DANCHIN Albert (Lille, 26 octobre 1884 – Grenoble, 5 mai 1941)
Critique
musical, agent d’assurances
Fils de l’avocat lillois François Emile Danchin, Albert Jean
François Joseph Danchin s’orienta
naturellement après l’obtention de son baccalauréat vers des études de
droit. Après la soutenance de sa thèse, il devint directeur d’assurances dans
sa ville natale.
Passionné
de musique, il fut président du comité de propagande pour cet art. A ce titre,
il prit part à toutes les grandes manifestations
musicales organisées dans la région Nord-Pas-de-Calais. Auteur de plusieurs ouvrages dont L’Exploitation théâtrale et la
municipalité et Une Saison théâtrale à Lille 1843-1844, il
fut également critique théâtral du Grand Echo durant
l’entre-deux-guerres.
Capitaine
au service du chiffre pendant la Seconde mondiale, il est démobilisé en 1941. Il
meurt quelques semaines plus tard à l’âge de 56 ans, le 5 mai 1941. Titulaire de la croix de Guerre, Albert Danchin était également
chevalier de la Légion d’honneur.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, 1Mi EC 350R041 et 3 E 15283 ; Le Grand Echo du Nord, 14 mai 1941.
DANJOU
Jules (?, 19 mai 1921
– Lambersart, 29 janvier 2007)
Journaliste
Jules Danjou fit ses
premières armes dans le journalisme comme correspondant à
Lomme-Lambersart pour le quotidien lillois La Croix du Nord où
il fut, par la suite, intégré comme journaliste. Jules Danjou gagna
le 1er novembre 1965 la rédaction tourquennoise de
Nord-Eclair. Le 15 novembre 1970, il était embauché à La
Voix du Nord où il travailla jusqu’à son départ en retraite,
en 1982, comme localier dans la banlieue lilloise.
J.-P. V.
DANQUIGNY Jean
(Cambrai, 18 mars 1906 – Calais, décembre 1989)
Journaliste,
imprimeur
Né le 18 mars 1906, à
Cambrai, Jean Danquigny fut d’abord journaliste avant de devenir
imprimeur. Il fut, jusqu’en 1939, rédacteur à L’Indépendant
installé place au Bois à Cambrai. Cette année-là, il reprit
l’imprimerie Benoît à laquelle il donna son nom, et qu’il
dirigea jusqu’à sa retraite.
Jean Danquigny fut
également le président de la période la plus glorieuse de l’ACC
section football. Entré au comité directeur du club en 1928, il en
devint successivement secrétaire, vice-président avant d’être
élu président en 1935. Il le resta jusqu’à 1970, période durant
laquelle le club se distingua plusieurs fois en coupe de France
notamment en 1963 où il atteignit les huitièmes de finale, et
disputa la finale du championnat de France amateur en 1967.
Retiré à Calais, Jean
Danquigny est mort à l’âge de 83 ans.
J.-P. V.
Source :
« L’A.C.C. a perdu le président de ses glorieuses années :
Jean Danquigny », La
Voix du Nord, édition
de Cambrai, 8 décembre 1989.
DANTEN Emile (Paris, 5 juillet 1851 – Arras, 13 octobre 1906)
Journaliste
Né le 5 juillet 1851 à Paris, Paul Emile Danten est le fils de Louis
Emile Alfred Danten, originaire d’Arras.
En août 1876, il devient rédacteur en chef du quotidien
royaliste Le Pas-de-Calais, fondé à Arras en octobre 1870 et édité par
la Société du Pas-de-Calais. Il le reste
jusqu’en octobre 1887, alors que Paul-Marie Laroche a pris la direction du
journal deux ans plus tôt. Parallèlement, Danten est rédacteur en chef
du Pas-de-Calais hebdomadaire et de Somme hebdomadaire créés en 1878 et 1883 par la Société du
Pas-de-Calais.
Pendant plus d’une dizaine
d’années, Danten se montre un adversaire
acharné de la République, « débord[ant], selon la police, de rage et de
fiel de [la] voir se consolider ».
Gambetta et Jules Ferry sont ses cibles préférées. En 1883, il fait partie de
la délégation de la presse du Nord et du Pas-de-Calais présente aux funérailles
du comte de Chambord.
En 1891, pressenti par le chanoine Joncquel pour devenir
rédacteur en chef de La Croix d’Arras, de
l’Artois et des pays houillers, il est écarté pour ne pas déplaire à Paul
Marie Laroche, devenu patron du Courrier
du Pas-de-Calais et de l’hebdomadaire Le
Pas-de-Calais.
Il meurt à Arras le 13 octobre 1906 à
l’âge de 55 ans.
J.-P. V.
Sources :
AD Pas-de-Calais 1J 1633 ; J.-P. Visse, La Presse arrageoise 1788-1940,
Société des Amis de Panckoucke, 2009.
DARIMON Alfred
(Lille, 18 décembre 1817 – Paris, 1er octobre
1902)
Journaliste, député
Fils d’un perruquier
lillois, Francis Joseph Darimon, et de Sophie Isabelle Hornez, Alfred
Darimon naît dans un milieu modeste. Il travaille pendant deux ans
aux Archives départementales du Nord sous la direction du docteur Le
Glay. Il publie dans La Revue du Nord, collabore au journal Le
Nord, fonde, avec Pierre Legrand père, le périodique littéraire
Jeanne Maillotte, puis crée la première Abeille lilloise.
Journal littéraire, artistique, théâtral, agricole et commercial
(1847-1853). Parti à Paris, il est secrétaire de Prudhon
et collabore à divers journaux. En 1848, il est un des principaux
rédacteurs du Peuple, fondé par le même Proudhon. Après la
disparition de cette feuille, il devient rédacteur en chef de La
Voix du peuple, puis du Peuple de 1850. En 1854, Darimon
écrit dans La Presse de Girardin des articles à caractère
économique, et résume sa pensée, qui aurait été en grande partie
celle de Girardin, selon Vapereau, dans un ouvrage intitulé La
Réforme banquière (1867, in-8).
Candidat de
l’opposition démocratique à Paris (7e circonscription)
en 1857, il est élu au Corps législatif à une assez forte
majorité. Il fait partie du « groupe des cinq » qui,
plutôt que de démissionner, comme le faisaient les élus de
l’opposition pour ne pas avoir à prêter serment à l’Empire,
préfère siéger et prêter ledit serment. Il est réélu en 1863.
En 1864, il soutient Émile Ollivier, alors rapporteur de la loi sur
les coalitions, et se rapproche peu à peu du gouvernement. Il n’ose
pas se représenter en 1869. Il est nommé consul à Rotterdam la
même année. Darimon était chevalier de la Légion d’honneur
depuis 1865. Il meurt dans le dénuement en 1902.
B. G.
Source :
Vapereau, G., Dictionnaire
universel des contemporains contenant toutes les personnes notables
de la France et des pays étrangers…,
4e
éd., Paris, Hachette, 1870.
Cf. Robichez.
DASSONVILLE Paul,
Émile, (Lille, 5 décembre 1885 – Lille, 21 janvier 1952)
Journaliste militant
Paul Dassonville était domicilié, avant la Première Guerre mondiale, à
Friville-Escarbotin (Somme) où il vivait en concubinage avec sa
compagne et les deux enfants qu’il avait eus d’elle. Il
collaborait à cette époque au journal régional Le
Combat
(Tourcoing, Lille, Roubaix, 1905-1914). Considéré
comme anarchiste notoire par la police, Dassonville fut arrêté pour insoumission dès le début des hostilités. Tout
d’abord interné dans un dépôt de l’infanterie, il fut ensuite
affecté dans une mine travaillant pour la Défense nationale,
probablement à Trignac (Loire-Inférieure).
DAVID Alidor (Caestre, 14 mai 1838 – Béthune, 23 mai 1902)
Imprimeur, patron de presse
Né dans les Flandres françaises en 1838, Charles Hector Alidon David
exerça son activité professionnelle dans le Pas-de-Calais. En juin 1879, David reprend
le Journal de Béthune, fondé en
juillet 1849 par le libraire Reybourbon. Il en assure la direction jusqu’à sa
mort en 1902. David fut également l’imprimeur du Libéral édité par le Comité conservateur d’octobre 1880 à août
1881.
J.-P. V
Sources :
AD Pas-de-Calais, 3 E 119/102 ; Jean-Paul Visse, La Presse du bassin
minier du Pas-de-Calais, Société des Amis de Panckoucke, 2009.
DAUREL Jacques
Cf. Lardeux Félicien.
DAVID Alphonse ( Dunkerque, 16 août 1878 – Lille, 10 janvier 1940)
Médecin, enseignant
Fils de l’imprimeur Alidor David, Alphonse
Marie Auguste David choisit une autre voie que son père : la médecine et
son enseignement. Professeur à la faculté libre de médecine de Lille et à l’école
des infirmières, il est également médecin chef du dispensaire antituberculeux
de Lille. En 1914, il est mobilisé comme médecin-major. Parallèlement, il
secrétaire général du Journal des sciences médicales de Lille édité de
1878 à 1981 par la faculté libre de médecine.
Membre de plusieurs sociétés lilloises, il
marque un intérêt tout particulier pour les arts et sera chroniqueur musical au
quotidien La Croix du Nord.
Son engagement professionnel lui vaut d’être
nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1931 et de recevoir la médaille de
vermeil des épidémies ; son dévouement
au service des œuvres religieuses d’être fait chevalier de l’ordre de
Saint-Grégoire-le-Grand.
Le professeur Alphonse David meurt à Lille
à l’âge de 61 ans.
J.-P. V.
Sources : AD Nord, 3 E 18350 ; Le Grand
Echo, 14 août 1931 et 11 janvier 1940 ; La Croix du Nord , 11
janvier 1940.
DAVID Auguste (Caëstre, 21
novembre 1832 – Hazebrouck, 6 juin 1913)
Journaliste, imprimeur
Auguste Charles Aimé David naît à Caëstre le 21 novembre 1832. Son
père Ancôme Anthime Aimé David est propriétaire et chef de bataillon de la
garde nationale. En 1868, Auguste David devient
propriétaire de L’Indicateur d’Hazebrouck
et de son imprimerie qu’il dirige
jusqu’en 1899. Au début des années 1880, la police le décrit comme « très hostile aux institutions
républicaines » et « très riche » à la suite d’un
« héritage de plus d’un million de francs à titre de cousin de Mlle Van
Kempen d’Arnèke ».
Très impliqué dans la vie de la ville, il est élu conseiller
municipal en 1884 et le reste jusqu’en 1912. Parallèlement, il est président ou
membre de plusieurs associations : fédération des archers du Nord, de la
musique communale d’Hazebrouck, Société Saint-Sébastien, Comité flamand. Il est
également trésorier de la Commission Van Kempen d’Arnèke.
Il meurt le 6 juin 1913, sa femme meurt quelques mois plus tard.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, 5 Mi 035 R 008, 3 E 3939, 1T 222/11 ; Le Grand Echo du Nord,
9 juin 1919.
DAVID Henri (Béthune, 20 août 1880 –Versailles, 19 mars 1966)
Journaliste, Patron de
presse
Fils
de l’imprimeur Alidor David, Henri David,
étudiant en droit et en lettres, fait ses
premières armes dans le journalisme à la fin du xixe
siècle. A la mort de son père, en 1902, il prend sa succession à la tête du Journal de Béthune. En 1905, il reprend Le Patriote de L’Artois créé à Béthune
en 1902. Deux ans plus tard, il imprime La
Plaine de Lens qui fournira une grande partie de son contenu au Patriote de l’Artois.
Après la Première Guerre, dans l’esprit d’union nationale qui règne
à l’époque, il remplace l’ensemble des périodiques politiques locaux qu’il
éditait en 1914 par un seul titre, L’Avenir
de l’Artois. En 1922, il cède son affaire à Célestin Basin.
Militant
catholique, il assurait depuis 1902, la gérance du bulletin L’Union de la Jeunesse catholique de
l’arrondissement de Béthune dont il est le président. « Un des animateurs les plus fougueux du mouvement
familial dans la région du Nord », selon Robert Hennart, il fonde
le mensuel La Voix de la famille dont
la diffusion sera nationale. En 1933,
secrétaire-directeur de la délégation nationale des APEL (Associations des
parents de l’enseignement libre), il prend également la direction de leur
périodique Ecole et liberté, organe des droits familiaux, lancé à
50 000 exemplaires.
Ami
de longue date de Paul Verschave, directeur de la section de journalisme des
facultés libres de Droit et de Lettres de l’université catholique de Lille, il
assure, avec Jules Dassonville, directeur de « La Presse régionale »
l’essentiel des travaux pratiques de la nouvelle institution lors de sa
création en 1924. Par ailleurs, il assume pendant
plusieurs années la présidence, puis la vice-présidence du conseil de gérance
de Radio PTT-Nord.
J.-P. V.
Sources : Robert Hennart, « Paul Verschave et l’Ecole supérieure
de journalisme de Lille », Les
Pays-Bas français, 1980, p. 204 ; La Croix
du Nord, 7 et 21 septembre 1933, plusieurs numéros du Grand Echo du Nord.
DAVID Marc (Armentières, 1er octobre 1878 – Lille, 3 juillet 1916)
Journaliste
Fils de Jean-Baptiste David et Catherine Roland, Marc Alexis David
est né le 1er octobre 1878 à
Armentières. Epousant la profession de journaliste, il est rédacteur à L’Echo du Nord. Il meurt à l’âge de 38 ans le 3 juillet 1916 à Lille.
En 1921, Emile Ferré, revenant sur la confection de sacs pour les Allemands
pendant la guerre, le décrit comme « extrêmement dévoué, débrouillard dans
la meilleure acceptation du terme, très répandu à Lille, qui voyait tout, qui
savait tout ».
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, 3 E 15409 ; Emile Ferré, Croquis et notes d’occupation…, p. 365, Emile Ferré, « L’affaire des sacs à terre en cour
d’assises, Le Grand Echo du Nord, 1er juillet 1921.
DEBERLES Kléber
(?, 6 février 1923 – ?, 14 mai 2015)
Journaliste
Kléber Deberles
commence sa carrière à Nord-Eclair avant de rejoindre, en
février 1948, l’édition de Bruay-en-Artois de La Voix du Nord.
C’est au sein de cette rédaction qu’en 1971, il suit pendant de
longues semaines l’affaire dite de Bruay. En 1977, il devient chef
d’édition dans cette même ville, poste qu’il occupe jusqu’à
sa retraite en 1988.
Alors qu’au début
des années 1980, les chevalements et les bâtiments des mines de
Bruay commencent à disparaître, Kléber Deberles envisage la
préservation du site. Concurrencé par le projet des Houillères à
Lewarde, il doit revoir ses ambitions à la baisse, mais n’en fonde
pas moins le musée de la mine de Bruay dont il est le président
jusqu’à sa mort en mai 2015.
Elu secrétaire de
l’Association des journalistes professionnels du Pas-de-Calais, il
en devient président en 1968 et le reste pendant plus de vingt ans.
C’est sous sa présidence qu’est organisé le concours « Presse
à l’école » dont l’idée servira d’exemple aux
premières actions de presse à l’école.
Vice-président de
l’Association Mémoire de la Résistance, Il est l’auteur de deux
ouvrages qui font référence 1940, la terrible année et La
Grande Epopée des mineurs. Il était chevalier dans l’ordre
national du Mérite.
E. H.
DEBIEVRE Eugène
(Lille, 12 février 1852 – Lille, 7 août 1909)
Bibliothécaire de la
ville de Lille à partir de 1884, Eugène Debièvre collabora à
L’Echo du Nord sous le nom de Delille. Erudit, secrétaire
de la commission historique du Nord, membre de la société des
sciences et de la commission du musée de Lille, il est l’auteur de
plusieurs publications sur l’histoire de sa ville natale.
Parallèlement, Eugène Debièvre consacra une partie de sa vie au
commerce et à l’industrie. Il était notamment secrétaire du
comité linier.
Conseiller municipal de
Lille de 1881 à 1884, il fut vice-président de la commission
scolaire et de la caisse des écoles, mais aussi délégué cantonal.
Ces diverses fonctions au service de l’enseignement lui valurent
d’être nommé officier de l’Instruction publique.
Il meurt le 7 août
1909, après une courte maladie, à l’âge de 58 ans.
J.-P.
V.
Sources :
Dictionnaire
biographique du Nord,
1893 ; Le Grand
Echo du Nord de la France,
9 août 1909.
DE BRABANDER Charles
(Lille, 10 mai 1877 – Roubaix, 23 octobre 1938)
Cabaretier-coiffeur,
journaliste
Lillois, Charles De
Brabander adhéra très jeune, dès 1891, au POF (Parti ouvrier
français de Jules Guesde). Il vint s’installer à Roubaix comme
cabaretier-barbier et vendeur de livres à l’occasion. En mai 1909,
il fonda La Bataille avec Mahu et Henri Deschamps. Après la
guerre, Jean Piat, qui a travaillé avec De Brabander à La
Bataille ouvrière, écrit : « La rédaction, bénévole
[de La Bataille], est animée par De Brabander […] C’est
sur un coin de table de son salon de coiffure, entre deux barbes ou
deux coupes de cheveux, qu’il écrit ses chroniques. Il signe
tantôt de son nom, tantôt de l’un de ses pseudonymes, Chander ou
Père La Griffe. Sa plume acérée et spirituelle, fait merveille. »
De Brabander, élu au
conseil municipal, devient adjoint aux finances de Lebas, de 1912 à
sa mort, en 1938. Chargé du ravitaillement en 1914-1915, il est
déporté à Güstrow, en qualité d’otage, après avoir invité
les Roubaisiens à refuser de travailler pour les Allemands. Libéré
en 1916, il est réinterné trois mois plus tard, libéré, puis
arrêté de nouveau.
Après l’armistice,
il participe au lancement du Cri du Nord, et des régions libérés,
puis du Nord et du Pas-de-Calais. Organe d’union socialiste
(Lille, 1919-1921). Il s’oppose aux communistes lors du congrès
de Tours. Après la scission, il relance La Bataille :
journal du peuple, qui devient organe officiel de la
fédération du Nord du parti S.F.I.O. En 1929, il crée avec
Louis Mahu La Bataille ouvrière : journal socialiste
hebdomadaire de Roubaix et environs (17 juin 1928- ? 1940).
Il dirige ces deux hebdomadaires jusqu’à sa mort, en 1938, sur
les marches de l’hôtel de ville où il venait de travailler, comme
chaque jour.
B. G.
Sources :
Maitron, dir., Dictionnaire
du mouvement ouvrier ; Piat,
Jean, Autant qu’il
m’en souvienne…
[Autobiographie d’un
journaliste et militant S.F.I.O.].
DEBUS Jean-Serge
(Maubeuge, 4 mai 1901 – ?, ?)
Journaliste
Licencié ès Lettres, Jean-Serge Debus entre à L’Echo du Nord en mai 1923 après son
service militaire au 146e RI à Saint-Avold où il sort sous-officier.
Il est « rédacteur chargé du grand reportage et des enquêtes ». Il
est également correspondant pour le Nord du Figaro et des journaux
anglais Daily Mail et Daily Telegraph. Parallèlement, il est
l’auteur de plusieurs ouvrages régionalistes : La Grande Leçon :
La rénovation du nord de la France, Métier d’Islande : Les travailleurs de
la mer, édités par la revue franco-flamande Mercure de Flandre, Sous le
panache de fumée noire… En juin 1924, il se marie avec Julienne Désirée
Quagebeur, secrétaire de rédaction au Grand Echo dont il divorce en
avril 1929.
Secrétaire général des Amitiés franco-anglaises dans le Nord
et des Amitiés franco-polonaises, il est, lors de l’exposition universelle organisée
en 1937 à Paris, délégué à la propagande du comité Flandre Artois Hainaut et,
lors de l’exposition du Progrès social en 1939, chargé des relations avec la
presse.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier le 22 mai 1940.
Libéré sanitaire en février 1941, il reprend son poste à L’Echo du Nord en septembre 1941. Selon sa déposition le 14 avril
1945, il a « peu d’activité au journal pendant la guerre. En fait,
affirme-t-il, pendant mes moments de loisirs, je me suis occupé de l’entraide
des prisonniers et j’ai poursuivi des études à la faculté des Lettres ». Parallèlement,
il tient, à partir de mai 1942, une chronique sur Radio-Lille, « Nos
Peintres ». En juin et juillet 1943, il est commissaire général de
l’exposition Flandre-Artois présentant au Palais des Beaux-Arts de Lille
« les œuvres des meilleurs artistes de la région ».
Les 6 septembre 1943, 7 novembre 1943 et 28 février 1944, il
rend compte, dans Le Grand Echo du Nord, de la venue à Lille de Marcel
Bucard, de l’acteur allemand Heinrich George et de l’équipe de Je suis partout. Ce qui lui est reproché
à la Libération où il est condamné à un an de prison, à dix ans d’indignité
nationale et à la confiscation de 30 % de ses biens. Jean Serge Debus n’obtient
pas le renouvellement de sa carte de presse.
D’abord correspondant régional du Figaro, il entame une nouvelle carrière au Comité
interprofessionnel du logement (CIL) créé à Roubaix par Albert Prouvost. Il est
fait chevalier dans l’ordre national du Mérite.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, W 9W 261 ; plusieurs numéros du Grand Echo du Nord.
DECHRISTE Louis Ferdinand (Douai, 21 décembre 1818 – Douai, 12 février
1896)
Imprimeur, typographe
Bien que né à Douai, Louis Ferdinand Dechristé descend par son père
d’une vieille famille alsacienne. Celui-ci, homme de confiance, lors de la
naissance de son fils, a épousé la douaisienne Rosalie Joséphine Pourret.
Ancien élève de l’Institution Saint-Jean, Louis Dechristé devient
compositeur typographe, puis imprimeur. Sortent ainsi de ses presses en 1861 le
premier numéro de Souvenirs de la Flandre wallonne. Recherches historiques
et choix de documents relatifs à Douai et la province, puis la Jurisprudence
de la Cour de Douai, en 1873 le Compte rendu de la Chambre de commerce
de Douai, à partir de 1881 la Circulaire financière de la Banque
Hippolyte Colpin qui devient L’indicateur financier, en 1882 l’Echo
commercial et industriel, en 1886 le Bulletin de la Société
photographique du Nord de la France…
Après la chute de l’Empire en septembre 1870, il participe à
l’importante éclosion de la presse politique en imprimant du 5 au 30 octobre Le
Bon Douaisien auquel succède du 1er novembre 1870 au 31 juillet
1871 le quotidien royaliste et catholique Le Petit Journal du Nord. A la
suite d’une menace de poursuites par la Société qui édite à Paris Le Petit
Journal, le quotidien douaisien devient Le Journal du Nord, imprimé
jusqu’à sa disparition par le même Dechristé.
