N – O – dictionnaire biographique des journalistes et hommes de presse du Nord Pas-de-Calais

 


NAUDEAU, Ludovic (Boulogne-sur-Mer, 5 mars 1872 – ?, 5
septembre 1949)

Journaliste, grand reporter, écrivain

Journaliste à 19 ans, dès 1889, parlant anglais, allemand et russe,
Naudeau se rend de sa propre initiative à Port-Arthur parce qu’il
a deviné que la guerre entre Russes et Japonais allait éclater. Il
est plusieurs mois durant le seul correspondant de guerre européen
sur place, et
Le Journal en tirera un grand profit. Fait deux
fois prisonnier par les Japonais, il se fait passer la première fois
pour un marchand ; la seconde fois il sera emmené à Tokyo, où
il restera deux ans.

En 1918, il est à Moscou (on lui doit une interview de Lénine), et
est fait prisonnier par les Bolchevicks. Rédacteur au Temps,
il écrira pour L’Illustration, et quelques autres journaux.

On lui doit une série d’ouvrages : Le Japon moderne et son
évolution
 ; En prison sous la terreur russe ;
Le Japon, son crime et son châtiment ; En écoutant
parler les Allemands
 ; La Jolie Fille de Dublin (un
roman) ; etc.

B. G.


NAUDIN Arthur-Jean

Rédacteur en chef du Petit Ardennais lors du lancement de ce
journal à Charleville le 31 mars 1880, Arthur
Jean Naudin fonde en janvier 1887 le quotidien socialiste
Le Petit
Calaisien
qu’il dirige jusqu’en 1912.

Source : Yves Guillauma,
« Figures de presse dans le Pas-de-Calais »,
L’Abeille,
avril 2015, n° 29,
p. 25.

NAUDIN Georges (Mézières, 29 novembre 1880 –
Tornehem-sur-la-Hem (Pas-de-Calais), 8 décembre 1958)

Imprimeur

En 1912, Georges Emile Louis Naudin succède à son père à la tête
du
Petit Calaisien. Propriétaire et gérant du journal ainsi
que de l’imprimerie, il doit en 1940 fuir avant l’arrivée des
Allemands. Il se réfugie d’abord dans le Loiret, puis à Bergerac
où il reste durant toute la durée de la guerre.

De retour dans le Pas-de-Calais en 1945, il tente de relancer un
nouveau journal, mais, devant la multiplication des obstacles,
renonce. Son imprimerie accueille dans un premier temps L’Echo
de Calais
et Le Réveil de Calais. En 1953, elle est vendue au quotidien Nord littoral.

Sources : Yves Guillauma,
« Figures de presse dans le Pas-de-Calais »,
L’Abeille,
avril 2015, n° 29,
p. 25-26 ; Jean-Paul Visse,
Ces
Voix des Hauts-de-France. Les quotidiens du Nord-Pas-de-Calais et de
Picardie depuis la Libération,
Société
des Amis de Panckoucke, 2021.

NAUDIN Henri (Calais, 8 juin 1904 – Ligny-le-Ribault
(Loiret), 17 décembre 1961)

Fils de Georges Naudin, directeur du Petit Calaisien, Henry
Naudin est administrateur de ce quotidien lors de son mariage le 24
octobre 1928 avec Germaine Léontine Marie Aniéré. Il assume la
direction technique du journal jusqu’à la guerre. Par la suite, il
devient voyageur de commerce.

Sources : Le
Grand Echo du Nord
,
26 octobre 1928 ; Yves Guillauma, « Figures de presse dans
le Pas-de-Calais »,
L’Abeille,
avril 2015, n° 29,
p. 26.

NAVADIC Auguste, dit Nava-Pacha (Brest, 4 juillet 1882
– Lille, septembre 1952)

Journaliste

Après de brillantes études dans sa ville natale, Auguste Navadic
opte pour le journalisme, il devient rédacteur au journal socialiste
L’Avenir brestois où il se bat en duel avec Petitcolas de
La Dépêche de Brest et ancien du Grand Echo du Nord.
Il collabore au quotidien parisien L’Intransigeant dont il
reste le correspondant jusqu’en 1939. Durant la Première Guerre,
il combat sur le front français et en Orient, ce qui lui vaut la
croix de Guerre et la médaille du Combattant.

