
1848 pour diriger La Liberté dont le premier numéro paraît
le 24 mars 1848. Trois semaines plus tard, il en devient l’unique
propriétaire du quotidien et à la veille des élections d’avril,
il crée une édition lilloise.
Le 12 août, Alfred Husson est condamné à 800 F pour « déclaration
fausse et frauduleuse » ; le 31, il vend l’édition
lilloise à Victor Léopold Barchaud ; puis le 12 septembre
1848, il démissionne de ses fonctions de rédacteur en chef et
directeur-gérant du journal d’Arras.
Il est l’auteur de M. Emile de Girardin, la Chambre des pairs et
le ministère (1847).
J.-P. V.
HUYGHE
Louis (Boulogne-sur-Mer, 24 janvier 1876 – Clamart, 24
janvier 1935)
Journaliste
Louis Huyghe commence sa vie professionnelle dans l’administration
avant d’opter pour le journalisme. Entré au quotidien arrageois
L’Avenir du Pas-de-Calais, il en devient rédacteur en chef.
En 1913, il fait partie des fondateurs de l’Association
professionnelle des journalistes du Pas-de-Calais dont il est le
premier président. Il quitte le Pas-de-Calais pour Paris où il
entre au Petit Parisien comme chef des informations
régionales. Il occupe ce poste pendant vingt ans, jusqu’à sa mort
le 24 janvier 1935.
Il est le père de l’académicien René Huyghe, né à Arras en
1906, qui sera conservateur en chef du département des peintures au
Louvre, professeur au collège de France.
J.-P. V.