Membre de la Société d’agriculture, sciences et arts du département
du Nord, dont il sera médaille d’or, de la Commission historique du Nord, de la
Société des amis des arts de Douai, Dechristé est aussi historien. Il multiplie
les recherches notamment sur sa ville natale dont plusieurs donnent naissance à
des publications : Souv’nirs d’un homme ed’Douai, del’ paroisse de
Wios-Saint-Albin (1863), Les Tableaux, vases sacrés et objets précieux
appartenant aux églises, abbatiales, collégiales de Douai et de son
arrondissement au moment de la Révolution (1877), Douai pendant la
Révolution (1880), Notes sur les curés constitutionnels de Douai (1885),
Notes sur Gayant et ses fêtes depuis son
rétablissement en 1801 (1886)…
Son fils Maurand Paul lui succède, mais
quelques années plus tard l’imprimerie Dechristé est reprise par Paul Delarra. Louis Dechristé
meurt le 11 février 1896.
J.-P. V.
Sources : AD Nord, 5
Mi EC 020 R045, 1Mi EC 178 R 043, Jean-Paul Visse, La Presse de
l’arrondissement de Douai, Société
des Amis de Panckoucke, 2007.
DECLERCQ Emile
( Lille, 7 août 1896 – Lille, 4 mars 1939)
Journaliste
Fils d’un inspecteur
de police, Emile Declercq vient à peine de terminer ses études
supérieures lorsqu’en 1914, il est surpris, à Lille, par
l’invasion allemande. Le 7 avril 1915, il prend le chemin de la
Hollande où, de Flessingue, il est acheminé, par l’Angleterre, à
Boulogne-sur-Mer. Le 8 mai, il s’engage volontairement, à
Fontainebleau, au 46e RI pour partir sur le front. Le 10
avril 1917, il est grièvement blessé alors qu’il combat sur le
plateau de Craonne et est cité à l’ordre de l’armée. Après sa
convalescence, il est versé au 74e RI et repart pour le
front. Sa conduite pendant la guerre lui vaut la médaille militaire,
la Croix de guerre avec palme et étoile, la médaille des
combattants volontaires et la médaille des évadés,
Démobilisé, il
revient à Lille et entre au quotidien lillois La Dépêche
comme secrétaire de rédaction. Quelques années plus tard, il est
nommé chef du service d’informations où il se consacre
particulièrement aux questions coloniales. Il se voit ainsi élevé
au grade d’officier de l’ordre de l’Etoile noire du Benin.
Parallèlement, Emile
Declercq est défenseur de la profession, soucieux de son
indépendance. Membre de la section du Nord du Syndicat national des
journalistes, « il fut, écrit Le Journal de Roubaix au
lendemain de sa mort, l’un des plus actifs constructeurs du statut
professionnel des journalistes », en même temps qu’un
conseiller écouté par l’organisation syndicale. Il était
également syndic de l’Association professionnelle des journalistes
du Nord.
Marié, père d’un
garçon, Emile Declercq était le beau-frère de Marcel Polvent,
directeur des services du Réveil du Nord. Il meurt dans sa
43e année le 4 mars 1939.
J.-P.
V.
Sources :
Le Réveil du Nord,
L’Egalite de Roubaix-Tourcoing et
Le Journal de
Roubaix du 5 mars
1939.
DECOBERT René
(Avion, 22 janvier 1932 – Tardinghem, 19 août
2007)
Journaliste
René François Joseph Decobert est
entré à La Voix du Nord le 1er août 1959.
Rédacteur responsable de l’édition de Montreuil-sur-Mer lors de sa
création en 1962, il est ensuite nommé , il a ensuite été nommé chef de l’édition arrageoise
de La Voix du Nord. En 1982, il a rejoint le siège du
journal où il a exercé jusqu’à sa retraite en 1994 les fonctions
de chef du service des informations régionales.
DECOCK René
(Annappes, 13 avril 1908 – Sevrier [Haute-Savoie], 23 janvier
1996)
Patron de presse
Ancien résistant,
membre du mouvement Voix du Nord, René Decock est devenu patron du
quotidien éponyme en 1947. Né à Annappes, il est d’abord
comptable, puis représentant pour plusieurs firmes et enfin
responsable de la Société coopérative de stockage des blés à
Lille. Bien que père de famille, il est mobilisé à la déclaration
de guerre en 1939, il combat dans les Vosges et est fait prisonnier
près de Saint-Dié. Renvoyé dans ses foyers, le 22 août 1941, il
rejoint dès septembre le réseau Pat O’Leary, puis quelque temps
plus tard, il intègre le réseau Voix du Nord dont il diffuse le
journal. En 1943, avec son frère, il travaille à l’installation
du Bureau des opérations aériennes (BOA), œuvrant pour les
services français de Londres, dont la direction pour les
départements du Nord, du Pas-de-Calais, de l’Aisne, de la Somme et
de la Seine-Maritime a été confiée à Pierre Deshayes.
Après la parution de
La Voix du Nord au grand jour, René Decock entre au conseil
de gérance du quotidien lillois, dont il est élu président le 17
janvier 1947. Il le reste jusqu’en 1968, date à laquelle la
société éditrice du journal se transforme en Société anonyme à
conseil d’administration dont il devient président. En 1988, lors
d’un nouveau changement de structure juridique, il est nommé
président du conseil de surveillance tandis que le directoire est
présidé par Jean-Louis Prévost.
C’est sous sa
présidence, marquée par de longs procès avec des résistants, que
La Voix du Nord franchit des étapes importantes : le
passage à la photocomposition en 1970, la mise en route de
l’imprimerie de La Pilaterie à Marcq-en-Barœul en 1982. Il
accompagne également la diversification de l’entreprise initiée
par Jean-Louis Prévost, président du directoire, et Gérard Minart,
vice-président.
Mort le 23 janvier 1996
à Sevrier en Haute-Savoie où il vivait depuis plusieurs années,
René Decock était titulaire de la médaille de la Résistance
(1945), de la croix du combattant volontaire, de la croix de la
Libération, il était chevalier de l’ordre de la Couronne
belge. Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1951, il avait
été promu officier en 1963, puis commandeur en 1972.
J.-P.
V.
Sources :
« René Decock, président du Conseil de surveillance de La
Voix du Nord n’est plus », La Voix du Nord, 24 janvier 1996 ; Jean-Paul
Visse, Ces Voix des
Hauts-de-France. Les quotidiens du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie
depuis la Libération, Société
des Amis de Panckoucke, 2021
DECOUT Robert
(Valenciennes, 13 août 1918 – Roubaix, le 10 février 2015)
Journaliste
« Un rédacteur
en chef soucieux de l’indépendance de son journal », « un
journaliste rigoureux », ces expressions venaient spontanément
à l’esprit de tous ceux qui ont connu ou travaillé sous la
direction de Robert Décout, lors de sa disparition.
Né le 13 août 1918 à
Valenciennes, Robert Décout fut d’abord enseignant à l’école
Saint-Jean de la Salle puis au collège Notre-Dame dans sa ville
natale. Après quelques mois à Nord Eclair, il entre à la
rédaction d’Avesnes-sur-Helpe de La Voix du Nord. Un an
plus tard, il intègre le service des informations générales à
Lille. En janvier 1953, il est nommé rédacteur en chef
adjoint, puis en avril, après le départ de Gérard d’Orgeville,
rédacteur en chef et éditorialiste, fonctions qu’il occupe
pendant vingt-sept ans. Au cours de nombreux déplacements, Robert
Décout rencontre les grands de ce monde, s’entretient avec les
célébrités du moment.
Durant cette période,
le tirage du journal dépasse les 400 000 exemplaires, fleurte
avec les 500 000 le dimanche. Avec une audience de 1 250 000
lecteurs, La Voix du Nord est le deuxième quotidien de
province. En 1968, lors d’un changement de statut de la société
éditant le quotidien et l’hebdomadaire La Voix des sports,
Robert Décout avait fait son entrée au conseil d’administration
en même temps que le directeur de l’imprimerie.
En avril 1980, il
quitte le journal à l’issue d’un conflit avec le Pdg, René
Decock. Inquiet du retard pris par le quotidien, et soutenu par les
chefs de service, il l’avait alerté sur l’urgence à accélérer
la modernisation, face à la concurrence. Il réclamait également la
nomination d’un directeur général exerçant effectivement la
fonction et s’interrogeait sur la succession éventuelle du Pdg
dont le mandat arrivait à expiration. Ce dernier avait répliqué en
dépossédant son rédacteur en chef d’une partie de ses pouvoirs,
notamment sur la rédaction, et en lui imposant une nouvelle
hiérarchie. Robert Décout reviendra sur ce conflit dans un ouvrage.
Toujours attentif à l’évolution de La Voix du Nord, il en
publiera deux autres : en 1997 l’Imposture au pouvoir où
il évoque le rachat de l’entreprise par ses salariés, La fin
d’une mystification. Plus généralement, il revient sur sa
carrière dans deux ouvrages : Ecrit sur les rouleaux de
l’instant et Des journalistes en Nord, écrit en
collaboration avec des confrères d’autres titres de la région
Nord-Pas-de-Calais.
Après son départ de
La Voix du Nord, Robert Décout est éditorialiste à La
Gazette du Nord-Pas-de-Calais. Auteur fécond, il a également
publié plusieurs ouvrages politiques dont Chronique d’une
élection bouleversante (2002) et plusieurs essais : Dieu,
le hasard, l’action ; L’alphabet de l’humain ;
Comment ils voient le monde (1989).
Officier de la Légion
d’honneur et de l’ordre du Mérite national, Robert Décout
meurt à l’âge de 97 ans.
J.-P. V.
Sources : Jean-Paul
Visse, Ces Voix des
Hauts-de-France. Les quotidiens du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie
depuis la Libération, Société
des Amis de Panckoucke, 2021 ; La
Voix du Nord, « Des
confrères en nombre et une chaude amitié autour… Des
journalistes en Nord »
et « Huit journalistes à tous les pôles de l’opinion »,
28 novembre 1986, « La mort de Robert Décout, ancien rédacteur
en chef de La Voix
du Nord », 12
février 2015.
E. Defosse devient
gérant de La Gazette de Béthune à la mort d’Ernest
Frédéric en avril 1909. Il laisse la place à R. Hénin le 4 mai
1914.
DEFRANCE André
(Tourcoing, 20 février 1917 – Le Nouvion-en-Thiérache, 11 juin 2006)
Directeur de presse
Licencié en Droit, diplômé de l’école des Hautes Etudes Commerciales, André Defrance
commence sa carrière professionnelle au Journal de Roubaix publié
jusqu’à la veille de la libération de Roubaix en septembre 1944.
Le 1er octobre 1947, il entre à Nord Eclair,
qui a pris la suite, comme secrétaire général. Quelques années
plus tard, il est nommé directeur général du quotidien. Lors de
l’arrivée de Robert Hersant à Nord Eclair en 1975, deux
sociétés sont créées : Nord Eclair Edition qui assure le
contenu du quotidien et la SA Nord Eclair qui en assure
l’exploitation (fabrication, vente,…). André Defrance devient
directeur général de cette dernière entité et membre de son
conseil d’administration. Il le reste jusqu’à sa retraite.
Lors de la création,
en 1954, du magazine hebdomadaire Semaine du Nord par la
société éditrice de Nord Eclair, il en avait également été
nommé directeur gérant.
J.-P. V.
Source :
Jean-Paul Visse, Ces
Voix des Hauts-de-France. Les quotidiens du Nord-Pas-de-Calais et de
Picardie depuis la Libération, Société
des Amis de Panckoucke, 2021.
DEFRANCE Michel
(Boulogne-sur-Mer, 8 mars 1925 – Lille, 15 mai 2017)
Journaliste
Fils d’un militant
communiste, prisonnier de guerre, Michel Defrance est arrêté le 22
juillet 1942 à Paris avec sa mère. Emprisonné, il réussit à
s’évader et rejoint, à 17 ans, la Résistance en Bretagne dans
les rangs des FTP. Lors des combats de la Libération, il est en
Seine-et-Marne où il est, à nouveau, arrêté. Tentant de s’évader
en sautant d’un camion, il est fauché par une rafale de
mitraillette qui lui brise une jambe. Hospitalisé, il réussit à
s’évader grâce à la Résistance et la complicité du personnel
hospitalier.
Revenu dans le Nord,
Michel Defrance entame une carrière de journaliste au quotidien
communiste Liberté.
Le 25 mars 2017, à
l’âge de 92 ans, il reçoit les insignes de chevalier de la Légion
d’honneur. Il meurt quelques semaines plus tard.
J.-P. V.
Sources :
« Grand Résistant, Michel Defrance (enfin) décoré de la Légion
d’honneur », La Voix du Nord, 30 mars 2017 ; « Michel
Defrance, ancien résistant communiste du Nord, est décédé », L’Humanité,
18 mai 2017.
DEFRÉMERY Charles
(Cambrai, 21 août 1822 – Saint-Valéry-en-Caux, 18 août 1883)
Orientaliste
Defrémery apprit
l’arabe et le persan. Directeur d’études à l’École des
langues orientales, membre de l’Institut, professeur d’arabe au
Collège de France, il collabora au Journal des orientalistes.
B. G.
Source : Roton, Ad.,
Histoire du
département du Nord, avec la biographie des personnages remarquables
qui en sont originaires,
Paris, G. Guérin 1890, 71 p. 18 cm.
DEGAND Henri
(Arras, 16 août 1870 – Strasbourg, 1950)
Avocat
Fils de Théodore
Charles Joseph Degand, négociant, et de Sophie Augustine Santerre,
Henri Degand fait ses études secondaires au collège d’Arras, puis
supérieures à la faculté de droit de Lille où il obtient le grade
de docteur en droit. De 1895 à 1919, il est avocat à la cour
d’appel de Douai et, à partir de 1898, il dirige le Recueil de
jurisprudence.
Mobilisé pendant la
Première Guerre mondiale, sa conduite lui vaut la croix de Guerre et
la médaille des évadés. En 1919, il devient avocat au barreau de
Strasbourg. Parallèlement, il est chargé de cours et dirige la
Revue juridique d’Alsace et de Lorraine. En 1930, il est
nommé chevalier de la Légion d’honneur. Henri Degand meurt à
Strasbourg en 1950.
J.-P. V.
Source :
Léonore, base de données de la Légion d’honneur.
DEGEORGE Frédéric
( ?, 12 septembre 1797 – Paris, 22 juillet
1854)
Journaliste
Fils d’un adjudant
major de l’armée de Hoche et d’une Béthunoise, Frédéric
Degeorge naît le 12 septembre 1797, probablement en Westphalie.
Enrôlé à seize ans dans le 2e régiment d’infanterie
de ligne, il fait les campagnes de 1814 et de 1815. Les Bourbons
rentrés en France, il quitte l’armée et regagne Béthune. En
1819, il commence son droit à Paris. Opposant aux Bourbons, il est
exclu de la faculté pour avoir participé à une manifestation
contre le changement de loi électorale accordant le double vote aux
plus fortunés. Membre de la Charbonnerie, il est notamment impliqué,
en 1823, dans une conspiration visant à soulever les soldats de
l’expédition d’Espagne contre le régime, et doit s’enfuir en
Angleterre. Le 24 mars 1824, il est condamné à mort par contumace
par la cour d’assises de Saint-Omer
Réfugié à Londres,
Frédéric Degeorge donne des cours de français, collabore aux
journaux Le Globe et La Revue encyclopédique. En
juillet 1828, l’exil lui pesant, il regagne Béthune et se
constitue prisonnier. Rejugé quelques semaines plus tard, il est
acquitté par la cour d’assises de Saint-Omer.
Le 28 septembre, grâce
au soutien de l’avocat Charles Ledru et l’aide financière de
François Corne de Brillemont et Charles Harlé d’Ophore, il fonde
le Propagateur du Pas-de-Calais, dont la devise est « le
roi et la charte ». Très vite, le journal se fait le
porte-parole des libéraux. En application des ordonnances signés
par le roi Charles X, en juillet 1930, l’autorisation de paraître
lui est retirée, ses presses sont scellées. Il ne peut reparaître
que le 4 août, Charles X ayant laissé la place à Louis-Philippe.
Très rapidement, déçu par le nouveau régime, Degeorge s’affirme
républicain et le journal est en butte à de nombreuses poursuites
qui, à chaque fois, se soldent par un acquittement. Après la loi de
septembre 1835, certains actionnaires ne consentent à payer
l’augmentation du cautionnement exigée par la loi que si le
journal modifie sa politique, ce que la rédaction refuse. En
décembre, de nouvelles poursuites sont engagées après la sortie de
L’Almanach populaire du Pas-de-Calais que la société
éditrice du Propagateur publie depuis 1834. Cette fois-ci,
elles sont fatales au Propagateur dont le dernier numéro
paraît le 31 décembre 1834.
Dès le 4 janvier 1836,
Le Progrès du Pas-de-Calais prend la suite grâce au soutien
de Corne de Brillemont et d’Edouard Degouves-Denuncques. Dès le
mois de mai, Degeorge se retrouve devant la cour d’assises. Les
poursuites continuent à bonne cadence, et, en mars 1842, le journal
affiche vingt-sept procès et… vingt-sept acquittements. Cependant
dès le mois d’août, il annonce « ne plus vouloir offrir
aucun prétexte aux ennemis de la presse patriote de [le] traduire
aux assises ». En juillet de la même année, il ouvre ses
colonnes au prisonnier de Ham, Louis-Napoléon Bonaparte, qui, en mai
1844, y publie une série d’articles sous le titre « Extinction
du paupérisme ». Le journal semble rencontrer un certain
succès ouvrant une deuxième édition et passant à la périodicité
quotidienne.
Après la révolution
de février 1848, Frédéric Degeorge est nommé commissaire du
gouvernement dans le Pas-de-Calais, le 23 avril, il est élu à
l’Assemblée constituante, mais est battu lors des élections
législatives du 13 mai. Lors de l’élection présidentielle, il
soutient Cavaignac contre Louis-Napoléon dont il ne conteste pas la
sincérité, mais dans lequel il ne voit qu’un « instrument »
aux mains de ceux qui veulent rétablir la monarchie. En 1851, pas
question d’accepter la réforme de la constitution proposée par le
prince-président et au lendemain du coup d’Etat du 2 décembre, Le
Progrès est suspendu pendant deux mois. Encore ne peut-il
reprendre sa parution, le 8 février 1852, que sur intervention de
Louis-Napoléon.
Candidat au Corps
législatif, le 29 février 1852, alors que son journal est
probablement à son zénith avec un tirage de 2 200 exemplaires,
Degeorge est battu et reprend sa place de rédacteur en chef. Le
Progrès est averti plusieurs fois, la publication des annonces
légales, source de revenus non négligeable pour tout périodique,
lui est refusée par le préfets successifs du Pas-de-Calais.
A la fin de l’année
1853, la santé de Frédéric Degeorge se dégrade. En mars 1854, il
est interné à Paris où il meurt le 22 juillet. Quelques jours plus
tard, à Arras, une foule importante assiste à ses funérailles.
Membre de l’Académie
d’Arras, Frédéric Degeorge avait également collaboré à
plusieurs journaux nationaux. En 1834, il avait lancé avec le lillois
Vincent Leleux, un éphémère journal populaire à dix centimes le
numéro, L’Union.
J.-P. V.
Sources :
André Fortin, Frédéric
Degeorge, Université
de Lille, faculté des Lettres et Sciences humaines, collection du
Centre régionale d’études historiques, n° 5, Lille, 1964 ;
Jean-Paul Visse, La
Presse arrageoise. Catalogue commenté des périodiques de
l’arrondissement d’Arras, Bapaume et Saint-Pol-sur-Ternoise,
Société des Amis
de Panckoucke, 2009.
DEGEORGE Jean (Toulon, 2 janvier 1805 – Arras, 3
août 1846)
Imprimeur
Frère cadet de
Frédéric Degeorge, Jean Degeorge succède à l’imprimeur Gustave
Souquet lorsque celui-ci quitte Arras pour s’installer dans sa
ville natale, Etaples. Il imprime successivement Le Propagateur du
Pas-de-Calais et Le Progrès du Pas-de-Calais dont son
frère est rédacteur en chef, mais aussi, à partir du 4 janvier
1834, L’Union. Journal des intérêts populaires du Nord de la
France, fondé par Vincent Leleux, propriétaire de L’Echo
du Nord à Lille, Frédéric Degeorge et Cassagneux, propriétaire
de La Sentinelle à Amiens.
Jean Degeorge est
également l’imprimeur de nombreuses brochures dont les almanachs
publiés par la société éditrice du Propagateur puis du
Progrès du Pas-de-Calais. Il meurt en 1846, sa femme Florence
prend alors sa succession.
J.-P. V.
Sources :
Jean-Paul Visse, «
L’Union, premier
journal populaire dans le Nord, Revue
du Nord, 2010/1, n° 384, p. 107-125 ; La Presse arrageoise. Catalogue commenté des périodiques de
l’arrondissement d’Arras, Bapaume et Saint-Pol-sur-Ternoise,
op. cit.
DEGREMONT Paul (Cambrai, 28 août 1882 – Cambrai, ?)
Journaliste,
Imprimeur
Entré comme apprenti
typographe chez Brunelle, imprimeur à Cambrai, après l’obtention
de son certificat d’études primaires, en 1893, Paul Constant Degrémont
travaille dans diverses imprimeries parisiennes à partir de 1910. De
retour à Cambrai en 1919, il devient typographe chez Brunelle.
Rédacteur à l’hebdomadaire La Démocratie cambrésienne,
organe du parti républicain démocratique et social (1925-1936),
il est également correspondant du quotidien lillois Le Réveil du
Nord de 1920 à 1935, année où il s’installe à son compte
comme imprimeur, rue des Bleuettes à Cambrai.
Membre du comité de
section de Cambrai de la Ligue des droits de l’Homme, il adhère à
la SFIO en 1905. Probablement après son retour dans sa ville natale, il
devient secrétaire de la section cambrésienne du syndicat CGT du
Livre.
En mai 1940, dès
l’occupation de la ville par les Allemands, il est, pendant
quelques mois, membre du comité de guerre qui a remplacé le conseil
municipal. A partir du 25 juin 1940, il publie Le Journal de
Cambrai, hebdomadaire sous contrôle allemand, dans lequel il
signe quelques éditoriaux. Cette publication cesse de paraître le
17 mars 1942. Après la Libération, il imprime L’Espoir de
Cambrai. Le 5 novembre 1945, Paul Degrémont est condamné à
trois mois de prison et cinq années d’indignité nationale.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, M 149/142, 1 W 406.
