T – dictionnaire biographique des journalistes et hommes de presse du Nord Pas-de-Calais

TATON ? (?, ? – ?, ?)

Journaliste

Taton est rédacteur au Courrier douaisien en 1863. Selon
le préfet du Nord, il « était parvenu à transformer ce
journal [de sensibilité légitimiste] au point de vue des idées
politiques qu’il émettait, par
sa
forme et les extraits qu’il donnait souvent des journaux favorables
au gouvernement ». Ce qui lui aurait valu son renvoi.

Source : AN F/18/297,
rapport 53 du 9 octobre 1863.


THOMAS Charles ( ?, 14 août 1924 – ?, novembre
2018)

Journaliste

Charles Thomas entre à La Voix du Nord le 15 juillet 1970
après avoir été journaliste au quotidien
L’Ardennais. D’abord
secrétaire de rédaction, il devient rédacteur au service
économique, puis termine sa carrière comme critique
cinématographique.

TIBERGHIEN Joseph (?, 19 février 1903 – ?, ?)

Journaliste

Fils de Louis Tiberghien, alors rédacteur au Journal de Roubaix,
Joseph Tiberghien suit les traces de son père, mais aussi de son
frère Maurice. Il entre à la rédaction du quotidien roubaisien. A
la Libération, il passe au quotidien
Nord Eclair qui prend la
suite.

TIBERGHIEN Louis (?, ? – Roubaix, janvier 1933)

Journaliste, secrétaire de mairie

Rédacteur au Journal de Roubaix, Louis Tiberghien quitte le
journalisme pour devenir en 1912 secrétaire communal d’Estaimpuis
(Belgique). Il occupe ce poste pendant plus de vingt ans. Il meurt en
janvier 1933 à Roubaix chez son fils Maurice.

TIBERGHIEN Maurice (Roubaix, 1900 – Hyères, février
1973)

Journaliste

Fils de Louis Tiberghien, secrétaire de mairie, Maurice Tiberghien
fait ses études au collège d’Estaimpuis en Belgique. A l’âge
de 22 ans, il entre au
Journal de Roubaix dont il devient
secrétaire général de la rédaction. En 1940, il évacue vers la
Normandie avec l’équipe du
Journal de Roubaix. Il échappe
miraculeusement à la mort dans le bombardement de Vernon en juin.

Lorsque Le
Journal de Journaux
reparaît le 1er janvier 1940, il reprend ses
fonctions à la rédaction. A la Libération, il poursuit sa carrière au quotidien Nord
Eclair
dont il devient secrétaire général de la rédaction
après le départ d’Alfred Messian. Il prend sa retraite en 1963 et
meurt dix ans plus tard à Hyères.

B. G.

Sources : Le
Journal de Roubaix
,
13 juin 1940,
Nord
Eclair
, n.d.

TIBI

Pseudonyme de Marius Véran.

TIERNY
Auguste Louis
(Arras, 12 mai 1793 – ?, 1871)

Imprimeur,
journaliste

Auguste Tierny achète le 6 juin 1821 à Michel Nicolas son
imprimerie et
La Feuille d’annonces fondée en mai 1803 (10
prairial an XI) par sa mère, la veuve Nicolas sous le nom de
Feuille
hebdomadaire du Pas-de-Calais
, qu’il y imprime.

Le 20 décembre 1830, Auguste Tierny transforme son périodique en
feuille politique sous le nom de Courrier du Pas-de-Calais. En
1836, l’imprimerie et Le Courrier sont placés sous
la direction d’une société en commandite dont Tierny est le
gérant en tant que propriétaire du fond.

Sans héritier direct, Auguste Tierny transmet, en mai 1857, la
propriété du journal à son neveu Auguste Louis Eugène qui y
collaborait depuis février 1848 et en était rédacteur en chef et
directeur depuis 1851.

J.-P. V.

Source :
Le Courrier du
Pas-de-Calais,
1er
et 2 janvier 1928
.

TIERNY
Auguste Louis Eugène
(Arras, 15 mars 1824 – ?, 9
décembre 1877)

Journaliste,
patron de presse

Licencié en droit, Auguste Louis Eugène Tierny est le fils de
Guislain Louis Joseph Tierny, maître maçon, et de Félicité
Bernardine Sophie Mathieu. Il est le neveu du fondateur du
Courrier
du Pas-de-Calais
auquel il collabore à partir de février
1848.
Trois ans plus tard, il en est le rédacteur en chef et
directeur. En 1857, son oncle lui cède la propriété du journal et
de l’imprimerie.

Auguste Tierny en a fait le porte-parole du régime, appelant à
voter « oui » au plébiscite approuvant en 1851 le
changement de constitution et appelant de ses vœux l’Empire. Son
dévouement à l’Empire lui vaut d’être nommé en 1865 chevalier
dans l’ordre de la Légion d’honneur, « distinction alors
rarement accordée aux représentants de la presse » reconnaît
en 1928 Le Courrier du Pas-de-Calais.