Navadic arrive à Lille en 1919 où il travaille au Réveil du
Nord
au début des années 20, puis il devient rédacteur au
Télégramme du Nord. Secrétaire de rédaction à L’Echo
du Nord
, il est dans le même temps rédacteur principal au
Progrès du Nord
puis secrétaire général de la rédaction.
Selon La Croix du Nord, « il aborde tous les genres de
l’article politique au reportage et à la critique théâtrale. »
Après la Seconde Guerre, il entre à La Voix du Nord. L’homme
semble d’ailleurs sur tous les fronts : commentateur et
critique à la radio, chroniqueur dans différents hebdomadaires,
chargé de cours à l’Ecole supérieure de journalisme de Lille.

Auguste Navadic est également un défenseur des intérêts de la
profession. Avec Paul Béghin, il fonde la section régionale du Nord
du Syndicat des journalistes dont il devient le secrétaire général,
puis le président d’honneur.

J.-P. V.

Sources : AD Nord, M.
149-143 ; La Croix du Nord, 22 septembre 1952.


NAVADIC
Jacques
(Lille, 3 janvier 1920 – Nice, 3 août 2015)

Journaliste

Né à Lille le 3 janvier 1920, Jacques Navadic suit les traces de
son père en entrant à l’Ecole supérieure de journalisme de
Lille (14e promotion, 1940). Lauréat d’un concours de reporters organisé par la RTF, il
choisit pourtant de rentrer au Conservatoire d’art dramatique de
Lille.

Comédien pendant l’Occupation, il revient à la Libération au
journaliste en entrant à Télé-Lille qu’il quitte en 1955 pour
Télé-Luxembourg inaugurée le 23 janvier 1955. Premier rédacteur
en chef de la chaîne, il y crée le journal télévisé en septembre
qu’il présente alors avec Robert Diligent.

Il devient par la suite directeur de l’information, puis directeur
des programmes de RTL Luxembourg qui avait succédé en 1982 à Télé
Luxembourg. De 1984 à 1989, année où il prend sa retraite, il est
président de RTL.

Auteur de deux ouvrages relatant son expérience, Télé
Luxembourg a 20 ans
et RTL Télévision, c’est nous, Jacques
Navadic est chevalier de l’ordre national du mérite, chevalier de
la Légion d’honneur et décoré de l’ordre Orange-Nassau et de
la Maison grand ducale.

J.-P. V.


NAWROCKI Stanislas (Sieradz, 8 mars 1901 – ?, ?)

Journaliste

Né à Sieradz en Pologne le 8 mars 1901, Stanislas Nawrocki, fils
d’un employé d’Etat, devient journaliste au quotidien catholique
édité à Lille en langue polonaise Warius Polski dont il est
bientôt rédacteur en chef. En 1930, il soutient à Lille une thèse
en droit sur les assurances sociales en Pologne.

A la mort de son beau-père Jan Brejski, en décembre 1934, il lui
succède à la tête de Warius Polski. Il dirige ce journal
jusqu’à son interdiction de parution à la Libération, en
septembre 1944.

J.-P. V.

Sources : AD Nord, 3 E 15130 ; différents numéros du Grand Echo du Nord et
de La Croix du Nord.



NEGRERIE
Guy
(Lons-le-Saunier, 12 novembre 1929 – Toulon, 21 août 2002)

Journaliste
sportif

Guy Négrerie était attaché à l’administration des P.T.T. à
Dunkerque, quand il fut engagé à l’édition locale de
La Voix du
Nord.
Il exerça ses premières fonctions en liaison avec Marc
Burnod. Par la suite, en 1976, il fut transféré à Cambrai où lui
fut confiée la rubrique des sports pour l’ensemble de
l’arrondissement. Il la couvrit avec le concours de plusieurs
correspondants. Au terme de son activité professionnelle, il se
retira à Coligny (Ain). Son décès survint à Toulon, au cours d’un
séjour de vacances dans la région varoise.