Membre de la
commission de L’Action syndicale, trésorier et rédacteur
Ouvrier mineur à Lens,
Augustin Dehay fut renvoyé après les grèves de 1902. Il se fit
alors marchand de journaux – en particulier du Grand Écho
du Nord – le matin, cordonnier l’après-midi. Il
utilisa, comme d’autres de ses collègues, une charrette attelée à
un chien pour vendre ses journaux. Il se vit refuser l’autorisation
d’utiliser son attelage par Basly, maire de Lens, après qu’un
arrêté préfectoral eut confié aux maires le soin d’accorder de
telles autorisations, tout comme Louis Level, Bernard et Tinclercq,
tous révolutionnaires et opposés à la politique de Basly. Ces
tracasseries durèrent jusqu’à ce que cet arrêté soit rapporté
le 9 janvier 1904.
Quand Dehay fut rappelé
pour une période militaire de vingt-huit jours, la mairie de Lens
lui refusa l’indemnité de 10 F qu’elle versait à tous les
rappelés, patrons compris (L’Action syndicale, 28 avril
1904). Car Dehay était aussi trésorier du Jeune Syndicat
(Fédération des mineurs du Pas-de-Calais). Membre du Parti ouvrier
de Guesde, il refusa de rallier le Vieux Syndicat de Basly, malgré
l’ordre donné aux syndicalistes socialistes par le parti après
l’unification des différents courants socialistes lors de la
création du Parti socialiste unifié en avril 1905. Tous les
récalcitrants, dont Dehay, furent exclus (L’Action syndicale,
20 janvier 1907). Ce qui n’empêcha pas Dehay de se joindre à
Dumoulin pour proposer, lors du congrès de Marseille, de rejoindre
la CGT en octobre 1908, au nom de l’efficacité.
Le 8 janvier 1906, un
article du Réveil du Nord, signé par Basly, intitulé « Au
pilori », accusa la Fédération des mineurs du Pas-de-Calais,
et donc en premier lieu Dehay, son trésorier, d’avoir détourné
une partie de l’argent recueilli pour soutenir les familles de
mineurs morts dans la catastrophe de Courrières. La Fédération des
mineurs du Pas-de-Calais demanda que l’affaire soit portée devant
un jury d’honneur. Ce dernier mit hors de cause la gestion de
Dehay, en soulignant que Basly et ses amis s’étaient dérobés, ne
pouvant apporter la preuve de leurs accusations. La Fédération des
mineurs cita alors Le Réveil du Nord et Basly à comparaître
en correctionnelle pour injures publiques et diffamation, Dehay se
joignant à l’action à titre personnel (27 janvier 1907).
À son métier de
vendeur de journaux, Augustin Dehay joignait d’autres activités
« d’homme de presse ». Il participait à la vie de
L’Action syndicale et faisait partie de la commission du
journal. Il y publia, avec Dumoulin, des communications sur la vie du
« Jeune Syndicat », et surtout signa avec Monatte,
rédacteur de L’Action directe, un long feuilleton « La
vérité sur la grève de 1906 », la grève qui suivit le drame
de Courrières, paru dans L’Action syndicale en février et
mars 1908.
Est-il besoin d’ajouter
que Dehay était membre de la libre pensée « Ni dieu ni
maître » de Lens ?
B. G.
Sources :
les numéros cités de L’Action
syndicale (lisible
dans Gallica) ; Maitron, Dictionnaire
biographique du mouvement ouvrier…
DEHERRIPONT Jean (Tourcoing, 30 septembre 1897 – Lille, 12
janvier 1970)
Journaliste
Fils de Charles Deherripon, employé de
commerce, et de Marie Rousseau, Jean Désire Marie Joseph Deherripont est né le
30 septembre 1897 à Tourcoing. Elève au lycée Saint-Joseph à Lille, il évacue
avec sa famille à Boulogne-sur-Mer quelques semaines après la déclaration de la
guerre 1914-1918.
Incorporé le 7 août 1916 au 127e
RI, il passe successivement au 43e RI, au 220e RI. Cité
plusieurs fois à l’ordre du régiment, il est blessé le 19 août 1918. Sa
conduite lui vaut la Croix de guerre et la médaille militaire.
Démobilisé en août 1919, il est employé
au Comptoir central des achats pendant un an, il travaille ensuite avec son
père dans l’entreprise familiale jusqu’en septembre 1923 où il devient
directeur commercial de la succursale lilloise de la maison d’édition Casterman,
Il entre au Grand Echo du Nord
comme reporter fait-diversier en septembre 1929.
Lors de l’invasion allemande de 1940, il
quitte Lille le 17 mai et il s’établit à Bagnoles-de-l’Orne où il séjourne
/pendant deux ans. En juin1942, il reprend son poste au Grand Echo du Nord.
Dès 1942, il participe à la Résistance
notamment au sein du mouvement Libération. En septembre 1944, il entre à La Voix du Nord où il est nommé
chef des services régionaux.
J.-P. V.
Sources : AD Nord, 1 Mi EC 599 R037, 1R 33 63,
3 E 15703, 9 W 261, pièces 46 et 84.
DELABRE Léon (?, ? – ?,?)
Cultivateur
Frère du maire de Rumilly-en-Cambrésis et conseiller
d’arrondissement, Léon Delabre est rédacteur en chef du journal électoral L’Avant-garde. Organe
quotidien de l’agglomération républicaine et socialiste du Cambrésis lancé
en février 1900 par le Parti ouvrier français à l’occasion des futures
élections. Il est destiné, selon la police, à combattre la politique
républicaine du sénateur-maire de Cambrai, Paul Bersez.
Secrétaire du groupe socialiste de
Rumilly, N-Léon Delabre a déjà été plusieurs fois candidat lors des élections
au conseil général et au conseil d’arrondissement lors des années précédentes,
notamment en 1895 contre son propre frère.
Agronome, N-Léon Delabre est membre de la
Société des agriculteurs du Nord.
J.-P. V.
Sources : AD Nord 14 février 1900 ;
plusieurs numéros du Grand Echo du Nord et du Réveil du Nord.
DELAHOUSSE Henri ( ?, 1871[?] – Saint-André, 1er
mars 1953)
Journaliste
Henri Delahousse fut rédacteur à La Croix du Nord. En
1930, il reçoit la médaille d’argent de l’Education physique des mains d’Henri
Jooris.
Il meurt à Saint-André-lez-Lille le 1er mars 1953 à
l’âge de 82 ans.
Source :
La Croix du Nord, 1er novembre 1930 et 3 mars 1953.
DELANNOY Aristide
(Béthune, 1874 – Paris, 1911)
Peintre, dessinateur
de presse
Peintre – il
étudie avec Pharaon De Winter –, et dessinateur de presse,
Delannoy a travaillé pour de nombreux journaux parisiens, journaux
légers : Le Frou-frou, le Sourire, La Vie pour rire
etc., ou engagés : L’Assiette au beurre, L’Humanité,
L’Almanach de la Révolution, La Guerre sociale, Le Libertaire
etc.
Deux séries de dessins
intéressent directement la région : Notre-Dame de l’Usine
(Roubaix) et celle sur la catastrophe de Courrières, parues dans
L’Assiette au beurre.
B. G.
Source :
Un crayon de
combat : Aristide Delannoy,
introduction Henri Poulaille, Saint-Denis, Le Vent du ch’min, 1982,
160 p., nombreuses reproductions, 1 photo de Delannoy en front.
Journaliste
Delarue est rédacteur
au quotidien le Progrès du Nord à partir de juin 1909. Il
vient de Douai.
Source :
AD Nord.
DELASSUS, abbé
Henri (Estaires, 12 avril 1836 – Saméon, 6 octobre 1921)
Prêtre, journaliste
Ordonné prêtre le 29
juin 1862, Henri Delassus est nommé vicaire de la paroisse
Saint-Géry à Valenciennes. En 1869, il rejoint la paroisse
Sainte-Catherine à Lille, puis en juin 1872 celle de La Madeleine.
En 1870, il fait
connaissance de l’abbé Clarisse, propriétaire de La Semaine
religieuse de Cambrai qu’il a fondée en 1866. Ce dernier
l’invite à participer à sa revue et lorsque, malade, il ne peut
continuer sa tâche, il demande à Mgr Régnier, archevêque de
Cambrai, de nommer Henri Delassus à la tête du périodique.
Le 25 septembre 1874,
déchargé du vicariat de La Madeleine, Henri Delassus devient
chapelain de Notre-Dame de la Treille à Lille qu’il ne quittera plus. Il prend en charge La
Semaine religieuse de Cambrai que l’archevêque lui a demandé
d’acheter. Inspiré par l’exemple du jésuite Augustin Barruel,
qui, au xviiie
siècle, pour combattre les ennemis de la foi, publia Le Journal
ecclésiastique, il est à la fois le propriétaire et le
rédacteur d’un organe qui tire à 4 000 exemplaires et dont
la notoriété dépasse les limites de l’archevêché de Cambrai. Il le restera jusqu’à la Première Guerre mondiale.
Inspiré par les
philosophes traditionnalistes tels que Louis Bonald, Joseph de
Maistre ou Frédéric Le Play, il fait de sa publication « un
bastion contre le libéralisme, le modernisme et toutes les formes de
la conspiration antichrétienne dans le monde ». Contre-révolutionnaire, il prône la restauration de la famille,
défend une société basée sur la hiérarchie et l’autorité.
Antisémite, il dénonce également « les infiltrations
collectivistes » à l’intérieur du catholicisme social.
Auteur de nombreux
ouvrages, dont le plus connu est probablement La Conjuration
antichrétienne, il reçoit, à l’initiative du pape Pie X, le
titre de docteur en théologie honoris causa de l’Université
catholique de Lille.
Chanoine honoraire de la cathédrale métropolitaine
de Cambrai, il est élevé à la dignité de pronotaire apostolique en 1904. Lors
de la division du diocèse de Cambrai, il devient le premier doyen du chapitre de
la cathédrale du nouveau diocèse de Lille.
J.-P. V.
Sources : Louis Medler, Face à
la conspiration antichrétienne, Mgr Henri Delassus (1836-1921). Un maître
contre-révolutionnaire, Editions du SEL, 2005 ; « Mgr Henri
Delassus », La Croix du Nord, 8 octobre 1921.
DELATTRE-GOURDIN
(?, ? – ?, ?)
Imprimeur
Libraire et imprimeur à Lens,
Delattre-Gourdin est chargé de la fabrication du Régional en
1910-1911.
DELCAMBRE Julien
(?, ? – ?, ?)
Industriel, ingénieur
et mécanicien lillois, co-inventeur avec James Young de la première
machine à composer utilisée dans une imprimerie en 1840.
Sources :
Dictionnaire
encyclopédique du livre,
Éditions du Cercle de la librairie, 2002 ; Grelle, Bernard,
« La pianotype, une invention lilloise ? »,
L’Abeille,
n° 12, septembre 2009, p. 15.
DELCLOQUE
Jean-Baptiste Théophile (Lillers, 24 mai 1804 – Meudon, 24
décembre 1863)
Libraire,
journaliste
Libraire à Béthune
depuis janvier 1842, Théophile Delcloque est présenté en 1848 par
le préfet du Pas-de-Calais Degouves-Denuncques comme « un
homme qui ne s’est fait connaître que par la violence et
l’exagération de ses propos ». Capitaine de sa compagnie de
la garde nationale, il vient de refuser de s’associer aux
félicitations adressées à celle de Paris « pour sa noble
conduite dans la journée du 15 mai » où les républicains qui
tentaient de prendre l’Hôtel-de-Ville avaient été chassés. Quelques
semaines plus tôt, le 23 avril, il s’était présenté, en vain
comme candidat radical, aux élections à la Constituante.
Le
4 septembre 1850, partisan de « la république sociale », Delcloque,
publie un bihebdomadaire Le Furet. imprimé
chez Desavary. Poursuivi par la justice dès octobre pour défaut de brevet de
libraire, son journal n’y survit pas et disparaît au bout de soixante-quinze
numéros. Cependant, si malgré un appel à Saint-Omer, sa librairie est vidée sur
ordre du préfet, Delcloque réussit à la rouvrir. S’étant pourvu en cassation,
il est, en 1851, relaxé, « l’exercice de la profession de libraire sans
brevet ne le rend[ant] passible d’aucune peine et n’autoris[ant] contre lui que
des moyens administratifs ».
Par
la suite, il quitte le Pas-de-Calais, il se marie le 1er avril 1859
à Paris avec Claudine Girard. Il meurt à l’âge de 60 ans à Meudon où il est
déclaré propriétaire.
J.-P. V.
Sources : Jean-Paul Visse, La Presse du bassin
minier du Pas-de-Calais, Société des Amis de Panckoucke, 2010 ; Journal du Palais, 1er juillet 1851 ; AD
Pas-de-Calais, 5MIR 516/6 ; AD Hauts-de-Seine, E_NUM_MEU262.
DELCROIX Jean
(Cambrai, 10 décembre 1939 – Cambrai, 6 juin 1998)
Journaliste
Au terme de son service
militaire effectué en Algérie au sein d’une unité de
parachutistes, Jean Delcroix est entré à « La Voix du
Nord » en 1962. Durant la majeure partie de son cursus, il
a été attaché à la rédaction locale de Cambrai. Dans les mois
qui ont précédé son départ à la préretraite, il a appartenu à
la rédaction locale d’Arras de ce journal.
M. L.
DELEBECQUE Marie
Pierre Alphonse (Carvin, 4 novembre 1804 – Cambrai, 18 août
1867)
Avocat, journaliste,
député
Cousin de Robespierre,
Marie Pierre Alphonse Delebecque est avocat stagiaire lorsqu’il
devient, en 1832, rédacteur en chef du Libéral de Douai.
Succédant à Martin Maillefer, il le reste jusqu’en 1848. Il est
membre des journalistes patriotes et participe ou soutient la
parution de L’Union. Journal populaire à deux sous. Sous la
monarchie de Juillet, il est poursuivi en justice, son journal est
même interdit de parution pendant plusieurs mois.
Lors du banquet
organisé à Lille le 7 novembre 1847 en faveur d’une révision de
la loi électorale, le Douaisien se retrouve du côté des plus
radicaux : Bianchi, Delescluze, etc., qui entourent le
républicain Ledru-Rollin.
Après la révolution
de février, il est nommé sous-préfet de Cambrai, puis il est élu
député du Nord à l’Assemblée législative le 13 mai 1849. Il
abandonne la vie politique après le coup d’Etat de décembre 1851.
Il revient à Douai où il s’inscrit au barreau.
En janvier 1843, il
avait lancé un mensuel intitulé Jurisprudence de la cour royale
de Douai qu’il rebaptise, sous l’Empire, Jurisprudence de
la cour impériale de Douai et dont il assure la direction
jusqu’à sa mort. Il meurt à Cambrai en 1867.
J.-P. V.
Sources :
Lepreux Georges, Nos
journaux, op. cit., p.
186 ; Le
Libéral de Douai,
ADN 1T 222.
DELECOURT Joseph
(?, ? – ?, ?)
Journaliste
Ancien professeur à
l’institution de Marcq-en-Barœul, Joseph Delecourt né en 1822 à Cysoing, est
de sensibilité « légitimiste et cléricale ». En
juillet 1856, il entre au quotidien La Vérité puis en octobre 1860 passe au Propagateur du Nord et du
Pas-de-Calais (1860-1883). Père de six enfants, sa position est,
selon la police « précaire ».
J.-P. V.
Source :
AD Nord, 1T 222/18, n.d.
DELECROIX Henri
(Lille 5 avril 1923 – Lille, 3 décembre 1981)
Reporter photographe
Entré à La Voix du
Nord le 1er octobre 1952, Henri Delecroix y a exercé
le métier de reporter photographe pendant près de trente ans. La
qualité de son travail lui avait valu très rapidement le prix
régional du meilleur reportage, tandis que ses images de sport
avaient été récompensées par la médaille de la Jeunesse et des
Sports.
DELEHELLE Amant
( ?, ? – ?, ?)
Directeur de la
« Sécurité Auchelloise », Amant Delehelle est
correspondant de La Défense (1903-1912), du Petit
Béthunois, du Réveil du Nord. Il collabore également au
Petit Auchellois (1908-1914).
Source :
Jean-Paul Visse, La
Presse du bassin minier du Pas-de-Calais, Société
des Amis de Panckoucke, 2010.
Journaliste
En 1850, O. Delelis
collabore au Furet. de Jean-Baptiste Delcloque.
DELERUE Jacques
(Roubaix, 14 juin 1928 – Lambersart, 4 mai 1990)
Journaliste
Etudiant à L’Ecole
supérieure de journalisme de Lille, Jacques Delerue était entré
dès 1949 à La Croix du Nord comme secrétaire de rédaction.
Le 1er avril 1959, il avait rejoint le service des
Informations générales de La Voix du Nord.
Parallèlement, Jacques
Delerue enseigna le secrétariat de rédaction et la mise en page à
des générations d’étudiants. Il s’investit également dans de
nombreuses associations, notamment le Secours catholique et, en
faveur des mal-logés, au sein du Plan d’action contre les taudis
(PACT).
Admis à la retraite le
31 mars 1990, il est mort quelques semaines plus tard, le 4 mai 1990.
J.-P. V.
Source :
La Voix du Nord,
6 mai 1990.
DELESALLE Edouard
(Lille, 7 mai 1857 – Paris, 18 juillet 1917
Publiciste
Né le 7 mai 1857 à
Lille, Edouard Delesalle exerce, comme son père, le métier de
marchand de papiers peints dans sa ville natale 18, rue des Chats
bossus.
Dès 1879, il entre
dans la lutte politique. Lors des élections municipales de 1880 et
de 1884, il soutient les candidats radicaux, contre la liste de Géry
Legrand. En plein boulangisme, lors des élections de 1888, il défend
l’alliance de tous les républicains.
Quatre ans plus tard,
il est candidat pour la première fois sur une liste radicale et
socialiste. En 1896, il réussit à se faire élire conseiller
municipal sur une liste d’alliance entre les socialistes et les
radicaux qui porte le socialiste Gustave Delory à la mairie de
Lille. En 1900, il devient même adjoint délégué aux Finances.
Membre du Parti
ouvrier, il en est exclu en 1901 pour avoir préconisé l’alliance
de toutes les forces socialistes. Il devient alors membre du Parti
socialiste français.
En novembre 1889,
Delesalle fonde le quotidien lillois Le Réveil du Nord, « organe radical qui, selon la police,
devient le moniteur officiel du syndicat des mineurs du Nord et du
Pas-de-Calais ». Mis en difficulté après plusieurs procès,
le journal fusionne avec Le Travailleur, l’hebdomadaire du POF, et
il prend, en mars 1894, le sous-titre de « journal
d’union socialiste ». Le déficit comblé par Edouard
Delesalle, celui-ci en devient, selon l’expression de la police
« de fait même le propriétaire ».
Durant la Première
Guerre mondiale, Edouard Delesalle quitte le Nord. Il meurt à Paris
le 18 juillet 1917.
J.-P.V.
Sources : AD
Nord, 1T 222/23, « Edouard Delesalle », La
Vie flamande illustrée,
n° 2, 31 janvier-7 février 1903,
p. 2.
DELEUZE Edouard
( ?, ? – ?, ?)
Journaliste
Edouard Deleuze est
rédacteur au journal communiste L’Enchaîné en 1929.
Source :
AD Nord, M 149/142.
DELEVALLEE Jacques
(Saint-Saulve, 26 février 1923 – Cambrai, 24 novembre 1975)
Journaliste
Né à Saint-Saulve,
Jacques Delevallée fit ses études au collège Notre-Dame puis à
l’EPS de Valenciennes où son père était professeur et où il
obtint son brevet supérieur et son baccalauréat. En décembre 1944,
il entrait à La Voix du Nord.
Après ses débuts dans
le Valenciennois, Jacques Delevallée a été dirigé, en février
1950, vers la rédaction de Cambrai. Quelques années de
polyvalence ont été suivies par la conduite, dans cette édition,
de la rubrique des sports couvrant l’ensemble de l’arrondissement. Il
l’assurait en liaison avec plusieurs correspondants et relais.
Trop tôt disparu au
terme d’une impitoyable maladie, il a laissé le souvenir d’un
journaliste dont le dynamisme était attentif aux réalités du
terrain.
M. L.
DELFORTRIE Louis (Roubaix, 30 juillet 1884
– La Madeleine, 13 mars 1943)
Journaliste
Lors de
sa mort prématurée le 13 mars 1943, après une maladie du cœur, à l’âge de 59
ans, Louis Achille Delfortrie, comptait 39
ans de métier. Fils d’un employé de commerce
rpubaisien, il avait commencé sa carrière
de journaliste au Journal
de Roubaix le 1er février 1905.
Sept ans plus tard, il était entré au quotidien
lillois La Dépêche comme secrétaire de rédaction.
Après
la Première Guerre où il avait été mobilisé comme sous-officier, il avait repris sa place à La Dépêche dont il était
devenu chef des informations. Après la disparition de ce journal en 1940,
il était revenu au Journal de Roubaix
où il était directeur de l’agence de Lille. Également
critique artistique et théâtral, il signait ses articles du pseudonyme de Eldé.
Parallèlement, il était membre de l’Association radiophonique du Nord.
Célibataire,
Louis Delfortrie était fort impliqué dans les associations de défense des
journalistes. Trésorier adjoint de l’Association professionnelle des
journalistes du Nord, il était administrateur de la section Nord-Pas-de-Calais
du Syndicat national des journalistes, président-fondateur de la « mutuelle maladie et maternité des journalistes du
Nord ».
Modeste,
ne recherchant pas les honneurs, selon ses confrères, il avait été nommé
officier de l’Instruction publique.
J.-P.
V.
Sources : AD Nord, 1
Mi EC 512 R 023 ; Le Journal de Roubaix et Le Grand Echo du Nord,
14 mars 1943
DELIGNY Henri
(Roubaix, avril 1930 – Avon-les-Roches 28 septembre 2010)
Journaliste,
enseignant
Docteur en sciences de
l’information, Henri Deligny, journaliste, enseignant, écrivain,
cultivait bien des talents.
Né en avril 1930, à
Roubaix, il a débuté vingt ans plus tard à La Voix du Nord
comme simple rédacteur à la locale de Lille. Il devint par la suite
adjoint au chef de l’édition locale. En 1968, il était affecté
comme journaliste parlementaire à la rédaction parisienne du
quotidien lillois.
Il est passé ensuite
au journal Le Monde, quotidien pour lequel il avait travaillé
comme correspondant régional pendant plusieurs années en même
temps qu’il donnait des cours à l’Ecole supérieure de
journalisme de Lille.
Journaliste
d’investigation, très rigoureux dans ses enquêtes, il multiplia
les articles sur les luttes régionalistes, établissant le lien
entre les conflits sociaux, le combat identitaire des écolos de
l’époque et l’émergence d’une sensibilité des provinces face
au parisianisme des élites.