Au lendemain de sa mort, en décembre 1877, le journal bonapartiste
L’Ordre de Paris écrit : « M. Tierny, qui avait
occupé dans la presse départementale une place des plus
importantes, fut l’un des précurseurs de l’inspiration nationale
qui confia le pouvoir au Prince Louis-Napoléon. Sa plume, comme sa
pensée, sont toujours restées fidèles à leur culte primitif. »

En 1867, Auguste Tierny avait cédé son journal à une société en
commandite, dirigée par le baron Gustave de Sède et dont il est
membre jusqu’à sa mort.

J.-P. V.

Sources : Le
Courrier du Pas-de-Calais
,
1
er
et 2 janvier 1928 ;
L’Ordre
de Paris,
13
décembre 1877 ; site Léonore, dossier de légionnaire.

TIRANTY
(?, ? – ?, ?)

Journaliste

« Impatient de se jeter dans la mêlée socialiste »,
selon la police, Tiranty passe en 1896 de La République libérale,
quotidien républicain catholique édité à Arras, au Réveil du
Nord
, quotidien édité à Lille. Issu d’une « bonne
famille que l’on dit riche », cet ancien étudiant parisien
serait entré dans ce titre socialiste à « l’insu de son
père ».

Dès l’année 1897, Tiranty semble avoir quitté Lille pour Paris.

Source : Le
Grand Echo du Nord
,
« Les Journaux et la municipalité », 13 mars 1897.

J.-P. V.

TILLOY Oscar (Douai, 15 juin 1838 – Douai, 25 mars 1901)

Libraire

Elève instituteur à l’école normale de Douai, Oscar Tilloy est
renvoyé pour ses idées démocratiques en 1858. Il s’établit
libraire dans la même ville et publie, en 1861, une histoire de
Jean-sans-Peur.

En 1882, il est rédacteur gérant de l’hebdomadaire Le Vrai
Gayant
, parti à l’assaut de l’équipe municipale en place.
Poursuivi à plusieurs reprises par la Justice, ce périodique cesse
sa parution après les élections municipales de 1884 qui voit la
victoire de l’équipe sortante.

Si Tilloy abandonne la presse, il n’en continue pas moins de
publier. En 1885, il sort notamment Curieuses confessions d’un
libraire
et diverses brochures où il poursuit de sa vindicte la
municipalité.

J.-P. V.

Source : Dictionnaire
biographique du Nord
,
1893.

THERY Henri (Fives, 29 août 1843 – Paris, 22
août 1910)

Journaliste

Henri François Victor Théry, domicilié 20, rue de Béthune à
Lille, annonce, en août 1873, la sortie d’un « quotidien
étranger à la politique et aux questions économiques »,
Le
Petit Lillois,
qui ne voit pas le jour. Quelques jours plus tard,
le 4 septembre, il récidive avec l’annonce d’un nouveau
quotidien,
Les Petites Affiches du Nord, avis, annonces,
affiches judiciaires,…,
imprimé, précise-t-il, par Lagache,
48, rue Esquermoise à Lille, et dont on ne trouve également aucune
trace.

Malgré ces tentatives avortées, Henri François Victor Théry,
célibataire, n’exerça pas moins la profession de journaliste si
l’on en croit son acte de décès. Ayant quitté le Nord pour
Paris, il y est déclaré publiciste.

J.-P. V.

Sources : AD Nord, 1T
222 ; archives de Paris, acte de décès.

TOURNIER
Henri
 (Saint-Omer, 24 avril 1835 – ?, ?)

Journaliste,
assureur

Henri Alexis Omer Tournier dirige La Vie à la campagne, un bimensuel illustré
en 1864-1865. Il fonde en 1867 Le Courrier international,
un bihebdomadaire rédigé en trois langues : français, anglais
et espagnol, il collabore également au Courrier populaire de
Lille.

Il
abandonne le journalisme pour devenir à Lille directeur de la
compagnie d’assurances La Clémentine.

J.-P. V.

Source :
Hippolyte Verly, Essai
de Biographie contemporaine lilloise,
Leleu,
Lille,

TRASSY
Fortuné 
(Malaucène (Vaucluse), 23 juin 1888
– Sauveterre (Gard), 21 décembre 1964)

Journaliste,
directeur

Fils d’Urbain Trassy, gendarme à cheval, et de Thérésine
Jourdan, Fortuné Paul Eugène Trassy commence sa carrière de journaliste avant
la Première Guerre à Nîmes où il est rédacteur au quotidien
marseillais Le Soleil du Midi. Mobilisé en 1914, il reprend
son poste en 1919. En octobre, il est nommé rédacteur en chef du
quotidien Nîmes-Soir qui laisse la place en avril 1921 au
Gard.