M. L.


NOBECOURT René Gustave (Envermeu (Seine-Maritime), 24 janvier
1897 – Rouen, 10 mars 1989)

Journaliste

Fils d’un épicier-cafetier d’Envermeu en Seine-inférieure,
René-Gustave Nobécourt étudie au petit séminaire de Rouen.
Mobilisé en janvier 1916, il combat au sein du 28
e RI et
est blessé à trois reprises. Rendu à la vie civile avec la croix
de guerre, il reprend ses études de philosophie et de scolastique à
l’Institut catholique de Paris et à la Sorbonne.

En 1922, il opte pour le journalisme. Entré au Journal de Rouen,
il y est successivement secrétaire de rédaction et directeur de
l’édition de Rouen. Critique littéraire dans le même quotidien,
sa réputation dépasse bientôt les frontières de son département.
Nobécourt est d’ailleurs lui-même auteur, il publie notamment en
1927 Un enfant qui demandait du pain, en 1930 une Vie
d’Armand Carrel
et en 1936 Armand Carrel, journaliste. En
1928, il est fait chevalier de la Légion d’honneur, en 1938, il
entre à l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Rouen.

En 1941, il prend la direction du Journal de Normandie édité
à Caen sous contrôle de l’occupant. En juillet 1944, il est
arrêté pour ses sympathies pétainistes, mais il est blanchi après
vingt-deux mois de détention et dirige alors l’Echo de
Normandie.

Le 1er mars 1949, René-Gustave Nobécourt devient le
premier directeur-rédacteur en chef laïque du quotidien catholique
La Croix du Nord qu’il contribue à rénover : il
supprime le crucifix dans le titre, il accorde une place plus large à
l’information régionale et locale, accueille de grandes
signatures,… En 1956, il prend la direction de La France
catholique
qu’il dirige jusqu’à sa retraite en
1961.
Il
se consacre dès lors à l’histoire et publie notamment
Les
Secrets de la propagande en France occupée,
 Les
Fantassins du Chemin des Dames
,
L’Année
du 11 novembre
,
Les
Soldats de 40 dans la première bataille de Normandie : de la
Bresle au Cotentin
,…

J.-P. V.

Sources :
Loïc Vadelorge, Rouen sous la 
IIIe République. Politiques et
pratiques culturelles, Presse universitaires de Rouen, 2005, consulté
sur Open Edition Books ; Catherine Poirot-Bourdin « Un
directeur de France catholique, René-Gustave Nobécourt
(1897-1989) »,
france-catholique.fr/Rene-Gustave-Nobecourt-1897-1989.html, 2012 ;
Jean-Paul
Visse,
Ces Voix des
Hauts-de-France. Les quotidiens du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie
depuis la Libération, op. cit
.


NOLF Michel
(?, 4
mars 1921
 Dunkerque, juillet 2008)

Metteur en page

Metteur en page pendant de nombreuses années à Liberté, Michel
Nolf rejoignit en suite
Nord-Éclair où il travailla pendant
près de vingt ans. Il prit sa retraite juste avant que
NordEclair
ne quitte ses locaux de la Grand-rue pour rejoindre la rue du Caire,
toujours à Roubaix.

Source : Nord-Eclair,
22 juillet 2008.


NOURISSON Michel Alfred, dit Nour (?, 2 octobre 1871 – ?, ?)

Journaliste

Michel Alfred Nourrisson a été libraire jusqu’en 1895, en
association avec un dénommé Faure, puis seul. Il a ensuite
collaboré, sous le pseudonyme de Nour, « à différents
journaux sans importance, mais de façon intermittente » selon
la police. En 1897, il est rédacteur à
L’Emancipateur de
Cambrai.

Marié, père d’un enfant, il « appartient, selon la même
source, à une bonne famille et aurait reçu une bonne éducation ».
Enfin, il ne paraît pas s’occuper de politique.