C’est ainsi qu’il
fut embauché au Canard Enchaîné en 1972 afin de mettre en
valeur, sous la signature d’Hervé Terrace, le combat des paysans
du Larzac, exemplaire des luttes engagées contre le modèle de la
société industrielle et l’emprise de l’armée sur les terres du
Causse.
Licencié de
l’hebdomadaire satirique en juillet 1975, à la suite d’une
altercation avec le directeur, il partit animer le journal Gardarem
lo Larzac avant de revenir s’installer dans le Val de Loire.
Henri Deligny avait
publié en 1961 un roman sur la vie des appelés en Algérie,
intitulé H S , qui fut interdit à l’époque par
le ministère de l’Intérieur pour « atteinte au moral de
l’armée » et aussi en 1977, une biographie sur Jacques
Chirac : La Fringale du pouvoir aux éditions Alain
Moreau.
Sa thèse en sciences
de l’Information à l’Université de Paris IV (CELSA), soutenue
en 1986, était consacrée à « l’idéologie du métier » un
discours des journalistes sur leur formation professionnelle.
P.-J. D.
DELILLE Louis
Pierre (Proville, 12 janvier 1904
– ?, ?)
Journaliste
Fils d’Eloi Delille, garçon de magasin, et
de Céline Hecquet, Louis Pierre Delille exerce d’abord la profession d’employé
de bureau. Dans les années 1930, après son mariage avec Marthe Jeanne Danjoux,
employée de bureau, il entre au quotidien Le Réveil du Nord où il est
rédacteur pour le Cambrésis.
Après la Libération, il poursuit son
activité pour le compte du journal socialiste Nord-Matin. En 1961, il
est nommé chef de l’édition de Cambrai, poste qu’il occupe jusqu’à l’âge de la
retraite. Il
collabore également à L’Espoir du Cambrésis, hebdomadaire d’information de
la démocratie socialiste, fondé le 11 novembre 1944 par le député-maire de Cambrai Raymond Gernez.
J-P. V.
DELLOYE Ernest
(Cambrai, 20 août 1844 – Cambrai, 15 avril 1898)
Journaliste
Catholique, légitimiste
et cambrésien, tels sont les trois adjectifs qui, quel que soit leur
ordre, qualifient Ernest Delloye qui, pendant trente ans, dirigea
L’Emancipateur de Cambrai et s’évertua à en faire un
journal dont la parole porta dans son milieu.
Fils d’un fabricant
de sucre, président du tribunal de commerce de Cambrai, Ernest
Charles est d’abord élève au petit séminaire de Cambrai avant de
rejoindre, en 1856, son frère au collège de Marcq-en-Barœul, dans
la banlieue lilloise, comme pensionnaire. Bachelier ès-lettres en
1863, le jeune Ernest Delloye souhaite, comme il l’écrit dans une
lettre datée du 24 octobre 1864, « être utile aux autres,
travailler au bien moral de la société », trouver « un
poste où [il] aura assez de pouvoir pour faire triompher [ses]
sentiments chrétiens, où [il pourra] agir et faire agir les autres
comme tout catholique doit agir ». Etudiant en droit et en
théologie, il obtient, en août 1867, sa licence en droit, mais
renonce au barreau et pense faire carrière dans la presse
parisienne.
Cambrésien dans l’âme,
il renonce là aussi, préférant écrire dans L’Emancipateur de
Cambrai, journal légitimiste et catholique, qui répond à ses
aspirations. La mort de Louis Carion, en août 1869, lui offre
l’opportunité de prendre la direction de ce journal qu’il va
transformer et agrandir. En 1877, la périodicité du journal passe à
quatre jours par semaine. Dix ans plus tard, en août 1887, Delloye
n’hésite pas à engager des fonds personnels pour en faire un
quotidien et embaucher un rédacteur supplémentaire. Il organise un
système de dépêches pour que les principales nouvelles de la
journée soient publiées le soir même dans son journal. Dès sa
fondation, en 1886, par Louis Veuillot, il est membre du conseil de
la Corporation chrétienne des publicistes qui rassemble nombre de
journalistes catholiques.
Royaliste, Ernest
Delloye milite pour la restauration de la monarchie au profit du
comte de Chambord, pensant ainsi travailler au bien de l’Eglise
catholique. Partisan du drapeau blanc, il rejette les théories
révolutionnaires, symbolisées par le drapeau tricolore. Par la
suite, il s’aligne sur les positions d’Albert de Mun, qui, en
1885, réclame l’organisation d’un parti catholique. Peu
favorable à la liberté de la presse, il défend toute sa vie la
liberté de l’enseignement et sa diffusion. A ce titre, il fonde
notamment l’œuvre du denier des écoles catholiques, prend part à
la fondation de l’Institution Notre-Dame de Grâce à Cambrai.
Surnommé le « jésuite
à robe courte » par le journal républicain Le Libéral de
Cambrai, la police républicaine ne se montre pas tendre à son
égard. Elle le présente soit comme « sectaire et fanatique, […]
inaccessible à toute influence, même à celle des chefs du parti
radical. Bilieux et méchant », soit, dans le meilleur des cas
comme « très ardent en politique ». Ernest Delloye
quitte son journal en 1896. Il meurt deux ans plus tard, le 15 avril
1898 à l’âge de 56 ans.
Lors de sa mort, La
Croix du Nord écrit : « A l’apostolat par la
presse, M. Delloye ajouta une active et infatigable coopération à
toutes les œuvres de charité et de foi nombreuses à Cambrai. »
Il fut notamment président de la Conférence Saint-Vincent de Paul
de la paroisse Saint-Géry. Son engagement lui valut d’être nommé,
en février 1897, chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand
par le pape Léon XIII.
Profondément attaché
à sa ville natale, il collectionna de nombreux écrits, plans,
dessins et tableaux sur son histoire qu’il légua au
musée. Il milita pour la réhabilitation du patrimoine de la ville
et notamment pour la conservation et la restauration de la porte
Notre-Dame, trouvant un mécène en la personne du fabricant de
chicorée G. Black. Membre de la Société d’émulation,
il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la ville de Cambrai, sous
son nom propre ou celui de Bernard de Marcq, en souvenir de son
passage au collège de Marcq-en-Barœul.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, 1T 217/8, 1T 222/3 ; La
Croix du Nord, 17
avril 1898 ; Dransart (abbé), Ernest
Delloye, notes biographiques, pages inédites, pages choisies,
Cambrai, Oscar Masson, 1899 ; A. Berger, « Notice sur
Ernest Delloye, membre résident », Mémoires
de la Société d’émulation de Cambrai,
1899, tome 53, p. 251-259.
DELMAS Jean Gabriel
(Bègles, 12 décembre 1855 – Dunkerque, mars 1907)
Journaliste
Né à Bègles en 1855,
Gabriel Delmas aurait été avocat au Tonkin avant de devenir
journaliste. Rédacteur au Nord maritime à Dunkerque, il est,
selon la police, en 1895 « bien considéré », ne prenant
que rarement part « aux polémiques violentes et haineuses de
son journal », s’occupant « surtout de la rubrique
locale ».
Il en devient cependant
rédacteur en chef, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort survenue en mars 1907.
J.-P.
V.
Source : Le Grand Echo du Nord de la
France, 15 mars 1907.
DELORY
Gustave (Lille, 10 novembre 1857
– Lille, 17 août 1925)
Homme politique,
journaliste, patron de presse
Ouvrier filtier,
Gustave Delory fonde en 1879 le syndicat des filtiers. Il est alors
renvoyé de son usine et exerce divers métiers. Dès 1882, il
adhère au Parti ouvrier dont il fonde la section lilloise l’année
suivante.
Jusqu’en 1884, il est
administrateur du journal Le Forçat fondé par Gustave
Joncquez. Selon le Grand Echo du Nord, lorsque le Forçat
cesse de paraître, il retourne à l’usine de Fives, puis
devient cordonnier. Il tient ensuite un cabaret à l’enseigne de La
Ferme, 21, rue de Béthune. Il fonde avec Carette, le maire de
Roubaix, Le Cri du travailleur. En 1890, il crée l’imprimerie
ouvrière.
En 1892, il est élu
conseiller d’arrondissement dans le canton nord-est de Lille.
Quatre ans plus tard, à la tête d’une coalition regroupant des
radicaux et des socialistes, il prend la mairie de Lille. Il est
ensuite élu conseiller général en 1898 et député en 1902. Victime
de dissensions entre socialistes et radicaux, il perd la mairie en
1904 qu’il reprend en 1919.
Resté à Lille pendant
la guerre, Gustave Delory est interné à la citadelle puis déporté
à Holzminden en Allemagne. Député, vice-président du conseil
général du Nord depuis 1922, il meurt en août 1925.
J.-P. V.
Sources :
Grand Echo du Nord
de la France, mardi
19 mai 1896 ; Bernard Ménager, Jean-Pierre Florin, Jean-Marie
Guislin, Les
Parlementaires du Nord-Pas-de-Calais sous la IIIe
République, CRHENO,
Université Charles-de-Gaulle Lille 3, 2000.
Imprimeur-libraire
Imprimeur-libraire à
Lillers, Jules Delory est propriétaire de L’Eclaireur artésien
de septembre 1870 au 16 juillet 1882, puis du Publicateur du
16 mars 1883 au 26 juillet 1884.
Source :
Jean-Paul Visse, La
Presse du bassin minier du Pas-de-Calais 1790-1940,
Société des amis de Panckoucke, 2010, notices de L’Eclaireur
artésien et du
Publicateur
DELOURME Clotaire
(Cysoing, 14 janvier 1877 – 7 mai 1950)
Instituteur, homme
politique
Fils d’un
cabaretier-charcutier de Cysoing, Clotaire Delourme devient
instituteur. Après différents postes, il se fixe à Hellemmes, dans
la banlieue lilloise, où il milite à la section socialiste.
Grièvement blessé lors de la Première Guerre mondiale sur le front
de la Somme, il reçoit la médaille militaire et la croix de Guerre.
Il fonde la fédération du Nord de l’Association républicaine des
anciens combattants dont il est successivement trésorier, secrétaire
général et président.
Membre de la IIIe
Internationale, il crée, en 1920, avec Joseph Hentgès et Florimond
Bonte, Le Prolétaire, d’abord diffusé à Hellemmes puis
sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Ce périodique qui
est l’un des premiers organes communistes donne, par la suite,
naissance à L’Enchaîné.
Secrétaire de la
fédération du Nord du Parti communiste et secrétaire du Syndicat
unitaire des instituteurs, Clotaire Delourme est élu député lors
des législatives du 11 mai 1924 sous l’étiquette « Bloc
ouvrier et paysan ». Candidat dans la circonscription de Douai
en 1928, il est battu au 2e tour de scrutin par Jean
Debève.
Malade, il se retire de
la vie politique et syndicale au début des années 30. Il meurt à
Hellemmes le 7 mai 1950.
J.-P. V.
Sources :
www2.assemblee-nationale.fr>histoire>base de données des
députés français depuis 1789 ; Bernard Ménager, Jean-Pierre
Florin, Jean-Marc Guislin, Les
Parlementaires du Nord-Pas-de-Calais sous la IIIe
République, CRHENO
– Lille 3, notice Delourme
DELPIERRE Casimir
Parfait (Saint-Omer, 12 juillet 1820 – ?, 4 octobre 1909)
Imprimeur, libraire
Fils d’Edouard Augustin Joseph Delpierre, marchand de fer, et de
Marie Catherine Joseph Lardeur, Parfait Casimir Joseph Delpierre devient ouvrier
typographe chez Lefranc à Arras. Après décès de la veuve Desavary, libraire à
Béthune, il reprend son brevet. A la suite du rachat par adjudication de
l’imprimerie détenue par Alphonse Desavary, il devient propriétaire de La Revue
artésienne qu’il dirige du 10 août 1854 à septembre 1883. Il meurt à l’âge
de 89 ans.
J.-P. V.
Sources :
AN F18 2032 ; AD Pas-de-Calais, 5 MIR 765/37 ; La Revue artésienne
DELPIERRE Edouard
(?, 4 janvier 1878 – Boulogne, ?)
Prêtre, journaliste
Fils
d’un compositeur d’imprimerie de Boulogne-sur-Mer, Adolphe Louis Edouard
Delpierre, exempté du service militaire pour faiblesse,
est ordonné prêtre en 1901. Il est nommé professeur à Aire-sur-la-Lys la même
année. En 1905, il devient secrétaire
particulier de Mgr Williez, évêque d’Arras, poste
qu’il conserve jusqu’à l’arrivée de Mgr Lobbedey en 1911. Durant cette période,
il dirige La Semaine religieuse
devenue l’organe officiel de l’évêché d’Arras-Boulogne.
Il
est ensuite nommé directeur du petit séminaire de Boulogne. A la mort de l’abbé
Boulinguez en octobre 1915, il prend la direction de La Croix du Pas-de-Calais. Il occupe ce poste jusqu’au 27 avril
1919 où il est remplacé par l’abbé Lefebvre.
J.-P. V.
Source :
AD Pas-de-Calais 1J 1633.
DELPIERRE Henri
(Béthune, 28 juillet 1861 – ?, ?)
Imprimeur, juge de
Paix
Fils de Parfait Casimir
Joseph Delpierre, imprimeur-libraire à Béthune, et de Joséphine
Françoise Coquidé, Henri Ludovic Edouard Augustin Delpierre prend la succession de son père
à la tête de La Revue artésienne. Il la dirige de septembre
1883 à juillet 1901 où il la cède à Delcroix. Parallèlement, il est le correspondant du Grand
Echo du Nord dans l’arrondissement de Béthune.
Par la suite, on le
retrouve juge de Paix à l’Isle-Adam en Seine-et-Oise. En août
1933, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Les insignes
lui sont remises par son frère, Victor, maire d’Ansauvillers et
sénateur du département de l’Oise.
J.-P. V.
Sources : Site Léonore, dossier de
Légionnaire ; Le Grand Echo du Nord, 4 décembre 1901.
DEMENY Paul (Douai,
8 février 1844 – Arcueil, 26 octobre 1917)
Journaliste,
écrivain
Etabli à Paris, Paul
Demeny, fils d’un artiste-musicien de Douai, est codirecteur de la libraire artistique où il publie en
1870 son premier recueil de poèmes Les Glaneuses. Ami de
Victor Hugo, il est, en novembre 1878, rédacteur en chef de
l’éphémère Triboulet (6 octobre 1872-9 février 1873), un journal satirique illustré de
tendance légitimiste, publié à Douai.
Sources : AD Nord, 5 Mi 020 R 055 ; J.-P.
Visse, La Presse douaisienne 1790-1940, Société des Amis de Panckoucke,
collection Kiosque 59-62, 2017.
DEMEY Jacques
(Paris, 23 février 1909 – Roubaix, janvier 1987)
Journaliste, patron
de presse
Jacques Demey ne se
destinait probablement pas au journalisme. Fils de l’avocat Julien
Demey, il suit les cours de l’école libre de Sciences politiques
de Paris et se prépare à une carrière diplomatique. Petit-fils de
Mme Alfred Reboux, directrice du Journal de Roubaix, il
s’oriente pourtant vers le journalisme à la mort de Jean Reboux,
fils d’Alfred Reboux. Nommé rédacteur en chef du quotidien
roubaisien, il en devient directeur en 1936, à la disparition de sa
grand-mère.
Mobilisé pendant la
Seconde Guerre, puis prisonnier, il est libéré à la fin de l’année
1940 et fait reparaître Le Journal de Roubaix le 1er
janvier 1941. Parallèlement, en 1943, il prépare clandestinement un
nouveau quotidien régional destiné à paraître dès la Libération,
Nord Eclair. Ce journal a vocation à être l’organe des
résistants d’inspiration chrétienne (R.I.C.)
A la Libération,
Jacques Demey est condamné à deux ans de prison, à la confiscation
d’un quart de ses biens. Il bénéficie de plusieurs remises de
peine, puis est amnistié. Il ne reprend ses activités à Nord
Eclair qu’en 1952 où il est nommé directeur-gérant, puis
président-directeur général. En 1966, il est administrateur du
Syndicat national de la presse quotidienne régionale. Il quitte ses
fonctions après le rachat du journal par le groupe Hersant en 1975.
Il reste cependant vice-président de la S.A. Nord Eclair et
administrateur de la société Nord Eclair Edition.
Jacques Demey fut très
impliqué dans la vie culturelle régionale. Membre du Rotary club de
Roubaix, il a été président de la Société de géographie de
Roubaix, du comité du Nord de l’Association France-Italie. Il fut
également vice-président des anciens élèves de Sciences
politiques. Il été chevalier de l’ordre de la Couronne de
Belgique.
J.-P.
V.
Source :
« Nord Eclair en deuil. Mort de M. Jacques Demey, ancien
président-directeur général de Nord Eclair, Nord
Eclair »,
17 janvier 1987, Jean-Paul
Visse, Ces Voix des
Hauts-de-France. Les quotidiens du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie
depuis la Libération, Société
des Amis de Panckoucke, 2021.
DENOLLET
François (Roncq, 19 avril 1866 –
Roubaix [?], ?)
Gérant
de journaux
François
Denollet (ou Donolet), fut gérant du journal Le
Bandit du Nord, hebdomadaire
anarchiste (n° 1, 9 février 1890, n° 2 et dernier, 16 février)
qui parut à Roubaix et faisait suite à L’Écho
de la misère. L’administrateur en
était Vercruyze
et le principal rédacteur Girier Lorion. Sur le choix du titre, on
pouvait lire dans le premier numéro : « Epuisés,
indignés et révoltés tout à la fois par l’examen que nous
venions de faire de cette triste société, nous nous consultâmes
des yeux, puis après un moment de silence, l’un de nous comprenant
nos pensées se leva et dit :
« Compagnons,
l’honnêteté, la justice, la morale, la patrie, tout ça c’est
tellement odieux que nos cœurs ne peuvent vivre sous ces drapeaux,
il vaut mieux nous appeler Bandit. »
Denollet
fut inculpé dans l’affaire Girier-Lorion – ce dernier, condamné
par défaut avait tiré sur des gendarmes venus l’arrêter – et
fut condamné à six mois de prison le 17 décembre 1890, tandis que
Girier-Lorion était condamné à dix ans de travaux forcés.
B. G.
Sources : Dictionnaire
international des militants anarchistes (
http://militants-anarchistes.info)
; AD Nord, série M ; J. Maitron, Histoire
du Mouvement anarchiste…,
op. cit ;
R. Bianco « Un siècle de presse… »,
op. cit.
DENOYELLE Robert
( ?, 3 juin 1928 – La Sentinelle, 27 février 2010)
Journaliste
Robert Denoyelle tâte
du journalisme dès l’âge de 16 ans où il est apprenti
journaliste, à partir du 15 décembre 1944, à l’agence de
Valenciennes de La Voix du Nord. Après son service militaire,
il est embauché comme rédacteur dans cette même édition.
Quelque temps plus
tard, à la demande du chef d’édition, Maxime Moirez, il ouvre le
bureau de Denain où il suit, jusqu’en 1983, toute l’actualité
du Denaisis. De l’actualité économique et sociale du secteur, il
tire un ouvrage, Les Feux éteints publié en 1988 aux
éditions Guy Cattiaux.
J.-P. V.
DEPASSE Hector
(Armentières, 20 décembre 1842 – Neuilly-sur-Seine, 16
septembre 1911)
Journaliste, homme
politique
Né à Armentières en
1842, Hector Depasse, licencié ès-lettres, commence sa carrière de
journaliste dans le département du Nord. Il travaille notamment au
Progrès du Nord dont il devient rédacteur en chef. Puis, à
Paris, il collabore au Siècle, au Radical, au Rappel,
etc. Il est également rédacteur en chef de la Gazette du village.
Elu conseiller
municipal de Paris, il se présente en vain aux élections
législatives de 1885 et de 1889 dans le département du Nord, sous
l’étiquette républicain progressiste, et dans la Seine en 1902. Durant cette période, il occupe diverses
fonctions dans plusieurs cabinets ministériels : Instruction publique, Commerce
et industrie… En 1906, il est élu député de la Seine, il est réélu en 1910. Il est
l’auteur de nombreux ouvrages.
J.-P. V.
Source
: Base de données des députés français
(www2.assemblée-nationale.fr>Histoire>base de données des
députés français).
DEPRET Louis
(Lille, 11 octobre 1837 – Paris, mars 1905)
Journaliste,
écrivain
S’il est né à Lille, Louis Pierre Frédéric Dépret, fils d’un
marchand de fer originaire de Mortagne, passa la plus grande partie de sa
jeunesse à Boulogne-sur-Mer et en Angleterre. De l’autre côté de la Manche, il ramena
une bonne connaissance de la littérature anglaise, il traduisit les poètes
Longfellow, Charles Lamb et côtoya Charles Dickens. Revenu en France, il acquit
rapidement une certaine réputation avec son recueil de poèmes Etapes du cœur
et un roman Jalousie en double partie. Très vite, il avait attiré
l’attention de Sainte-Beuve.
Publiciste, poète, romancier, moraliste, Louis Dépret écrivit sous
le pseudonyme de Marc Oberlin dans La Revue du Nord. Il collabora
ensuite, comme critique littéraire, à plusieurs journaux parisiens. « De
1855 à 1892, il publia, écrivait Le Figaro au lendemain de sa mort, de nombreux volumes où l’on retrouve la même
acuité d’ironie qui se masquait volontiers de bienveillance courtoise, dont
l’un Va-et-vient exprime, jusque dans son titre un aimable bohémianisme
d’esprit. »
Louis Dépret meurt à l’âge de 67 ans après une courte maladie.
Nombreux furent les hommages rendus à ce « moraliste délicat, [cet]
écrivain des plus appréciés ». Membre de la Société des gens de Lettres,
il avait été l’ami de Taine et de Jules Clératie.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, 5 Mi 044 R 153 ; Le Figaro, Le Temps…, 22 mars 1905.
DEPREUX Théophile
(Nieppe, 7 mars 1826 – Viesly, 28 mai 1912)
Avocat, homme
politique
Après des études
secondaires à Douai et de droit à Paris, Théophile Depreux fut
admis au barreau de Cambrai comme avocat. En décembre 1869, il fonde
Le Libéral de Cambrai pour soutenir la candidature de Corne
dans la 8e circonscription du Nord. Journal d’opposition
sous le Second Empire, le périodique devient républicain au
lendemain de la défaite de Sedan.
Président du comité
républicain de Cambrai, Théophile Depreux est maire de Viesly en
1874 à 1884, il est ensuite élu conseiller municipal de Cambrai
jusqu’en 1888. A la suite du décès du douaisien Charles Merlin,
il est élu sénateur du Nord. Il est réélu en 1897, mais ne se
représente pas en 1906.