Quelques mois après la disparition de ce journal, Fortuné
Trassy arrive à Calais où, en 1923, il est nommé rédacteur en
chef du quotidien Le Phare de Calais, dirigé par Jules
Peumery. Mobilisé lors de la déclaration de guerre, il est fait
prisonnier. En 1942, après sa libération, il occupe le poste de
chef de la censure à Montpellier. En 1943, il tente en vain, auprès
de Peumery, de retrouver son poste au Phare de Calais où les
Allemands ont imposé un éditorialiste et un nouveau rédacteur en
chef.

A la Libération, il revient à Calais. Du 15 juillet 1950 au 10 mars
1952, il est directeur politique de L’Echo de Calais et du
Pas-de-
Calais où il assume à côté des informations générales
et de la chronique politique, la rubrique des sports. Afin
d’éveiller la curiosité des Calaisiens et l’intérêt pour son
journal, Trassy s’en prend régulièrement au Nord
littoral
et en particulier à son directeur Jean Baratte. En
novembre 1950, il est ainsi poursuivi pour diffamation et à la suite
d’une enquête provoquée par son concurrent, le public est informé
qu’il n’est pas titulaire de la carte de journaliste
professionnel. Ce dont il se justifie dans son journal. En janvier
1952, Trassy est l’auteur d’un dernier incident, il gifle
publiquement le directeur du Nord littoral qui l’aurait
insulté.

En raison de difficultés financières, L’Echo de Calais et
du Pas-de-Calais cesse sa parution le 10 mars 1952.
Propriétaire du titre, Trassy avait bien tenté de poursuivre
l’aventure alors que les actionnaires de la société éditrice
l’avaient lâché un mois plus tôt.

N’ayant pu trouver une solution pour relancer son journal, comme il
l’espérait, Fortuné Trassy quitte Calais. Il meurt le 21 décembre
1964 à Sauveterre dans le Gard.

J.-P. V.

Sources : Yves
Guillauma
, « Figures
de la presse dans le Pas-de-Calais »,
L’Abeille,
n° 29, avril 2015,
p. 27-28 ;

Jean-Paul Visse, Ces
Voix des Hauts-de-France. Les Quotidiens du Nord-Pas-de-Calais et de
Picardie depuis la Libération,
Société
des Amis de Panckoucke, 2021, p. 40-46.

TRIMM Timothée cf. LESPES Léo

TUBERT
Alexandre
(Perpignan, 31 janvier 1859 – Asnières, 6
mars 1925)

Journaliste

Ancien rédacteur de plusieurs journaux républicains, après avoir
été répétiteur, au Prytanée militaire de La Flèche dans la
Sarthe, Alexandre Joseph Pierre  Tubert, originaire de Perpignan, est présenté,
lors de son arrivée à Dunkerque en 1890, comme « un
journaliste d’action, très intelligent, très actif, instruit,
maniant avec prestance le sarcasme et l’ironie, peut-être
apportant un peu trop de violence de langage dans sa polémique ».

Rédacteur en chef au Phare de Dunkerque, l’homme n’hésite
pas à se battre en duel, à faire le coup de poing. En 1890, il
affronte au pistolet Amédée Petit, rédacteur au Nord maritime.
En 1897, il n’hésite pas à rosser Elisée Polvent du
Torpilleur. Il est d’ailleurs l’objet de plusieurs procès
où il est condamné à de fortes amendes et à la prison. Mais,
comme le note la police, « toutes les peines encourues ont été
réformées et atténuées par la cour d’appel de Douai et il a
bénéficié de plusieurs recours en grâce ».

Du Phare de Dunkerque, il passe au quotidien L’Avenir de
Dunkerque
qui en octobre 1896 prend la suite du Dunkerque et
dont il assume la direction. En octobre 1900, il est nommé
percepteur dans l’Yonne. Le Progrès de la Somme, de
sensibilité radicale, dit son regret de voir partir de la
région « un journaliste de talent et d’énergie qui pendant
dix ans, a mené à Dunkerque le bon combat pour la République »
et note que le gouvernement « en confiant à M. Tubert un poste
dans les finances, récompense un des serviteurs les plus dévoués à
la démocratie ».

Alexandre Tubert ne perd cependant pas tout contact avec la région.
En 1908, il est élu conseiller municipal de Bergues, mais est battu
en 1912. L’hebdomadaire conservateur Le Journal de Bergues écrit
lors de sa mort en 1925 : « Dans l’ardeur combative
qu’il mettait à défendre les opinions de son parti et à porter
de rudes coups de boutoir à l’adversaire, il dépassait souvent le
but à atteindre dans ce milieu dont la mentalité est faite tout
entière de calme et réflexion, de modération et d’attachement
aux traditions. »

En 1914, il avait perdu son fils Louis, sous-lieutenant au 110e
RI, tué à Pontavert dans l’Aisne.

J.-P. V.

Sources : AD Nord 1T
222/10 ;
La
Gironde,
22
décembre 1890 ;
Le
Progrès de la Somme,
7
octobre 1900 ;
Le
Nord maritime
(reprenant
Le Journal de
Bergues
), 14 mars
1925.