J.-P. V

Source : AD Nord, T
222/3, dossier
L’Emancipateur,
14 septembre 1897.


OBEZ Adolphe Louis (Douai, 16 mai 1810 – Douai, 18 janvier
1889)

Libraire, imprimeur

Fils d’un cabaretier de Douai, Adolphe Louis Obez travaille d’abord
comme libraire. Il obtient ensuite son brevet de lithographe, puis
d’imprimeur en lettres. Il fonde alors les journaux
Le
Programme, feuille d’annonces
(1846-1848) et L’Echo du
commerce
(1849-1851). En 1853, après la mort de Crépeaux,
fondateur de
L’Indicateur du Nord (1852-1854), il en devient
le rédacteur-gérant, s’engageant à en faire un soutien du
gouvernement. En 1854, il devient actionnaire de l’imprimerie
Céret-Carpentier qui publie
Le Réformiste, transformé en
septembre en
Courrier de Douai. Des presses de cette
imprimerie sortiront notamment
La Chronique douaisienne et
Gayant.

En octobre 1860, Obez cède son brevet de libraire, puis en septembre
1861 celui d’imprimeur en lettres. Il devient négociant, vendant
notamment le fameux sirop de Calabre. Il meurt à Douai à l’âge
de 68 ans.

J.-P. V.

Sources : AN, F18
2018 ;
Le
Douaisien,
juin
1878 ; Jean-Paul Visse,
La
Presse douaisienne 1790-1940
,
Société des Amis de Panckoucke, 2017.


OBEZ Jacques Nestor Henri (Douai, 9 avril 1862 – ?, ?)

Imprimeur

Fils d’Adolphe Obez, négociant, et de sa seconde épouse Betzy
Taylor, Jacques Nestor Henri Obez lance le 6 novembre 1880 à Douai
L’Echo commercial et industriel, hebdomadaire imprimé
d’abord à Lille, puis à Douai. En 1883, il transfert ses bureaux
à Roubaix où le journal devient L’Echo commercial, industriel
et économique
.

J.-P. V.

Source : AD Nord, 1T
222/7.


OUDART
Fernand
(Le Cateau, 11 septembre 1874 – Roubaix, 3
janvier 1941)

Journaliste

Né au Cateau-Cambrésis, Fernand Oudart fait ses études au grand
séminaire de Cambrai. Pendant deux ans, il est professeur au collège
de Bavay. En 1896, il change d’orientation en entrant comme
rédacteur au Journal de Roubaix. Il le quitte pour l’édition
roubaisienne du Grand Echo du Nord pour laquelle il travaille
durant trente-deux ans.

Membre fondateur de l’Association professionnelle des journalistes
du Nord, il en était le secrétaire général depuis 1939.

J.-P. V.

Sources :
L’Echo du Nord, 5
janvier 1941 ;
Le
Journal de Roubaix,
4
janvier 1941.


OUDART Jean (Chéreng, 14 avril 1920 – Lille, 17 mars
1986)

Directeur
général

Entré à La Voix du Nord le 1er mars 1945 comme
comptable, Jean Oudart mène de pair à la faculté de droit de Lille
des études pour obtenir le diplôme d’expert-comptable.

Nommé chef du service comptable en 1962, il devient administrateur
adjoint quatre ans plus tard. Le 1er juin 1978, il est
nommé directeur général de La Voix du Nord lors de
l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires et du
conseil d’administration, pour faire barrage à Robert Décout,
rédacteur-en-chef. Il entre au conseil d’administration en avril
1979. Il quitte le journal en 1982 à la suite de sérieux ennuis de
santé.

Jean Oudart a connu et a été un acteur de l’évolution d’une
entreprise passée de 200 à 1 200 personnes, d’un journal
dont le tirage a été multiplié par quatre, atteignant 400 000
exemplaires en 1982. Il meurt le 17 mars 1986, à la suite d’une
intervention chirurgicale.

E. H.

Sources : Presse
Actualité
, n°
147, juin-juillet-août 1980 ; 
La
Voix du Nord
17
mars 1986.