Retiré à Viesly, il
meurt le 28 mai 1912. Son petit-neveu, Edouard Depreux, sera le
fondateur du PSU.
J.-P. V.
Sources :
Bernard Ménager et consorts, Les
Parlementaires du Nord-Pas-de-Calais sous la IIIe République,
Centre de recherche sur l’histoire de l’Europe du Nord-Ouest
Université Charles de Gaulle – Lille 3, 2000 ;
www.senat.fr/senateur-3eme-republique.
DERMECH Geneviève,
[Marguerite Mourier, épouse Robichez] (Limoges, 24 juin 1923
– Lille, 20 mai 2001)
Journaliste
Fille d’un banquier
de Limoges, disparu prématurément, Geneviève Dermech qui signait
« Guite » dans ses articles à destination de ses
lectrices avait commencé des études aux Beaux-Arts de Limoges.
Ayant rencontré Gaston Robichez dit « Cyril » qui devait
devenir le directeur du Théâtre populaire des Flandres, elle
s’orienta vers la danse à « l’école Jeune France ».
Ensemble, une fois
mariés, ils se lancèrent, dès mai 1942, dans les techniques de
l’art populaire. Nommés conseillers à la Jeunesse auprès du
Protectorat à Tunis, ils pratiquèrent l’ébauche d’une
formation artistique et de la mise en scène avant de revenir en
métropole à la Libération de Paris.
Installée dans le Nord
avec deux de ses enfants, Geneviève Dermech, dont le pseudo vient du
nom d’un petit village tunisien, fut embauchée d’abord à
l’hebdomadaire Nord France puis à Nord-Eclair avant
d’entrer, le 1er mai 1954, dans l’équipe
rédactionnelle d’un nouvel hebdomadaire Semaine du Nord qui
appartenait à La Voix du Nord.
A la disparition du
périodique, elle parvint à intégrer la rédaction du quotidien
régional qui lui confia la mission, entre autres, de nourrir une
rubrique intitulée « Madame M. » chaque mardi, à
destination des lectrices qui n’avaient, jusqu’alors, qu’une
page consacrée à la mode et rédigée par une chroniqueuse
parisienne. Elle entreprit aussi de
lointains voyages pour décrire la vie des « Nordistes du bout
du monde » et des enquêtes sociales et familiales sur le
terrain de la Flandre et de l’Artois.
Elle prit sa retraite
le 31 mars 1988 après avoir été décorée de la croix de chevalier
dans l’ordre de la Légion d’honneur.
En 1982, elle avait
fondé une association qui rassemblait les femmes journalistes sous
la bannière d’une des premières journalistes du xixe
siècle : « Les Héritières de Séverine ».
Elle est décédée
deux mois après la disparition de son mari Cyril Robichez, atteinte
de la maladie de Parkinson. Elle avait eu quatre enfants dont une de
ses filles lui avait été enlevée tragiquement dans un accident de
la circulation.
P.-J. D.
DERUYCK
René (Lille, 22 mai 1927 – Saint-Joseph de La Réunion,
11 novembre 2016)
Journaliste
« Homme des 35
tours » comme le titra La Voix du Nord à l’occasion
de sa mort survenue le 11 novembre 2016 à Saint-Joseph de La
Réunion, René Deruyk fut l’une des figures et surtout l’une des
plus belles plumes du cyclisme nordiste, du cyclisme tout court
pendant une trentaine d’années, de 1957 à 1990. Au cours de ses
reportages dans sa région natale, sur la Grande Boucle et ailleurs,
il a côtoyé les plus grands champions, de Jacques Anquetil à
Bernard Hinault en passant par Federico Bahamontès, Eddy Merckx, Laurent Fignon et
bien d’autres.
L’âge de la retraite
venu, René Deruyk s’adonna à sa seconde passion, l’histoire. Il
publia plusieurs ouvrages et notamment Lille dans les serres
allemandes, Mourir pour la liberté, histoire du Comité Jacquet
et une biographie de Louise de Bettignies. Cependant, le vélo était
resté la grande affaire de sa vie. Ainsi publia-t-il une histoire de
la course Paris-Roubaix, Les Dessous du pavé, puis retiré
à Lavaur dans le département du Tarn, œuvra-t-il, par deux fois, à
l’arrivée du Tour de France dans sa ville d’adoption.
J.-P. V.
Source :
J.-M. R., « L’homme des 35 tours », La
Voix du Nord, 30
juillet 2002.
Journaliste
Louis
Desanti est rédacteur administrateur du Journal de Lens en
1928.
DESAVARY
Alexandre Joseph (Béthune, 18 avril 1801 – Béthune, 11
avril 1856)
Imprimeur-libraire
Fils d’Alexandre
Dominique Desavary, imprimeur-libraire à Béthune, et d’Alexandrine
Journey, Alexandre Joseph Desavary est rédacteur-gérant de La
Revue artésienne qui a succédé aux Petites Affiches de la
ville de Béthune en 1832. Le périodique passe entre les mains
de Casimir Delpierre en 1854, après la mort de sa mère Alexandrine.
En 1850, Alexandre
Desavary imprime également Le Furet. de Jean-Baptiste
Delcloque.
J.-P. V
Source : Jean-Paul Visse, La
Presse du bassin minier du Pas-de-Calais, Société
des Amis de Panckoucke, 2010.
DESAVARY
Alexandre Dominique Joseph (Sainte-Croix, 11 février 1779 –
Béthune, 13 janvier 1830)
Imprimeur-libraire
Fils d’Alexandre
Joseph Desavary, cavalier, et de Marie Anne Lemaire, Alexandre
Desavary est né le 11 février 1779 à Sainte-Croix, près de
Béthune. Marié le 1er octobre 1800 avec Alexandrine
Florine Journey, il est imprimeur- libraire. A ce titre, il réalise
Les Petites Affiches de la ville de Béthune qui, deviennent
La Revue artésienne.
J.-P. V.
Source :
Ibidem.
DESAVARY
Alexandrine Florine, née Journey (Béthune, 1781 – Béthune,
1854)
Imprimeur
-libraire
Alexandrine Desavary
prend la suite de son mari aprèse son décès en 1830. Elle
obtient son brevet d’imprimeur le 5 avril 1830 et celui de libraire
le 10 juillet 1830. Installée 104, Grand’Place à Béthune, elle
est imprimeur de la mairie. Elle imprime La Revue artésienne qui
a pris la suite des Petites Affiches de la ville de Béthune. Elle
est remplacée comme imprimeur le 3 avril 1849 et comme libraire le 5
juillet 1854, année de sa mort.
J.-P. V.
Source :
Ibidem.
DESCHAMPS
Marcel (Ecuvilly [Oise], 18 novembre 1885 – ?, ?)
Journaliste, militant politique
C’est
durant ses études à l’école industrielle d’Armentières que Marcel Aimé Henri Deschamps
s’initie au socialisme. Fils d’Emile Armand Deschamps, marchand de vaches et
débitant, et de Marie Angélina Leroy, Marcel Deschamps est, en 1902, élève à
l’école nationale professionnelle d’Armentières où il a comme professeur
d’économie politique Pierre Brizon (1878-1923) qui l’initie au socialisme. Dès
l’année suivante, Marcel Deschamps collabore à l’organe armentiérois du POF.
En
1905, il effectue son service militaire à Mézières dans les Ardennes. Sous la
signature de Marcel Prolo, il donne des articles au Socialiste ardennais (1895-1939),
hebdomadaire de la fédération des travailleurs socialistes des Ardennes. De
retour à la vie civile, membre du Parti socialiste, il rejoint Paris où il
collabore au Socialisme (1907-1912) dirigé par Jules Guesde. En 1912, il
participe au quotidien socialiste marseillais La Provence fondé par l’écrivain
Paul-Marius André avec qui il a travaillé au Socialisme. Ce
journal ne paraît que quelques mois et en septembre
1912, Marcel Deschamps prend la rédaction en chef de l’hebdomadaire socialiste lillois
Le Travailleur (1900-1914). Il est poursuivi à
plusieurs reprises pour ses articles. S’élevant contre la loi des trois ans, il
est renvoyé en cours d’assises où défendu par les avocats Ernest Lafont, futur
député socialiste puis communiste, et
Léon Escoffier, futur député socialiste et maire de Douai, il est, en
juillet, acquitté. Par contre, en octobre 1913, ayant refusé de payer une
amende pour délit de presse, il est emprisonné.
En avril
1914, lors des élections législatives, il se présente en vain dans la 4e
circonscription de Lille contre le député sortant Jules Dansette.
Réfugié à Paris après l’occupation de Lille par les
Allemands, en 1915, il fait partie de la CA « groupement socialiste du
Nord » qui, autour de Charles Saint-Venant puis de Jean Lebas, souhaite
maintenir une présence du Nord au sein du Parti socialiste. Le 4 juin 1918, il
se marie à Paris avec Geneviève Jacquet, fille d’Eugène Jacquet, chef d’un
réseau d’évasion de soldats anglais et de renseignements, fusillé avec trois de
ses compagnons à Lille le 22 septembre 1915. Si Geneviève avait été inquiétée
par les Allemands, elle fut rapidement libérée. Quelques mois avant la fin de
la guerre, Deschamps collabore à La
France libre, hebdomadaire de combat pour l’Union des gauches lancé en
juillet 1918 et dirigé par Compère-Morel. Lors de la scission du Parti
socialiste en 1920, il se tient, selon le journal La Vague, « à l’écart de
toute activité militante, tout en continuant à prendre sa carte SFIO ».
Répondant à l’appel de son ancien professeur Pierre Brizon, fondateur du Bloc
des rouges qui connaît des difficultés, il rejoint De Jaurès à Lénine. Journal d’union entre les petits et de
lutte contre les gros qui, en 1924, devient La Vague ouvrière et paysanne. Organe du Bloc des rouges. Il regagne ensuite le Nord où il
est rédacteur en chef du journal communiste L’Enchaîné. Là
encore, Marcel Deschamps doit faire face à plusieurs poursuites intentées
contre lui par des sociétés industrielles, des ecclésiastiques, Kléber Legay,
le quotidien La Dépêche… Durant
cet entre-deux-guerres, il se présente, sans succès, à plusieurs scrutins
électoraux sous l’étiquette communiste : en 1931 aux cantonales dans le canton de Lille Nord-Est, en 1936 aux législatives
dans la 1re circonscription de Lille.
Après la signature du pacte germano-soviétique, L’Enchaîné est interdit, Marcel Deschamps se
retrouve sans travail. Il meurt à Lille le 10 mai 1940. Il était l’auteur d’un
ouvrage paru en 1920, L’abandon de Lille. Il
critiquait l’attitude, en 1914, du général Percin, qui, chargé de défendre la
ville, l’aurait abandonnée.
J.-P. V.
Sources :
AD Oise, 3 E 204/8 ; Arch. Paris, 18 M 41 ; AD Nord, 3 E 18350, M 149/142 ; Le Travailleur de 1912 à
août 1914 ; L’Echo du
Nord, 4 juin et 28 juillet 1913, 16 septembre 1931, 2 février 1936, 16
février 1939, 27 mai 1939 ; La
Vague, 28 février 1925 ; Martine Pottrain, Le Nord au cœur.
Historique de la fédération du Nord du Parti socialiste 1880-1993, Nord
Demain, 1993.
DESMARCHELIER
Lodois (Roubaix, 18 mars 1854 – Roubaix, 2 mars 1939)
Journaliste
« Actif,
débrouillard, gai compagnon, répandu dans tous les milieux, jamais
rebuté par la difficulté, toujours ingénieux pour la surmonter ».
Lodois Desmarchelier était, selon Jacques Demey, directeur du
Journal de Roubaix, le type même du reporter.
Né
le 18 mars 1854 à Roubaix, Desmarchelier fut d’abord tisserand
avant de devenir journaliste. Déjà, il rendait de menus services au
Journal de Roubaix et, passionné de colombophilie, il y
tenait une chronique, quand Alfred Reboux le repéra et en fit un
reporter.
Trop
âgé pour être mobilisé lors de la Première Guerre, il se proposa
pour remplacer sur la liste des 120 otages déportés en Allemagne en
juillet 1915, Lecomte-Screpel, président de la Caisse d’épargne.
Sa conduite lui valut la médaille des victimes de l’invasion. Tout
comme sa disponibilité à l’égard de ses concitoyens fut récompensée par la médaille
de l’encouragement au dévouement.
Colombophile
averti, il était président de plusieurs associations et organisa
divers concours et expositions et à ce titre fut fait chevalier du
Mérite agricole. Doyen
des journalistes du Nord, lors de sa mort en mars 1939, Lodois
Desmarchelier était également titulaire de la médaille de vermeil du Travail.
J.-P. V.
Sources :
Journal de Roubaix,
3 mars 1939 ;
L’Egalité de
Roubaix-Tourcoing, 7
mars 1939.
DESMEDT
Albert (Bousbecque, 13 décembre 1916 – Halluin, 25 juillet
1987)
Journaliste
Albert Desmedt commence à travailler dès l’âge de 13 ans
aux papeteries Dalle et Lecomte, comme manœuvre, puis comme
employé chimiste. En 1940, il entre à la
mairie de Bousbecque où il est chargé du ravitaillement. Ce
poste lui permet d’aider les réfractaires au travail obligatoire
et les résistants.
Engagé dans la lutte contre l’occupant, il est arrêté, en
septembre 1944, au cours d’une action menée avec un petit groupe
de résistants, par une troupe de SS qui les prennent en otage pour
passer la frontière. Arrivés à Halluin, les Allemands font feu.
Grièvement blessé au poumon et à l’estomac, Albert Desmedt est
laissé pour mort. Les médecins de l’hôpital de Tourcoing
parviennent pourtant à le sauver. Son action dans la Résistance lui
vaudra la Croix de guerre et la Légion d’honneur.
En 1945, Albert Desmedt découvre un autre métier. Cette année-là,
il entre comme journaliste à Nord-Eclair. Le 1er janvier
1959, il passe à La Voix du Nord qu’il ne quitte qu’à
l’âge de la retraite, en décembre 1981.
Personnalité incontournable d’Halluin, à l’écoute de toutes
les préoccupations des habitants, deux ans plus tard, Albert Desmedt
entame une nouvelle vie. Lors des élections municipales de 1983, à
la surprise générale, il bat le maire sortant. Le 17 mars 1985,
candidat « d’opposition sans étiquette » il était élu
conseiller général du canton de Tourcoing Nord, contre le
candidat du Parti socialiste. Atteint par la maladie, Albert
Desmedt meurt en cours de mandat son le 25 juillet 1987.
J.-P.
V.
Source :
La Voix du Nord, 28
juillet 1987.
DESMONS
Gustave (Bailleul, 20 avril 1849 –
Hazebrouck, 23 juillet 1929)
Médecin,
journaliste
Gustave Desmons ne se
consacre au journalisme qu’après une carrière de médecin qui le
mena en Algérie, au Tonkin, en Tunisie, mais aussi à Laon, Quimper,
Dunkerque et Cambrai.
Né le 20 avril 1849 à
Bailleul, Gustave Desmons fit ses études au collège de sa ville natale et
au lycée de Lille avant d’être admis à l’école de médecine
de Strasbourg et d’achever ses études à Paris où il obtint son
doctorat en 1874. Il sert d’abord dans le sud algérien avant de
rejoindre Lille où il est nommé aide-major en 1879.
Reçu maçon alors
qu’il était en poste à Montpellier en 1869, il fonde dans la
capitale des Flandres la loge La Fidélité qu’il préside de 1879
à 1881.
En 1882, il gagne la
Tunisie, puis est affecté à Laon avant de rejoindre le Tonkin où
son attitude durant une épidémie de choléra lui vaut d’être
nommé chevalier de la Légion d’honneur. En poste successivement à
Cambrai, Quimper, Dunkerque et enfin à l’hôpital de Mascara en
Algérie, il prend sa retraite en 1900.
Gustave Desmons
s’établit alors à Lille où il collabore au Réveil du Nord de
Delesalle. Il en devient rédacteur en chef jusqu’en 1910 où une
grave maladie l’oblige à renoncer.
Il participe à la
fondation de la fédération autonome du parti socialiste du Nord et
du Pas-de-Calais avec Delesalle et Maurice Monier qui lui succède à
la tête de la rédaction du Réveil du Nord.
Il meurt à Hazebrouck
le 23 juillet 1929.
J.-P. V.
Source :
Jean-Marie Mayeur, Yves-Marie Hilaire, Dictionnaire
du monde religieux, Tome
4, Lille-Flandres 1990.
DESMOULIEZ Ferdinand
(Arras, 19 octobre 1870 – Lille, 21 février 1929)
Journaliste
Selon Douai
républicain, Ferdinand Desmouliez a été le premier journaliste
à avoir interviewé Georges Clemenceau après l’attentat commis
contre lui par l’anarchiste Cottin le 19 février 1919.
Rédacteur dans ce
périodique douaisien avant la guerre, Ferdinand Desmouliez collabora
également au Télégramme de Boulogne et à l’agence Havas
à Paris. En septembre 1925, il entra au Grand Echo du Nord de la
France où il assure le service de permanence de nuit. Il meurt
le 21 février 1929, à l’âge de 59 ans, après une courte
maladie.
J.-P.
V.
Sources : AD Nord, 3 E 15459 ; Douai républicain,
24 février 1929 ; Le
Grand Echo du Nord, 22
février 192.9
Journaliste
Rédacteur au Progrès
du Nord, syndic de l’Association professionnelle des
journalistes du Nord en 1913
Source :
Grand Echo du Nord,
7 mai 1913.
Journaliste
Rédacteur à La
Croix du Nord, Desruisseaux intègre l’Association
professionnelle des journalistes du Nord en juillet 1920
Source :
Le Cri du Nord,
8 juillet 1920.
DESSAINT Joseph Rémy
( Doullens, 14 mars 1868 – Paris, 5 janvier
1945)
Journaliste
Fils d’Edmond Amant
Ferdinand Dessaint, greffier de la justice de paix, et d’Aricie
Marie Asselin, Joseph Dessaint est né le 14 mars 1868 à Doullens
dans la Somme. En décembre 1888, il crée un hebdomadaire Le
Petit Doullennais qu’il laisse à son frère Charles
(1874-1941). Il devient alors rédacteur en chef du quotidien
républicain l’Avenir de l’Arras jusqu’en 1905. Durant
cette période, il milite au sein de l’Alliance républicaine
démocratique dont il est l’un des délégués, des conférenciers
et des rédacteurs de son bulletin hebdomadaire. En 1905, il rompt
avec l’Alliance à qui il reproche, selon l’expression de
Rosemonde Sanson, « son suivisme çà l’égard de Combes ».
Joseph Dessaint entre à l’hebdomadaire amiénois Le Progrès
agricole. Membre du comité central de la Ligue pour la
représentation proportionnaliste, il organise plusieurs congrès
dans le Nord-Pas-de-Calais et la Somme.
Mobilisé pendant la
Première Guerre, il sert comme adjoint d’intendance. Ayant repris
sa place au Progrès agricole, il en devient l’un des
principaux éditorialistes. Dans ses écrits, il défend
l’agriculture, dénonce le pacifisme, le syndicalisme et le
socialisme qui font « triompher le droit à la paresse ».
Ronald Hubscher le décrit comme un « polémiste vigoureux
[qui] pourfend les théories collectivistes et professe une
germanophilie frisant l’hystérie ». En 1925, il est
condamné, ainsi que trois de ses confrères du Progrès agricole
à 1 000 F d’amende pour ses articles contre l’emprunt-or
lancé par Joseph Caillaux. Lors de la création de la MCP (Masse de
combat des paysans) par Le Progrès agricole, Dessaint
organise des conférences pour rallier les paysans de Picardie, du
Nord, de la Bretagne… Parallèlement, il devient secrétaire
général de la rédaction de la Presse régionale, groupement de
journaux catholiques.
Durant l’Occupation,
il se montre « le défenseur sourcilleux de la droite
traditionnelle, notamment dans le domaine de la corporation
paysanne ». En 1942, au moment où les Allemands exigent des
quotidiens du Nord-Pas-de-Calais un engagement en faveur de la
collaboration, il est choisi comme éditorialiste par le conseil
d’administration du Courrier du Pas-de-Calais. Sans jamais
venir à Arras, il livre quelque deux cents éditoriaux où il s’en
prend aux alliés et à la Résistance, prône la collaboration. Joseph
Dessaint meurt trois mois après la Libération du
Nord-Pas-de-Calais, le 5 janvier 1945, et ne sera donc pas poursuivi.
Il est l’auteur de
plusieurs ouvrages, notamment de La Représentation
proportionnelle (1910), Les Conservateurs républicains et
leur mission, d’après Auguste Comte (1914), Les
enseignements de la guerre (1916). Il était membre de plusieurs
associations dont les Rosati de Picardie.
J.-P. V.
Sources :
AD Somme, 5 MI D 660 ; Arch. de Paris, 17 D 275 ; Ronald
Hubscher, « Le Progrès agricole ; l’activisme au
service de la France profonde (1887-1970), Revue
du Nord », 1982, n°
252, p. 93-143 ; Rosemonde Sanson, « L’Alliance
républicaine démocratique dans le Nord et le Pas-de-Calais du
tournant du siècle à 1940 », Revue
du Nord, 2007/2, n°
370, p. 377-398 ; Jean-Paul Visse, « La presse du
Nord-Pas-de-Calais pendant l’Occupation. Le cas du Courrier du
Pas-de-Calais », L’Abeille,
septembre 2013, n° 24.
DE SWARTE Victor
Cornil Henri (Dunkerque, 3 juillet 1848 – Paris, 25 juillet
1917)
Haut-fonctionnaire,
journaliste
Étudiant en droit à
Paris, Victor De Swarte est républicain. Il est arrêté lors de la
campagne des élections législatives de 1869 pour avoir envahi, avec
d’autres protestataires, une réunion d’Émile Ollivier. Il
collabore au Mémorial artésien, à La France du Nord et
à L’Avenir d’Arras. En mai 1870, il mène à Saint-Omer
la campagne pour le non au plébiscite. Il s’engage dans les
Mobiles du Nord et fait la guerre sous les ordres de Faidherbe,
devenant le plus jeune capitaine de l’armée, à 22 ans.
Après la guerre, il
fonde à Saint-Omer le Comité républicain, qui contribue à faire
élire Faidherbe. Il aide à la création de la bibliothèque
populaire, et à celle de la société de tir de la ville. En 1875,
il est de retour à Paris. L’année suivante, il est secrétaire du
Garde des sceaux. En 1877, il se présente à Hazebrouck, en
remplacement d’un des 363, malade, et il fonde à cette occasion Le
Journal d’Hazebrouck. Il est largement battu.
Il retourne près du
sénateur Mancel, son mentor, qui l’emploie à diverses tâches.
Mancel devenu président du Sénat, De Swarte devient son chef de
cabinet. Il donne alors des articles à L’Événement, à La
Paix, au Temps, au Bulletin français, à La
Grande Revue de Paris et de Saint-Pétersbourg et à La Revue
d’administration fiscale. En récompense de ses services, il
est nommé trésorier-payeur général de la Haute-Marne, et reçoit
la Légion d’honneur. Il termine sa carrière comme
trésorier-payeur du Nord. Malheureusement il confondit sa caisse
avec ses finances personnelles, et fut suspendu puis renvoyé (on lui
refusera la liquidation de sa retraite) et mis en faillite. Pour
gagner sa vie, il devient « chroniqueur financier » –
lui-même se qualifie de « feuilletoniste de bourse » –
au Matin et au Radical.
Victor De Swarte a
beaucoup écrit. La BnF présente soixante-deux titres d’ouvrages
écrits par lui. On peut citer parmi d’autres, les livres dans
lesquels il relate ses voyages : Six semaines en Russie,
De Lille aux Portes de Fer ; ceux qui relèvent de
l’histoire de l’art Les Tapisseries flamandes et les cartons
de Raphaël, Rembrandt et Antoine Van Dyck, ceux
quelquefois mâtinés de finances : Les financiers amateurs
d’art au xvie,
xviie
et xviiie
siècles, Un banquier du trésor royal au xviiie
siècle Samuel Bernard ; enfin ceux qui concernent les
finances publiques dont le plus célèbre se trouve être son
Traité de comptabilité occulte et des gestions extraréglementaires.
Législation, réglementation, procédure, jurisprudence, l’un
des tous premiers ouvrages traitant de la comptabilité, au moment où
les maires et les conseils municipaux acquéraient en 1884 de
nouvelles responsabilités.
Victor De Swarte a été
membre de la Société des Antiquaires de la Morinie, du Comité
flamand de France, de l’Union artistique du Pas-de-Calais, mais
aussi de l’Association amicale des enfants du Nord et du
Pas-de-Calais, et de la Société de statistiques de Paris.
B. G.
Sources : Matthieu De Oliveira, Matthieu, « Les
comptabilités occultes
du trésorier-payeur général De Swarte », Comptabilité(S) :
revue d’histoire des comptabilités,
n°1, 2000 ; Mallet Charles, « Les hommes du Nord :
Victor de Swarte », La
Revue du Nord, 3e
année, 1893, p. 163-169.
DEVAUX Arthur
Charles, dit Le Diable boiteux (Bailleul, 3 septembre 1843
– Paris (?), décembre 1915 (?))
Journaliste,
écrivain
Arthur Devaux s’engage
au sixième lancier en 1860. Cassé de son grade, il déserte en
1866. Il est condamné pour escroquerie en 1870. Il n’en rentre pas
moins au ministère de l’Intérieur à la fin de l’année 1870.
Il est chef de bureau sous la Commune. Il abandonne son poste huit
jours avant l’entrée des Versaillais. Se constituant prisonnier,
il est condamné à six mois prison avec sursis. En 1874, la police
le décrit comme un « bonapartiste de bonne réputation, de
bonne conduite et d’une moralité sans reproche ».
En 1877, il est
reporter et correspondant à Moscou pour Le Gaulois et
L’Evénement. En 1881, il entre au Gil Blas où il
publie des articles sur le sport, le cheval et les cavaliers, qu’il
signe « Le Diable boiteux », empruntant ce nom à un
roman de Lesage (1707). En 1895, il passe au Grand Journal.
En 1900, il est propriétaire et rédacteur en chef de L’Illustré
parisien. Il est alors devenu royaliste. Cependant, selon un
rapport de police, il est dans la gêne, et écrit des articles
diffamatoires contre les cercles hippiques, à des fins de scandale.
Il meurt en décembre 1915, selon Mme Annie Stora-Lamarre. Arthur
Devaux, « cerveau malade », selon cette dernière, a été
surveillé par la police comme « barbouilleur » de la
presse grivoise.
Il était chevalier du
mérite agricole.
B. G.
Source :
L’enfer de la IIIe
République : Censeurs et pornographes (1881-1914),
Paris, Auzas-Imago, 1990, p. 181-182.
DEVOS Noël ( ?, ?
– Saint-Omer, 5 février 2013)
Journaliste, patron
de presse
Noël
Devos commence sa carrière de journaliste au quotidien lillois La Croix du Nord. En décembre 1958, il entre à L’Indépendant du Pas-de-Calais, journal édité à Saint-Omer depuis 1849, qu’il
oriente vers l’information locale. Il en assure par la suite la direction. En
1987, il crée la filiale Maîtrise Médias, chargée notamment de la diffusion de
NRJ sur Saint-Omer, Boulogne et Saint-Pol-sur-Ternoise, devenue une agence de
communication multimédia.
L’heure de la retraite venue, il demeure président du conseil de
surveillance de L’Indépendant. Il meurt à l’âge de 82 ans.
DEWOLF André (La
Madeleine, 24 juin 1908 – Lille, 11 juin 1956)
Journaliste
Fils
d’un invalide de guerre, André Julien Dewolf entre au quotidien La Croix du Nord comme rédacteur alors qu’il est à peine majeur. Membre de
l’Association professionnelle des journalistes du Nord, il est élu au milieu
années 1930 secrétaire général de la Mutuelle des journalistes du Nord.
Avant
la déclaration de guerre, il abandonne le journaliste tout en restant dans le
milieu de la presse. Il est successivement sous-directeur puis directeur de la
Caisse de compensation des industries polygraphiques. Après la Libération, il
est directeur du Centre d’action sociale de la presse et des imprimeries du
Nord et du Pas-de-Calais. Il est également secrétaire administratif des
syndicats patronaux des maîtres imprimeurs.
Dans
les années 1950, il est nommé administrateur de la Caisse des allocations
familiales de Lille et de l’Office des HLM de Lille.
Marié
le 21 juin 1930 à Armentières avec Mlle René Delattre, il est père de huit
enfants, il meurt à Lille le 11 juin 1956.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord M 149 /142, 3 E 14442 ; La Croix du Nord, 20 juin
1930, 29 juin 1935, 2 décembre 1950 ; Le Grand Echo du Nord, 2
septembre 1943.
DHOLLANDE
Jean-Claude ( ?, 19 novembre 1943 – ?, 24
octobre 1993)
Journaliste
Entré
comme journaliste à La Voix du Nord le
1er février 1972, Jean-Claude Dhollande fit toute sa carrière au bureau de Saint-Pol-sur-Ternoise. Il disparut tragiquement le 24 octobre 1993, par une voiture,
au cours d’un reportage. Il faisait partie du conseil d’administration de
l’Association des journalistes professionnels du Pas-de-Calais.
DINAUX Arthur
(Valenciennes, 8 septembre 1795 – Montataire, 15 mai 1864)
Journaliste, érudit
Né à Valenciennes en
1795, Arthur Dinaux y fonde en 1821 les Petites Affiches de
Valenciennes qui prend plus tard le titre de L’Echo de la
Frontière. En 1829, il lance les Archives historiques et
littéraires du Nord de la France et du Midi de la Belgique.
Il est l’auteur de
nombreux ouvrages dont une anthologie de la poésie lyrique au Moyen
Âge qui devait couvrir tout le nord de la France jusqu’à la
Somme. Si quatre tomes sont sortis, la mort ne lui permit pas d’aller
au bout de son projet.
Arthur Dinaux était
membre de plusieurs sociétés savantes : Société des
antiquaires de France, Académie d’Arras, Société d’émulation
de Cambrai, Société d’agriculture, sciences et art de Douai,…
J.-P. V.
Source :
Dictionnaire
biographique du Nord,
1893.
DODANTHUN Alfred (Dunkerque, 22
octobre 1875 – Lille, mai 1948)
Patron
de presse, directeur d’assurances
Fils
d’Alfred Charles Joseph Dodanthun, professeur d’histoire à l’Institut
Notre-Dame des Dunes de Dunkerque et bibliothécaire communal, et de Thérèse
Isabelle Louise Vanhoutte, Alfred Armand Joseph Dodanthun naît le 22 octobre
1875 à Dunkerque. A partir de 1899, il devient propriétaire directeur de L’Indicateur des Flandres, hebdomadaire édité à Hazebrouck. Parallèlement secrétaire général de l’Union
faulconnier dont son père est l’un des fondateurs, il publie des études
historiques sur la région dans différentes revues, mais aussi dans le quotidien
dunkerquois Le Nord Maritime sous le nom de Jules d’Anville. Membre
fondateur de l’Association professionnelle des journalistes du Nord en 1902, il
est reçu docteur en droit en novembre 1902, en soutenant une thèse sur les
Affiches électorales.
Quatre
ans plus tard, il se marie avec Madeleine Louise Jenny Goldschmidt, également
originaire de Dunkerque.
Alfred
Dodanthun abandonne la presse pour devenir directeur d’assurances à Lille. Il
n’en continue pas moins de publier dans des revues savantes. C’est à ce titre
qu’en 1926, il est nommé officier de l’Instruction publique. Il est également
membre de plusieurs associations : Amis de Lille, Rosati de Flandre…
Il
meurt à Lille en mars 1948 à l’âge de 72 ans.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, 5 Mi 027 R 083 et 3 E 18176 ; Le Réveil du Nord, 28
novembre 1911 ; Le Nord Maritime, 1er mars 1926 ; La
Croix du Nord, 9 mai 1948.
DOMBRAY
Edouard Joseph dit DOMBRAY-SCHMITT (Charleville,
26 mars 1864 – ?, ?)
Fils de Charles Auguste
Dombray, forgeron, et de Catherine Sontag, Edouard Joseph Dombray est
né le 26 mars 1864 à Charleville.
Après son mariage avec
Marie Léonie Schmitt dont il aura trois enfants, il ajoute à son
patronyme le nom de Schmitt. Après la mort de son épouse en 1901 et
son remariage avec Marguerite Bernard qui lui donne quatre enfants,
il garde ce nom de Dombray-Schmitt.
Admirateur de Léon
Harmel, il ambitionne dès 1893 d’organiser les ouvriers chrétiens
des vallées de la Meuse et de la Semoy face aux socialistes. Il
fonde l’année suivante l’Union démocratique des Ardennes qui
rassemble des associations ouvrières et qu’il place « en
dehors de tout parti politique ». Cette union se dote d’un
organe La Vérité sociale. Journal ouvrier qu’il dirige. Le
20 août 1893, Dombray-Schmitt se présente aux élections
législatives à Charleville. Pour soutenir sa candidature, il sort
un bihebdomadaire, La Défense sociale, organe des intérêts
ouvriers républicains catholiques qui ne connaît que quatre
numéros.
Arrivé dans le Nord, à
la suite de l’échec d’une grève des mineurs, il fonde en 1902
le Syndicat indépendant des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais qui
aurait regroupé quelque 6 000 membres. Il devient directeur et rédacteur en chef du Travailleur libre, périodique
anticégétiste et antijaune, dont le titre a probablement été
choisi pour faire pièce au journal de la section lilloise du parti
ouvrier français Le Travailleur.
Toujours domicilié à
Nancy, mais en résidence à Douai, en 1903, il crée à Nancy un
mensuel, L’Avenir social. Journal des œuvres sociales de la
région qui ne connaît que six numéros.
En mai 1906, il se
présente aux élections législatives dans l’arrondissement de
Douai. Soutenu par le journal L’Anti-bloc créé à cette
occasion, il n’arrive qu’en troisième position à l’issue du
premier tour et préfère se retirer. Il abandonne la
direction du Travailleur libre. Rejoignant Nancy, il devient
directeur du Nancy Illustré.
Dombray-Schmitt est
l’auteur de plusieurs ouvrages dont Des Syndicats professionnels
(1907), Le Val-du-Bois (1911), La Question du logement
et les familles nombreuses à Nancy (1920), Les jardins
ouvriers et les familles nombreuses (1921),…
J.-P. V.
Sources : AD Ardennes, 2 E 10581 ; AD
Pas-de-Calais, M 960 et M 4915.
DORGERES
Henri Auguste (Wasquehal, 6 février
1897 – Yerres,
22 janvier 1985)
Journaliste
Henri Auguste d’Halluin
dit Dorgères est né le 6 février 1897 à Wasquehal où son père
était boucher. Il poursuit ses études grâce à une bourse au lycée
de Tourcoing. Très actif à l’encontre des occupants allemands,
durant la Première Guerre mondiale, Henri d’Halluin est arrêté
plusieurs reprises. Emprisonné à la forteresse de Bruges (4 février
1918), il s’en évade le 4 octobre et, à la faveur du désordre,
il regagne les lignes alliées ce qui lui vaut la Croix de guerre
(1914-1918). Après un baccalauréat ès-lettres, il suit pendant
deux ans des études de droit.
Obligé de gagner sa
vie, il abandonne ses études pour entreprendre une carrière de
journaliste. En 1921 il se marie, à Lille, avec Cécile Cartigny, et
entre comme rédacteur au Nouvelliste de l’Ouest à Rennes, un
journal conservateur. En 1922, il s’installe définitivement en
Ille-et-Vilaine, et y découvre les difficultés de la condition
paysanne dont il devient un défenseur convaincu. A partir de 1925,
Henri d’Halluin est directeur du Progrès agricole de l’Ouest
dont il fait un important journal professionnel. C’est alors qu’il
prend le pseudonyme de Dorgères pour signer ses articles. Homme de
plume, il est aussi un homme d’action considéré comme un des
militants d’extrême droite les plus connus de l’Ouest. Autour du
Progrès agricole, il organise des mouvements d’action
paysanne comme le « Comité de défense paysanne contre
les assurances sociales » créé en 1929. Suivent les
mouvements du Front paysan, de Défense paysanne, des Jeunesses
paysannes puis des Chemises vertes. Il devient en 1935 secrétaire
général de la Ligue des paysans de France et en 1936 délégué à
la propagande du Syndicat agricole de défense paysanne. Mobilisé en
1939, prisonnier en 40, évadé, membre influent de la Corporation
paysanne où il devient conseiller national, il fut décoré de la
francisque par le maréchal Pétain. Il lance en mars 1941 la
collection des Dossiers de documentation de la presse syndicale
paysanne, publication qui se poursuit avec régularité jusqu’en
août 1944. Arrêté par les Alliés en août 1944 et emprisonné à
Paris, il est condamné à dix ans d’indignité nationale. Amnistié
pour services rendus à la Résistance, il est libéré le 26 avril
1946.
En 1948, il lance son
nouveau mouvement Défense paysanne, édite La Gazette agricole
imprimé à Rennes puis à Reims dont il est le gérant et le seul
rédacteur. Elle draine 25 000 abonnés et tire à 40 000
exemplaires. Il engage sa lutte sur des créneaux négligés par la
FNSEA et est fortement implanté dans l’Ouest. Dans le
Nord-Pas-de-Calais où il a quelques bastions, il est financé par
les betteraviers. Il passe à l’action politique et est élu
député de l’Ille-et-Vilaine de 1956 à 1958 sur les listes
poujadistes mais il a perdu de son influence. Inculpé de très
nombreuses fois par la justice française, auteur de très nombreux
articles et de plusieurs ouvrages dont Au temps des fourches,
une autobiographie et Haut les fourches. Il meurt le 22
janvier 1985 à Yerres dans l’Essonne.
M.-C. A.
Sources :
Site de l’Assemblée nationale ; AD Pas-de-Calais, 1W 19843.
D’ORGEVILLE Gérard
(Aire-sur-la Lys, 30 octobre 1903 – ?, 1972)
Journaliste
Licencié en philosophie après des études au collège de sa ville
natale et à l’université de Paris, Gérard D’Orgeville entame sa carrière de
journaliste en 1927 au Réveil du Nord qu’il
quitte en 1932 pour Le Grand Echo du Nord
de la France où il travaille comme secrétaire de rédaction aux informations
générales.
En 1939, il est mobilisé au 8e génie. A partir du 10 mai
1940, il participe à la campagne de Belgique et de la Somme. Sa conduite lui
vaut la Croix de guerre
Après la Libération,
il entre à La Voix du Nord. Il en devient rédacteur en chef
après le départ de Léon Chadé en 1948. Remercié cinq ans plus
tard, il prend la direction de la rédaction de l’hebdomadaire
illustré Nord-France, édité par la SA Nord Eclair, qui
est absorbé en 1956 par Jours de France. Gérard D’Orgeville
quitte alors le Nord pour Paris où il travaille jusqu’à sa
retraite pour L’Hôtellerie. Journal de l’industrie hôtelière
et du tourisme.
Il est également
l’auteur d’un roman Rue au Péterinck, paru en 1945. Il
meurt en 1972.
J.-P. V.
Sources : AD Nord, 9 W 261, pièce 67 ; Revue du Nord, 1972,
vol. 54, n° 213, p. 265.
DORION
Xavier (Ally-le-Haut-Clocher, 2 avril
1835 – Roubaix, 19 avril 1904).
Libraire,
imprimeur, enseignant, journaliste
Arrivé
à Roubaix au début de l’année 1860, Xavier Dorion y manifeste
une activité débordante. Libraire et imprimeur, sans imprimerie, il
fut simultanément ou à la suite professeur d’anglais et
d’espagnol aux cours municipaux, il enseignait aussi l’italien et
le portugais. À compter de 1902, il se fait l’apôtre de
l’espéranto, qu’un groupe fort actif essayait d’implanter à
Roubaix. Il était également interprète juré auprès du tribunal
de Commerce de Lille, et examinateur de l’École supérieure de
commerce de Lille. Dorion était également un fervent
propagateur de la sténographie (il fut
longtemps le sténographe de la mairie de Roubaix), et il avait
introduit à Roubaix la méthode Duployer, qui aura à Roubaix son
journal en 1910. Mutualiste convaincu, il fut durant douze ans
vice-président et président du Cercle des voyageurs et employés de
bureau du commerce et de l’industrie. Il a aussi participé aux
activités de la Société d’enseignement mutuel des travailleurs
de Roubaix.
Journaliste,
il a été membre du Conseil de lecture et rédacteur des
comptes-rendus commerciaux au Libéral
du Nord ; il a collaboré à L’Ami
du Progrès, jusqu’à ce que le
rédacteur en chef le flanqu[e]
à la porte, et a travaillé pour Le
Progrès du Nord.
Il a été aussi correspondant du Petit
Nord. Il est par ailleurs l’auteur d’un
pamphlet, intitulé Les Pantins radicaux
/ Tout pour nous, le reste aux autres,
édité par lui-même, tiré à 4 000 exemplaires et vendu sur la
voie publique le 11 mai 1883. Ce libelle, sous le couvert de
pseudonymes, étrille Moreau et ses amis. Mais il fut surtout le
rédacteur et gérant de Roubaix-républicain,
hebdomadaire que l’équipe municipale en place lance pour répondre
aux attaques de Moreau. L’impression de ce périodique est confiée
au même Dorion, à qui la mairie accorde la plupart de ses travaux,
alors même que Dorion surfacture ses prestations qu’il fait réaliser
en Belgique, n’ayant pas d’imprimerie. Contre cet immonde
Poussah, Roubaix-radical
(18 novembre 1883), il n’a pas de mots assez durs et blessants.
L’ayant un jour qualifié de pot à tabac, ce journal va créer une
rubrique spéciale, les Tabatiana
pour le moquer dans chaque numéro.
B.
G.
Source :
Entre autres : « Mort de M. Xavier Dorion, professeur de
langues vivantes », Le
Journal de Roubaix,
19 avril 1904.
DOURIEZ André
(Houlle, 10 septembre 1899 – Marcq-en-Barœul, 3 mars 1977)
Journaliste
Fils de Gaston Douriez
et de Rosine Drieux, André Douriez se marie avec Renée Schumann en
1924. Il commence sa carrière de journaliste comme secrétaire de
rédaction à La Dépêche. Il en devient secrétaire général.
Ce quotidien ne paraissant plus avec l’arrivée des Allemands à
Lille en juin 1940, Douriez entre au Journal de Roubaix en
février 1941, où il assure notamment la rubrique littéraire.
Source
: AD Nord, M 149/142.
DRAMAS Paul
(Lyon, 10 janvier 1869 – ?, ?)
Journaliste
Né à Lyon, fils d’un
commerçant bénéficiant, selon la police, « d’une certaine
fortune », Paul Dramas a une « bonne instruction »,
ayant notamment suivi des études en faculté des Lettres de Lyon
durant lesquelles il adhère au socialisme.
Il commence sa carrière
de journaliste à l’Ere nouvelle, puis collabore à
plusieurs journaux socialistes : Le Socialiste, Le Peuple de
Lyon…
Il arrive à Lille en
1895 où il devient secrétaire de rédaction au Réveil du Nord,
remplaçant Elysée Polvent. Selon la police, il mène « une
existence retirée », ayant « l’ambition de devenir
quelque chose ». Il quitte le quotidien lillois dès 1897. Par
la suite, il travaille dans diverses publications Le Mouvement
socialiste, La Revue socialiste… Il quitte le POF au moment de l’affaire Dreyfus.
Pendant la Première Guerre, il dirige L’Eclaireur de l’Est édité
à Reims. Après la guerre, il adhère au Parti communiste.
J.-P. V.
Source :
AD Nord, 1T 222/23.
DRANSART Henri
Narcisse (Somain, 16 août 1847 – Somain, 16 juillet 1930)
Ophtalmologiste
Le docteur Henri
Narcisse Dransart est déjà un spécialiste de renom lorsqu’il
fonde en 1873 de l’Institut d’ophtalmique de Somain et des mines
d’Anzin. Après des études à l’école de médecine de Lille, il
est externe, puis interne des hôpitaux de Paris, et enfin chef de
clinique. Il s’est notamment spécialisé dans les maladies et les
accidents des yeux touchant à l’industrialisation de la région du
Nord : les mines, la métallurgie, le chemin de fer et a
participé à de nombreux colloques internationaux. En 1879, il a
inventé une opération de la cataracte qui porte son nom.
En mai 1899, il sort
avec son beau-frère, le Dr Paul Bettremieux, son ancien condisciple
et associé dans plusieurs cliniques, le Journal d’oculistique
du Nord de la France, un trimestriel qui paraît à 1 000
exemplaires jusqu’en novembre 1892.
Parallèlement, le Dr
Dransart entame une carrière politique. En 1874, il est élu
conseiller municipal et le reste pendant 34 ans. En 1898, il est élu
conseiller général du canton de Marchiennes et le reste jusqu’en
1910. Lors de la Première Guerre, il est dénoncé pour avoir caché
des soldats français du 24 août au 10 septembre 1914 et il est condamné
par les Allemands à neuf mois de prison. Sa conduite pendant la
guerre lui vaut d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur,
en mai 1921, au titre du ministère de la Guerre.
Le Dr Dransart est
l’auteur de nombreuses publications scientifiques. Il est membre de
plusieurs sociétés savantes. S’il laisse la direction de
l’Institut ophtalmique en 1925, il assure son service jusqu’à sa
mort le 16 juillet 1930.
J.-P. V.
Source :
Jean-Paul Visse, La
Presse douaisienne 1790-1940, Société
des Amis de Panckoucke, collection Kiosque 59-62, 2017.
DREYFUS
Georges Gaston (Saint-Omer, 18
juillet 1868 – ?, ?)
Journaliste
« Je suis grand, 1,80 m. J’ai des redingotes trop longues et des cheveux trop courts. J’ai toujours manqué de toupet. Je fume comme une cheminée, joue de la mandoline et fais des revues. » Ainsi se présente Jeandouzy, né Gaston Dreyfus, à La Vie flamande illustrée au moment de quitter le journalisme en 1903. S’il ajoute : «J’ai tellement cette profession dans le sang que même en plantant mes choux, j’en arracherai les feuilles pour les faire imprimer. J’ai un journal dans le ventre», sa carrière journalistique ne fut pourtant pas très longue.
J.-P. V.
Sources : AD Nord, 1T 222, 22 décembre 1896, La Vie flamande illustrée, juin 1903, différents numéros du Grand Echo.
DRILLON,
Paul (Paris, 4 décembre 1873 – Lille, 22 août 1939)
Avocat
Paul Drillon effectue
ses études au collège de Boulogne, puis à la faculté de droit de
Lille. Il prête serment devant la Cour d’appel de Douai le 30 mars
1893.
Gendre de Mme Reboux,
directrice du Journal de Roubaix, il collabore au quotidien
lillois Le Nouvelliste en 1929. Il est l’auteur de
plusieurs articles pour des revues de droit et d’ouvrages dont La
Jeunesse criminelle, Les Droits et devoirs d’un père de famille,
Le rôle social de la charité,…
Parallèlement, il est
élu conseiller municipal de Lille et, en 1928, il est candidat malheureux
aux législatives dans la 6e circonscription de Lille.
Il avait été décoré
de l’ordre de Léopold de Belgique.
J.-P. V.
Source :
AD Nord, M149/142.
DRUELLE Auguste (Douai, 13 septembre 1850 – Arras, 17 mars 1904)
Journaliste
Ancien
élève de l’Institution Saint-Jean à Douai, Auguste Marie
Druelle poursuit des études à la faculté de
droit où il soutient sa thèse De la communauté
réduite aux acquêts en droit français en 1872, puis devient avocat.
Acquis aux idées de la République, il s’oriente vers le journaliste et
commence sa carrière au quotidien lillois Le Progrès du Nord, puis il rejoint Le Petit Nord, nouvellement fondé dans la préfecture du Nord par les frères
Simon, En novembre 1880, il est nommé rédacteur en chef du
journal douaisien fondé par Lucien Crépin, L’Ami du peuple.
Il démissionne en janvier 1886 car, selon la police, « en
épousant sa maîtresse, femme intrigante et puissante sur lui, […],
il aurait perdu beaucoup de relations à Douai. ».
Il prend la direction de L’Avenir du Pas-de-Calais qu’il
quitte en 1892 pour faire son retour professionnel dans sa ville
natale.
Il entre alors au Douai
républicain où il a souvent maille à partir avec Le
Démocrate créé pour soutenir la liste radicale lors des
municipales contre le maire Bertin. Ce journal le décrit ainsi en
1900 : « c’est un homme mûr, fortement sel et poivre,
onctueux au toucher comme la plupart des corps gras. Il voudrait être
méchant, mais est plutôt ridicule. Ce monsieur pince-sans-rire se
pose volontiers en républicain et en libre penseur ; à
l’instar de Méline, il flirte avec la réaction et ose considérer
comme une grande victoire démocratique le succès de la liste
Bertin. Capable de toutes les audaces, de toutes les calomnies, il
accuse les radicaux et les socialistes qui ont rallié plus de deux
mille voix de pactiser avec les libéraux. »
En juillet 1901, il
fonde L’Impartial de Douai, mais l’aventure tourne court
et trois mois plus tard, il reprend place au Douai républicain.
Auguste Druelle meurt à son domicile à Arras en mars 1904 à l’âge de 53 ans.
J.-P.
V.
Sources : AD Nord, 5 Mi 020 R 057, 1T 217/8, dossier L’Ami du Peuple, rapport confidentiel du
12 janvier 1886 ; AD Pas-de-Calais, 3 R 041/535.
Drugbert est rédacteur au Réveil du Nord pour la région
d’Avesnes-Maubeuge en 1895.
Source : AD Nord, 1T
222/23.
DUBAR
Gustave (Lille, 12 juillet 1848 –
Lille, 13 février 1921)
Journaliste,
directeur
D’origine modeste,
Gustave Dubar fait ses études au lycée de Lille, puis, après son
baccalauréat, au collège Sainte-Barbe à Paris. Après avoir échoué
à l’entrée de l’Ecole normale supérieure, il renonce à
l’enseignement.
Secrétaire du Comité
linier à l’âge de 21 ans, il devient de fait le rédacteur en
chef du Journal circulaire du marché linier de Lille créé
en 1864. Il noue ainsi de solides relations avec le monde industriel
régional et élargit son horizon à toutes les questions
économiques.
En 1871, il entre à
L’Echo du Nord, dirigé par le fils du fondateur Alexandre
Leleux, comme rédacteur économique. Très vite selon sa biographie
officielle, il est appelé à s’occuper de comptabilité et
d’administration aux côtés du directeur et du rédacteur en chef
Hippolyte Verly.
A la mort d’Alexandre
Leleux en 1873, la propriété du journal revient à ses neveux et
nièces, Gustave Dubar en devient codirecteur avec Hippolyte Verly
qui se retire en 1891, le laissant seul aux commandes. En quelques
années, il fait d’un quotidien respecté dont le tirage est de
35 000 exemplaires en 1890 une belle affaire commerciale
diffusant à la veille de la Première Guerre à 130 000
exemplaires. Sous sa direction, au fur et à mesure de sa
modernisation technique, le journal qui comprend deux éditions, Le
Grand Echo du Nord de la France, vendu le matin, et L’Echo
du Nord, diffusé le soir, prend ses aises sur la
Grand’Place de Lille rachetant plusieurs immeubles sur cette
Grand’Place, mais aussi rue Saint-Nicolas. En 1911, L’Echo du
Nord est doté d’un vaste hôtel construit sur les plans de
l’architecte Maillard et décoré par Boutry. L’équipement
technique suit. En 1914, le journal est composé sur huit linotypes
et il est imprimé par une triple rotative Hoé, une Marinoni et une
Derriey. Le personnel se monte à plus de 200 personnes. Cette
réussite vaut à Gustave Dubar la reconnaissance de ses pairs.
Trésorier dès 1890, puis vice-président de l’Association de la
presse républicaine départementale, il est élu le 27 mai 1900
président, fonctions qu’il exerce pendant quatorze ans, jusqu’au
28 juin 1914. Ses pairs lui confèrent alors la présidence
d’honneur. Il est également vice-président du Syndicat général
des associations de presse. Dans la région, il préside la chambre
syndicale des imprimeurs du Nord depuis 1902, il est nommé président
d’honneur de l’Association professionnelle des journalistes du
Nord.
Le succès du journal
tient peut-être à la politique prudente de son directeur qui
affirme : « on ne peut être plus républicain que moi ou
l’on touche au socialisme, on ne peut l’être moins sans paraître
conservateur. » Sous sa direction, L’Echo du Nord, se
situant dans la ligne modérée de Jules Méline et d’Alexandre
Ribot, se fait le défenseur des intérêts économiques de la région
et prône le protectionnisme.
Travailleur opiniâtre,
Gustave Dubar joue un rôle prépondérant dans bien d’autres
domaines. Cofondateur de la Société des agriculteurs du Nord, il en
est président à partir de 1880. Commissaire aux comptes, puis
administrateur du Crédit du Nord, il préside le conseil
d’administration de la banque nordiste de 1898 à 1921. Enfin,
pendant trente-huit ans, il est membre de la Société des sciences
de Lille. Après la guerre, il participe activement à la
reconstruction de la région. C’est à lui que l’on doit la
devise qui trône encore sur la façade de La Voix du Nord :
« Défendre les intérêts du travail dans la région du
Nord ». Alors qu’il tient une place importante dans la
région, officiellement, il ne briguera jamais de mandat politique.
En 1892, la fortune de
Gustave Dubar évaluée à deux millions de francs, ses multiples
fonctions lui valent d’être qualifiés avant la Première Guerre
par ses confrères d’« hommes d’affaires », de
« financier », de « charbonnier »,
d’« entrepreneur de pub », et,
face au manque d’engagement
idéologique de son journal, de « loque politique ».
Gustave Dubar a la
réputation d’un homme fort autoritaire, voire distant : on ne
lui parle qu’en audience. Il pratique pourtant un paternalisme
apprécié par le personnel : nommé chevalier de la Légion
d’honneur en 1894, il emmène ses employés à Malo-les-Bains, lors
de son mariage en 1896, il renouvelle son geste, en 1900 lors du
passage du journal à 100 000 exemplaires, le personnel est reçu
chez lui à « l’Assessoye » à Lambersart, dans la
banlieue lilloise,…
Toutes ses activités
furent récompensées par la croix de commandeur de la Légion
d’honneur, remise à l’Elysée par le président Raymond
Poincaré. Lors de sa mort, toute la classe politique et tout le
monde de la presse lui rend hommage.
J.-P. V.
Sources :
ADN, 1T ; La
Vie et l’œuvre de Gustave Dubar (1848-1921),
Imprimerie Dubar, Ferré & cie, Lille, n.d., 273 p. ;
Jean-Paul Visse, La
Presse du Nord et du Pas-de-Calais au temps de L’Echo du Nord,
Presse
universitaire du Septentrion, Lille, 2004, 279 p. ; « L’économie, la presse et la région. La bonne
fortune de Gustave Dubar, directeur de L’Echo du Nord »,
Bulletin de la
Commission historique du Nord, tome
58, 2018-2019, p. 117-147.
DUBAR Jean (Lille,
8 septembre 1897 – Marcq-en-Barœul, 14 mars 1968)
Patron de presse
Fils de Gustave Dubar,
Jean Dubar est né le 8 septembre 1897 à Lille. Elève au lycée
Faidherbe, il est bachelier, puis poursuit des études de lettres
tout en suivant les cours d’une école de commerce. En 1916, il est
mobilisé au 82e RIA et, à sa demande, part au front
jusqu’à l’armistice. Il fait partie de l’armée d’occupation
comme brigadier interprète jusqu’à sa démobilisation en août
1919. Sa conduite est récompensée la croix du Combattant.
Entré à L’Echo
du Nord, il participe à la relance du journal qui, durant la
guerre, avait été occupé par les Allemands qui y publièrent
notamment la Liller Kriegszeitung. Nommé directeur en 1921,
il s’attacha à la modernisation du quotidien lillois. De nouvelles
rubriques sont créées, l’information locale développée, le
quotidien se veut également un animateur de la vie régionale par
l’organisation de manifestations économiques et sociales :
exposition des petits inventeurs et artisans, concours du plus bel
épi de blé, épreuves sportives, etc.
Parallèlement, il
occupe plusieurs fonctions nationales, il est notamment membre du
Syndicat des quotidiens régionaux, de la Commission exécutive de la
Fédération nationale des journaux français, membre de la
Commission paritaire des papiers de presse et d’édition. Il est
par ailleurs administrateur du Crédit du Nord. Ses nombreuses
activités lui valent d’être nommé chevalier de la Légion
d’honneur en 1933.
A la même époque,
Jean Dubar dote notamment son quotidien d’un splendide hôtel de
style néoflamand. Homme aimant l’art, il a fait appel à
l’architecte Ernest Willocquieaux, secondé par l’architecte
Laprade et le dessinateur Bazin. La façade du bâtiment est décorée
des blasons des principales villes du Nord, du Pas-de-Calais, de
l’Aisne et de la Somme et est surmontée de la statue des Trois
Grâces, symbolisant les trois anciennes provinces du
Nord-Pas-de-Calais, signée Raymond Couvègnes. Des bureaux ont été
décorés par Eugène Prinz tandis que la salle de réception du
sixième étage est l’œuvre de Laprade. L’imprimerie s’installe
dans des bâtiments de l’autre côté de la rue Saint-Nicolas.
Véritable profession de foi en l’avenir de la région, ces locaux,
à peine terminés, sont inaugurés en juillet 1936.
Après la déclaration
de guerre, Le Grand Echo du Nord et son édition du soir
L’Echo du Nord paraissent jusqu’au 17 mai 1940 où ils
sont remplacés par un bulletin d’informations régionales commun
au cinq quotidiens qui paraissaient à Lille. Rentré à Lille après
l’armistice, Jean Dubar obtient l’autorisation de faire
reparaître son journal, sous contrôle de l’occupant, à partir du
1er août 1940. Mécontents de la ligne éditoriale du
quotidien qui ne s’engage pas franchement dans la collaboration,
les Allemands imposent, en juillet 1942, à Jean Dubar un directeur
politique, Charles Tardieu. Désormais, celui-ci prône la
collaboration, s’en prend aux résistants, aux alliés et à
l’URSS. En août 1944, Jean Dubar qui n’avait plus qu’un rôle
administratif est définitivement écarté du journal par les
Allemands. Durant cette période, il a bien tenté de faire paraître
un journal clandestin, Nord-Libre, mais trop tardivement. A la
veille de l’arrivée des Anglais à Lille, il fait paraître une
édition spéciale, Le Véritable Grand Echo, dans laquelle il
tente de justifier l’attitude de son journal pendant l’Occupation.
Le second numéro est interdit par le nouveau commissaire de la
République, Francis-Louis Closon. Conformément aux ordonnances du
général de Gaulle sur la presse, tous les journaux qui avaient
continué de paraître sous l’Occupation sont suspendus. Dès le 3
septembre 1944, les locaux du Grand Echo sont occupés par La
Voix du Nord et Liberté qui sortent de la clandestinité.
En décembre 1944,
commencent dans la région les procès de presse. D’abord celui de
l’éditorialiste du Grand Echo qui échappe à la mort. En
décembre 1945 a lieu celui du Grand Echo et de ses
dirigeants. Jean Dubar est condamné à cinq ans de travaux forcés,
à la déchéance de nationalité. Quelques années plus tard, sa
peine est commuée à quatre mois de prison. Dès lors Jean Dubar n’a
de cesse que d’obtenir sa réhabilitation. Il lui faut attendre
1964 où le jugement est cassé et l’Etat est condamné à un franc
de dommages et intérêts. Eloigné de la presse, il dirige alors une
imprimerie la SILIC. Il meurt à Marcq-en-Barœul, dans la banlieue
lilloise, le 14 mars 1968 à l’âge de 71 ans.
J.-P. V.
Source :
Jean-Paul Visse, « La Presse du Nord sous l’Occupation »,
conférence donnée à la Commission historique du Nord en 2022.
DUBAR Gustave Eugène
Louis (?,1927 – Cogolin, 16 juin 2017)
Imprimeur, directeur
de publication, vigneron
Fils de Jean Dubar,
directeur du Grand Echo du Nord de la France, et d’Elisabeth
Motte, fille d’Eugène Motte, ancien maire de Roubaix et député
du Nord, Gustave Dubar est né à Lille, en 1927.
Directeur de la SILIC,
il lance, en octobre 1970, Nord Magazine dont la rédaction
est dirigée par Patrick Calais. Ce mensuel cesse sa publication
après deux années d’existence.
Gustave
Dubar quitte la région du Nord en 1981 et s’installe à Cogolin
dans le Var comme exploitant agricole. Il était marié à la
journaliste Juliette Dubar
DUBAR René (Roubaix, 22
février 1899 – Nantes, 5 février 1934)
Journaliste
Fils d’Ernest Dubar, employé de commerce, et d’Elise Moreels, René Dubar est secrétaire de rédaction au quotidien lillois Le
Grand Echo du Nord de la France pendant plusieurs années. Parallèlement, il cumule
ces fonctions avec celles de rédacteur au Télégramme
du Nord jusqu’à la disparition de ce quotidien implanté à Lille après la
Première Guerre mondiale. Il est également rédacteur en chef de La Gazette
de Cambrai.
Il
quitte ensuite le Nord-Pas-de-Calais. Il collabore à
différents titres parisiens L’Intransigeant, La Patrie, La Presse… Il rejoint L’Ami
du Peuple, grand quotidien de doctrine politique et d’information fondé à
Paris en mai 1928 par le parfumeur François
Coty. Si, bientôt, ce journal peut se vanter d’être le plus vendu au monde, il
prend par la suite un ton xénophobe, antisémite et
nationaliste. René Dubar y travaille jusqu’à sa mort. Parallèlement, il publie
des nouvelles dans Le Petit Journal illustré.
« Miné par une maladie inexorable, écrit Le Petit Journal
illustré, aggravée encore par les mauvais traitements dont il avait
souffert à Lille, pendant l’occupation allemande, il meurt à 34 ans chez son
père à Nantes en 1934.
J.-P. V.
Sources : AD
Nord, M 149/142 ; AM Nantes, 1 E 2610 ; L’Action
française, 5 janvier 1925 et 25 novembre 1925 ; Le Phare de la Loire, 6
février 1934 ; Le Grand Echo du Nord, 7 février 1934 ;
Le Petit Journal illustré, 11 février 1934.4.
DUBOIS Armand (Guise, 20
novembre 1814 – Avesnes-sur-Helpe, 22 juillet 1892)
Imprimeur, journaliste
Gendre de Constant Joseph Viroux, fondateur de L’Observateur
d’Avesnes, Armand Louis Dubois est d’abord négociant à Paris. Fils d’un horloger de Guise, dans
l’Aisne, il succède à son
beau-père en 1856 à la tête de l’hebdomadaire dont il était rédacteur depuis huit
ans. En 1858, il obtient l’autorisation de le transformer en journal politique
pour faire face au Nouvelliste devenu lui-même organe politique, favorable à l’Empire.
En mai 1877, Dubois est condamné à dix jours de
prison et 2 000 F d’amende. Il est gracié en février 1878. Il meurt à Avesnes à l’âge de 77 ans.
J.-P. V.
Sources : AD Nord, 5 Mi 001 R 009, 1T 222/1.
DUBOIS Edouard (Avesnes-sur-Helpe, 30 juin 1843 – Avesnes-sur-Helpe, 18 novembre 1905)
Imprimeur, journaliste
Fils d’Armand Dubois, directeur de L’Observateur
d’Avesnes, Edouard Armand Dubois succède à son père à la tête de l’entreprise
familiale.
Impliqué dans la vie politique locale, il est membre
du conseil municipal de sa ville dès 1880, puis est élu, en 1892, conseiller
d’arrondissement et, l’année suivante, conseiller général. Il le reste jusqu’à
sa mort, à l’âge de 62 ans, en novembre 1905. Edouard Dubois était chevalier de
la Légion d’honneur .
J.-P. V.
Sources : AD Nord, 3 E 7435 ; Le Grand Echo du Nord, 25 novembre 1905.
DUBOIS Louis
(?, ? – ?, ?)
Louis Dubois est rédacteur à L’Avenir d’Arras dans
les années 1930.
DUBURCQ (?, ?
– ?, ?)
Journaliste
Reporter successivement
au Petit Nord puis au Progrès du Nord à Lille,
Duburcq abandonne pendant près de cinq ans le journalisme et mène,
selon la police, « l’existence d’un désœuvré » à
Maubeuge chez sa mère.
En octobre 1886, il
rejoint L’Avenir de Dunkerque, à la demande de son
rédacteur en chef Tubert, « pour l’associer à la campagne
qu’il vient d’entreprendre contre la réaction cléricale à
Dunkerque ».
J.-P. V.
Source :
AD Nord 1T 222/10.
DUCORRON René
(Quarouble, 26 janvier 1925 – Maubeuge, 29 novembre 2015)
Journaliste
C’est tout juste
nanti du baccalauréat, obtenu quelques semaines plus tôt, et rêvant
de devenir journaliste, que René Ducorron fut embauché, le 1er
janvier 1945, à la rédaction de Valenciennes du quotidien
socialiste Nord Matin qu’il quitta quelques semaines
plus tard pour celle de Douai.
Revenu à Valenciennes,
René Ducorron fut nommé chef d’édition, fonction qu’il exerça pendant plus de vingt ans. Le 1er juin 1971, il rejoignit
La Voix du Nord où il fut nommé secrétaire de rédaction,
d’abord à Lille, puis à Valenciennes, poste qu’il occupa
jusqu’à sa retraire en 1983.
René Ducorron est
l’auteur de trois ouvrages : Courouble au temps du vieux
Bon Dieu, L’an quarante et J3 sous l’occupation, 1570
jours avec les « doryphores ». Il laisse également
un texte inédit sur ses années de journaliste à Nord-Matin.
J.-P. V.
Source :
La Voix du Nord, 9
décembre 2015.
DUCROCQ Louis (abbé) (Saint-Omer, 16
mai 1863 – Arras, 25 novembre 1934)
L’abbé Ducrocq est d’abord enseignant à Saint-Pierre de
Calais, puis au collège de Montreuil-sur-Mer. En 1895, il part pour La Réunion,
un séjour dont il tire profit pour écrire plusieurs ouvrages. Lors de son retour en France métropolitaine, il est nommé en
1895 vicaire à Bapaume, puis aumônier des hospices civiles de Calais et à
Roubaix. Il devient rédacteur-en-chef de La Chronique artésienne en 1910-1912, il collabore ensuite à La
Croix d’Arras et des pays miniers dont il devient directeur.
Ce journal cesse sa parution lors de la déclaration de la guerre 1914-1918.
Lors de la Première Guerre, l’abbé Ducrocq est aumônier
militaire, curé intérimaire de la paroisse Saint-Jean-Baptiste à Arras. Il
collabore au Lion d’Arras, organe hebdomadaire d’union atrébate, fondé par
l’abbé Aimé Guerrin le 1er janvier 1916 pour soutenir le moral des
Arrageois dont la ville est placée sous le feu allemand.
Après la guerre, il part en Louisiane où il reste une
dizaine d’années. Rentré à Arras, il est nommé prêtre auxiliaire à Ronville-Saint-Sauveur où il exerce
encore lors de sa mort à l’âge de 72 ans.
J.-P. V.
Sources :
AD Pas-de-Calais, 3 E 041/592, La Croix du Nord, 27 et 29 novembre
1935 ; Le Grand Echo du Nord, 21 septembre 1902 ; Alain
Nolibos, notice « Ducrocq Louis » in Dictionnaire du monde
religieux dans la France contemporaine, Arras, Artois, Côte d’Opale, dir M.
Beirnaert, X. Boniface, A. Cassan, Y.-M. Hilaire, Paris, Beauchêne, 2013 ;
J.-P. Visse, La Presse arrageoise. Catalogue
commenté des périodiques de l’arrondissement d’Arras, Bapaume et
Saint-Pol-sur-Ternoise, Société des Amis de Panckoucke, 2009.
DUFOUR Guy (?,
16 novembre 1938 – Marcq-en-Barœul, ?)
Journaliste
C’est à Nord-Eclair
que Guy Dufour, à peine diplômé de l’Ecole supérieure de
journalisme de Lille, commença sa carrière de journaliste le 21
juin 1965 à la rédaction de Tourcoing. Au fil des années, il exerça diverses fonctions au sein du journal roubaisien dont celles de chef de l’édition de
Villeneuve d’Ascq où il accompagna le développement de la ville
nouvelle.
Embauché à La Voix
du Nord le 15 mars 1976, il travailla d’abord à Gravelines,
avant de devenir chef de l’édition de Lille I (banlieue). Le 20
décembre 1979, il était nommé rédacteur en chef adjoint, poste
qu’il occupe jusqu’à son départ en retraite.
Source :
Presse Actualité, n° 147, juin-juillet-août 1980.
DUGARDIN Eugène
Louis Julien (Lille, 1er avril 1845 – Bailleul, 1er
avril 1905)
Directeur de journal
Descendant d’une
famille de commerçants lillois – son père fut horloger, place des
Patiniers –, Eugène Dugardin fit l’essentiel de sa carrière au
Progrès du Nord dont il fut le directeur à partir d’août
1877. Il fut, selon le Dictionnaire biographique illustré du
Nord, « un énergique défenseur des idées
républicaines ».
Officier de
l’Instruction publique et chevalier de la Légion d’honneur en
1901, il avait été nommé peu de temps
avant sa mort directeur de l’asile d’aliénées de Bailleul.
Sources :
Dictionnaire
biographique illustré du Nord, p.
399 ; dossier de chevalier de la Légion d’honneur.
DUGARDIN Henri
Julien (Nantes, 8 avril 1862 – Roubaix, 10 décembre 1913)
Journaliste
Ouvrier horloger
pendant six à sept ans à Tourcoing, Henri Julien Pierre Dugardin devient
reporter à L’Avenir de Roubaix-Tourcoing édité par Le
Progrès du Nord de Lille. Ses relations familiales lui ont
probablement facilité l’entrée dans le journalisme, il est en
effet le beau-frère du gérant du Progrès du Nord.
En 1895, la police ne
tarit pas d’éloges sur ce « républicain très convaincu » :
« homme sérieux, se conduisant bien, […] ennemi des
polémiques », « très honnête, intelligent, actif ».
Après vingt-cinq ans de journalisme,
Henri Dugardin est nommé en février 1913 receveur buraliste des contributions
indirectes à Roubaix.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord 1T 222/26, 3 E 16025 ; Le Grand Echo du Nord, 12 décembre
1913.
DUHAMEL Mme,
Gabrielle Donaint (Bouchain, 24 novembre 1886 – Clairvivre
(Dordogne), 4 septembre 1943)
Patronne de presse
Fille de Mme Anne-Marie
Reboux, directrice du Journal de Roubaix, Mme Gabrielle
Duhamel, épouse en premières noces l’avocat parisien Julien Demey
dont elle a un fils, Jacques, futur directeur du Journal de
Roubaix, puis, quelques années après la guerre, de Nord
Eclair. En secondes noces, elle se marie avec l’avocat parisien
Jean Duhamel.
A la mort de sa mère,
en décembre 1934, elle devient présidente du conseil de gérance du
Journal de Roubaix. Lors de l’invasion allemande en 1940,
elle se réfugie dans sa propriété de Dordogne. C’est dans ce
département qu’elle meurt le 3 septembre 1943.
J.-P. V
Source :
Le Journal de
Roubaix, 5 novembre
1943.
DUHAMEL Jules Arthur
(Roubaix, 14 août 1912 – Douai, avril 1982)
Journaliste
Fils de Jules Duhamel
et d’Aurélie Duviler, qui tiennent une pension de famille à
Roubaix, Jules Duhamel fait ses études secondaires au lycée de
Tourcoing. Il quitte l’établissement après son premier
baccalauréat pour entrer, le 1er juillet 1930, comme
rédacteur au Réveil du Nord à Lille. En 1936, à la suite
du décès d’un rédacteur, il est affecté à l’agence
douaisienne du quotidien lillois.
Mobilisé dès la fin
du mois d’août 1939, il reprend, en septembre 1940, son activité
de journaliste à Douai. A la Libération, il passe au quotidien
socialiste Nord-Matin qui a pris la suite du Réveil du
Nord. De février à juillet 1945, il est rappelé sous les
drapeaux et à son retour de l’armée, il entre à l’agence
douaisienne du quotidien roubaisien Nord Eclair. A la
fermeture de celle-ci, en décembre 1946, il devient rédacteur
unique de La Croix du Nord dans la même ville. Il y
signe un certain nombre de chroniques sous le pseudonyme de Jean
Gélon. Le quotidien catholique connaissant à son tour des
difficultés abandonne Douai. Jules Duhamel crée alors un
hebdomadaire, Douai-Scarpe.
Impliqué dans la vie
sociale de sa ville d’adoption, Jules Duhamel fut notamment
président du club de ping-pong, membre de l’Association des
sinistrés du Douaisis, puis du Nord dont il rédigea le bulletin de
liaison, Sinistrés du Nord.
J.-P. V.
Source :
Collection particulière.
DUMONT Louis
Paul (Lille, 22 août 1883 – Suippes, 9 octobre 1915)
Reporter photographe
Louis Dumont est
reporter photographe au Grand Hebdomadaire illustré, publié
à partir de 1905. Incorporé au 243e RI lors de la
mobilisation d’août 1914, il participe à la première offensive
de l’Artois. Grièvement blessé lors de l’offensive de Champagne
en 1915, le caporal Dumont meurt de ses blessures le 9 octobre 1915.
Sources :
Grand Hebdomadaire
illustré, 14
septembre 1919, site Mémoire des hommes.
DUPONT Gaston
(Cambrin, 20 décembre 1869 – ?, ?)
Journaliste
Ancien instituteur, il
est reporter à l’édition roubaisienne de La Croix du Nord à
partir juin 1895. De « conduite et de moralité bonnes »,
il est bien sûr pour la police « réactionnaire ».
J.-P. V.
DUPUICH Paul (Arras, 6 février 1871 – Arras, 11 juin 1901)
Journaliste
dernier directeur et rédacteur en chef de La
République libérale d’Arras et du Pas-de-Calais, de 1897 au 1er
janvier 1899. A l’âge de 19 ans, le 12 mars 1890, il s’était engagé au 21e
régiment de dragons qu’il avait quitté le 12 mars 1893 avec me grade de
brigadier fourrier.
Après la disparition du quotidien,
le 7 janvier 1899, il s’est expatrié au Sénégal où il est devenu agent
commercial en Cassamande. « Terrassé par les fièvres et l’anémie »,
selon Le Grand Echo du Nord, il est rentré à Arras à la mi-1901 où il
est mort le 11 juin à l’âge de 30 ans.
J.-P. V.
Sources : AD du
Pas-de-Calais, 3 E 041/532, 1r_7071 ; La
République libérale ; Le Grand Echo du Nord, 14 juin
DUPUIS Edmond (?,
1844 – Arras, septembre 1896)
Prote d’imprimerie
Employé à
l’imprimerie du Courrier du Pas-de-Calais pendant 39 ans,
Edmond Dupuis entre comme prote à l’Imprimerie de La République
libérale d’Arras lors de sa création en 1893. Il devient
également gérant du journal jusqu’à sa mort en septembre 1896.
Source :
La République
libérale, 5
septembre 1896.
DURAMOU Albert
(Morbecque, 6 mars 1846 – Lille, 11 novembre 1894)
Journaliste,
imprimeur
Originaire des
Flandres, Justin Héliodore Albert Duramou accomplit toute sa
carrière d’imprimeur et de journaliste à Douai, se faisant dans
les publications qu’il édite le héraut du parti légitimiste.
Fils de François
Thomas Duramou, cordonnier, et de Stéphanie Flavie Vanwelscappe,
Albert Duramou naît le 6 mars 1846 à Morbecque, dans
l’arrondissement d’Hazebrouck. Il fait probablement ses premiers
pas dans le journaliste en 1871 au Journal du Nord passé sous
la direction de l’imprimeur douaisien Louis Ferdinand Dechristé.
Lorsque celui-ci reprend Le Courrier douaisien en avril 1873,
pour soutenir le comte de Chambord, Duramou en devient le rédacteur
politique, écrivant tant sous son nom que sous le pseudonyme d’Emile
Durard. Ayant acquis Le Courrier douaisien en 1876, il
le transforme l’année suivante en Gazette de Douai et de
l’arrondissement dont il est l’homme-orchestre jusqu’en
décembre 1888.
Parallèlement, Duramou
crée La Petite Gazette de la Scarpe qu’il remplace en
juillet 1883 par L’Echo de la Scarpe. En 1881-1882, il
imprime l’Indicateur théâtral et musical & moniteur des
jeux et divertissements des œuvres catholiques.
Les différents
rendez-vous électoraux sont souvent, pour lui, l’occasion de créer
des journaux éphémères soutenant les candidats royalistes ou
conservateurs. Quelques mois avant les élections législatives de
1885, il lance, dans l’arrondissement de Lille, La Deûle
et, dans les arrondissements de Cambrai et de Valenciennes, L’Escaut
qui disparaissent respectivement en mai et en juin 1885, remplacés
par L’Electeur du Nord jusqu’en octobre de la même
année.
Régulièrement, son
concurrent républicain, Lucien Crépin, annonce dans ses
publications que les journaux de Duramou connaissent des difficultés.
En décembre 1888, La Gazette de Douai et L’Echo de la
Scarpe disparaissent et tous les ouvriers sont licenciés.
Duramou quitte, sans autre explication, Douai.
Marié le 21 octobre
1873 à Morbecque avec Eugénie Vandenabeele, il était père de cinq enfants. Il meurt à Lille le 11 novembre 1894 à l’âge de
48 ans.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, 5 Mi 036 R 014, 1 Mi EC 353 R 180 ; Jean-Paul Visse, La Presse douaisienne 1790-1940, Société des Amis de Panckoucke, collection Kiosque 59-62, 2017.
DURANT Clément
(Roubaix, 22 novembre 1837 – Roubaix, 14 janvier 1908)
Publiciste
Observateur, mais aussi acteur de la vie roubaisienne, Clément
Durand, fils d’un fileur, collabora au Progrès du Nord, puis à son édition L’Avenir de Roubaix-Tourcoing mais aussi
au quotidien socialiste Le Réveil
du Nord. Il publia également
dans La Fauvette du Nord et dans Le Canard.
Acteur de la vie politique, il se présenta en vain aux élections
municipales sur la liste de Concentration républicaine et cantonales de 1892.
Président de la section roubaisienne de la Ligue des droits de l’Homme, il fut
également délégué cantonal, membre de la caisse des écoles. Son attachement à
l’école publique lui valut d’être nommé officier d’académie.
Jusqu’à sa mort à l’âge de 71 ans, il resta correspondant local des
quotidiens Le Temps et Le Petit Parisien.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord, 3 E 16014 ; Dictionnaire
biographique du Nord, 1893 ; Le Grand Echo du Nord, 31 juillet
1892, 9 janvier 1902, 7 août 1902, 17 et 18 janvier 1908.
Typographe, gérant
de journaux
En décembre 1845,
Dusautoir est rédacteur-gérant du Barbier de Lille, journal politique, littéraire, artistique et
scientifique, fondé en 1843 par
Alphonse Bianchi et François Fémy. Cet hebdomadaire devient, en
1846, Le Messager de Lille dont Dusautoir est toujours le
gérant.
Source :
Visse, Jean-Paul, La
Presse du Nord et du Pas-de-Calais au temps de L’Écho du Nord,
1819-1944,
Villeneuve d’Ascq, Presses du Septentrion, 2004, 279 p.
DUTEMPLE Edmond (Paris, ? – Paris, 7 juillet 1894)
Journaliste
« Un lettré et un consciencieux. » Au lendemain de la mort
d’Edmond Dutemple à la suite d’une longue maladie qui lui interdisait tout
travail depuis plusieurs semaines, toute la presse était unanime pour saluer ses
qualités. « Sa vie de journaliste, affirmait devant sa tombe l’un de ses
confrères. a été surtout dépensée dans cette presse de province où le directeur
et unique rédacteur du journal est tenu d’être constamment à l’œuvre. »
Avant d’embrasser la carrière de journaliste, Dutemple, aux
convictions républicaines bien affirmées, avait été attaché à la Chambre. De
cette expérience, il avait d’ailleurs tiré un ouvrage La Marmite aux lois. A
la fin de l’année 1875, il lançait avec Frédéric Damé un hebdomadaire consacré à
la politique internationale L’Europe orientale. Il collaborait ensuite à
L’Homme libre de Louis Blanc et au Bien public. Il n’en
continuait pas moins de publier divers ouvrages politiques. Lors du
gouvernement de l’Ordre moral, deux d’entre eux avaient d’ailleurs été saisis.
En 1878, il faisait partie de la Commission d’enquête sur les
élections législatives d’octobre 1877 où les républicains ont remporté la
majorité des sièges. L’année suivante, il publiait La Vie politique et
militaire du général Hoche, ouvrage unanimement salué par la presse et même
recommandé par le ministre de la Guerre. En février 1880, après un grave
accident de cheval, il était nommé vice consul à Brousse (Burca) en Anatolie.
De ses années passées en Orient, il tira lors de son retour en France plusieurs
ouvrages dont en 1883 En Turquie d’Asie, notes de voyage en Anatolie.
Dutemple reprit ses activités de journaliste. En avril 1884, il
arrivait à Arras comme rédacteur en chef de L’Avenir
du Pas-de-Calais..Victime
de censure de la part de son directeur, dira-t-il, il démissionna en 1886 et
quitta le Nord pour l’Est. Il fut alors rédacteur en chef et propriétaire du Petit
Bourguignon et du Patriote bourguignon. Après la liquidation de ce
journal, Edmond Dutemple rejoignit la presse parisienne collaborant notamment à
L’Evénement.
Malade, il dut abandonner tout travail. Il meurt à l’âge de 40 ans
sans avoir pu terminer deux études sur l’Arménie et la Géorgie, et sur la Perse
contemporaine.
J.-P. V.
Sources :
Arch. Paris, V4E 10314 ; J.-P. Visse, La Presse arrageoise, Société
des Amis de Panckoucke ; Le Temps, 4 septembre 1877 ; Le
Figaro, 27 février 1880, La Nation, 21 avril 1884, 2 mai 1893, L’Evénement, 2 mars
1891 ; L’Intransigeant, 9 juillet 1894 ; Le Mot d’Ordre,
10 et 11 juillet 1894.
DUTHIL
Jules (Lille, 5
septembre 1855 – Lille, février
1936)
Journaliste
Cinquante-cinq ans de
journalisme dont plus de cinquante dans le même journal ! Né
le 5 septembre 1855, Jules, Henri, Paul, Amory Duthil, fils d’un inspecteur de
l’octroi, fit ses premières armes dans le journalisme, en 1878, à
La Vraie France, journal légitimiste lillois, avant de passer
au Journal de Roubaix. En 1882, il entra comme secrétaire de
rédaction au tout nouveau quotidien lillois La Dépêche,
créé de la fusion du Mémorial de Lille et du Propagateur
du Nord et du Pas-de-Calais. Il y gravit tous les échelons et,
en 1911, il était nommé rédacteur en chef de La Dépêche et
de son édition du soir Le Nouvelliste. Il le resta jusqu’en
1934, année de sa retraite, tout en continuant à exercer le métier
jusqu’à sa mort en février 1936. Cette fidélité à la
profession lui valut, non seulement le respect de tous ses confrères,
mais aussi la médaille d’or du travail.
Jules Duthil fut aussi l’inspirateur du Grand Hebdomadaire illustré fondé
en 1905 dont il fut le directeur et l’ animateur jusqu’à
sa retraite en novembre 1933.
Jules Duthil fut
vice-président de l’Association professionnelle des journalistes
du Nord et président de sa commission des fêtes, chargée notamment
d’organiser la loterie de la Presse du Nord, permettant d’améliorer
la retraite des journalistes. Son dévouement à cette cause lui
valut de recevoir en 1928 la grande médaille de la mutualité.
Historien, il laisse plusieurs ouvrages.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord 1T 222/12, 1er
septembre 1895 ; Grand
Hebdomadaire illustré,
5 avril 1928 et novembre 1933 ; Le
Grand Echo du Nord,
31 décembre 1931 et 4 février 1936.
DUTHILLŒUL
Hippolyte (Douai, 8 novembre 1788 – Douai, mars 1862)
Juge de paix,
bibliothécaire, journaliste
Après deux refus
d’autorisation en 1821 et en 1823, Hippolyte Duthillœul se voit
enfin autorisé en 1823 à lancer le Journal d’agriculture du
département du Nord qui cesse sa parution en janvier 1826.
Quelques mois plus tard, en association avec l’imprimeur Wagrez, il
lance Le Mémorial de la Scarpe. Après dépôt d’un
cautionnement de 12 000 F, en 1828, le périodique devient
politique. Lorsque Charles X suspend la liberté de la presse en
juillet 1830, Le Mémorial n’obtient pas l’autorisation de
continuer à paraître.
Soutien de la monarchie
de Juillet, le journal est en butte à l’hostilité de ses
concurrents douaisiens, en particulier Le Libéral de Douai. S’en
prenant notamment au chroniqueur politique de ce journal, Edouard
Degouves-Denuncque, Duthillœul est provoqué en duel par ce dernier
en novembre 1833 et avril 1834.
Après la chute de
Louis-Philippe, Le Mémorial de la Scarpe cesse de paraître.
Duthillœul le remplace le 19 mars 1848 par L’Indépendant.
Défenseur de l’ordre, il trouve son homme en Louis-Napoléon
Bonaparte qu’il continue de soutenir après le coup d’Etat du 2
décembre 1851, tout comme il lui reste fidèle après la
proclamation de l’empire.
Juge de paix en 1830,
Duthillœul est nommé bibliothécaire de Douai en 1834. Il est
l’auteur de nombreuses monographies. Il est membre de la Société
d’agriculture, de sciences et arts de Douai à partir de 1821 et en
devient secrétaire en 1823, il est également secrétaire de la
Société des Amis des arts.
J.-P. V.
Source :
Jean-Paul Visse, La
Presse douaisienne 1790-1940, Société
des Amis de Panckoucke, collection Kiosque 59-62, 2017.
DUTHILLŒUL Oscar
Romain (Douai, 23 février 1831 – Douai, janvier 1903)
Journaliste
Fils d’Hippolyte
Duthillœul, fondateur du Mémorial de la Scarpe, Oscar
Duthillœul naît le 23 février 1831 à Douai où il fait ses études
secondaires. Il participe à partir de 1849 à la rédaction de
L’Indépendant qui a succédé en 1848 au Mémorial de la
Scarpe. Un an plus tard, il entre dans l’administration des
Finances dont il démissionne en 1866, pour prendre la direction de
la rédaction de L’Indépendant et de son imprimerie dont il
est devenu propriétaire.
Sous la République, en
1895, la police décrit ce périodique comme un « journal
soi-disant rallié, mais en réalité réactionnaire ». Quant à
Duthillœul, toujours selon la même source, il s’occuperait « très
peu de la rédaction de son journal qui, sauf en ce qui concerne les
faits locaux, est presque entièrement rédigé à coups de ciseaux.
Ce journal contient très rarement un article de fonds politique
émanant de la rédaction. » Cependant, ajoute-t-elle, « M.
Duthillœul jouit d’une belle fortune et se conduit bien. »
En 1902, Oscar
Duthillœul vend son journal à Bassé qui change le titre en
Courrier républicain. Il meurt en janvier 1903.
J.-P. V.
Source :
AD Nord, Rapport du commissaire de police de Douai, 21 octobre 1895 ;
Dictionnaire
biographique du Nord, 1893 ;
Le Courrier
républicain,
janvier 1903.
Journaliste
Duthoit fit-il long feu
dans la carrière de journaliste ? Selon la police, en septembre
1895, alors qu’il travaille comme rédacteur-reporter au quotidien
lillois La Dépêche, « il ne présentait (sic) pas
beaucoup d’aptitudes à son nouveau métier ».
L’homme se serait
distingué par « sa haine des juifs » et aurait voulu
« que le journal polémique dans ce sens ».
J.-P. V.
Source :
AD Nord, 1er
septembre 1895.
DUTHOIT, abbé Jean-Baptiste (Sailly-lez-Lannoy,
5 novembre 1853 – Ascq, 20 mars 1921)
Prêtre
Ordonné prêtre en 1881, l’abbé Jean-Baptiste Duthoit fut d’abord
professeur au Petit Séminaire de Cambrai. Nommé à Tourmignies, il se
consacra, selon La Croix du Nord, la diffusion et à la propagande du
quotidien catholique lancé en 1889 par l’abbé Masquelier. Lors des funérailles en août 1895 de son rédacteur en chef Mailhard de La Couture, le quotidien
La Vraie France le dit rédacteur à La
Croix du Nord. ce
Fatigué, sur sa demande, il est nommé curé de Le Maisnil, puis de
Caullery. En 1911, il renonce à son ministère et se retire à Ascq.
J.-P. V.
Sources : AD Nord, 3 E
14489 ; La Vraie France, août
1895 ; La Croix du Nord, 22 mars 1921.
DUVINAGE Madeleine
née Fossier (?, ? – Haubourdin, 11 juillet
2017)
Journaliste
Militante communiste
dès l’adolescence, Madeleine Fossier épouse en 1939 Willy Dubois,
instituteur et ancien des Brigades internationales. Alors que toute
activité communiste est interdite après la signature du pacte
germano-soviétique, elle est emprisonnée, de mars à juin 1940,
pour espionnage à Loos d’où elle s’échappe à la faveur d’un
bombardement. Elle rejoint alors son mari dans la clandestinité et
devient résistante. Arrêté, son mari meurt en déportation.
A la Libération,
Madeleine Fossier entre au quotidien communiste Liberté où
jusqu’en 1983 elle couvre notamment l’actualité culturelle.
C’est dans ce journal qu’elle rencontre René Duvinage qui
devient son époux. Elle meurt à l’âge de 97 ans.
DUVINAGE René
(Lille, 7 mars 1928 – ?, ?)
Journaliste
Rédacteur au quotidien
communiste Liberté.